Munificence et magnificence du Moi intime.
Pourquoi vient on en psychanalyse ?
La finalité idéale et théorique de la « psychanalyse traditionnelle » est de promouvoir une transformation profonde et durable de la psyché de l’individu, en visant à améliorer la compréhension de soi, à résoudre les conflits internes, à renforcer l’autonomie, à améliorer les relations interpersonnelles, à réduire les symptômes psychopathologiques, à libérer la créativité et la spontanéité, et à développer les capacités de réflexion et de métacognition. La psychanalyse cherche ainsi à offrir une vie plus authentique, épanouissante et équilibrée.
Malheureusement nous le savons, et les détracteurs de la psychanalyse ne se privent pas de le rappeler, que celle-ci dans le cadre de sa conceptualisation et de sa pratique présente de très nombreuses limites. On lui reproche sa durée qui peut s’étaler sur des dizaines d’années, des résultats pas probants de « choses » certes conscientisées mais qui n’ont pas permis au symptôme de disparaître, de mieux le comprendre, de mieux l’observer, de mieux en parler certes, mais il est toujours là.
On lui reproche également d’être de part son aspect introspectif détachée du quotidien de l’analysant qui certes le papote, mais ne trouve pas d’alternative, pas de réponses à ses problématiques journalières handicapantes.
De nombreuses critiques sont principalement attribuées à une mauvaise compréhension de la théorie psychanalytique. Cette incompréhension est exacerbée par la diffusion généralisée de la littérature lacanienne, qui, d’une part, compromet la clarté de la discipline et, d’autre part, ne met pas en valeur la psychanalyse en tant que pratique thérapeutique efficace, la réduisant souvent à un verbiage plutôt qu’à une méthode opérante.
Également de nombreuses personnes disent avoir réalisé leur propre analyse, leur auto-analyse, qui certes peut être une réflexion non impartiale, mais en aucun cas une analyse véritable par manque de subjectivité et d’objectivité par complaisance envers soi-même. Également de nombreuses personnes disent connaître leur histoire, comme savoir d’où les comportements viennent, « néanmoins connaître notre histoire ne nous rend pas indemne de cette histoire ».
L’outil psychanalytique actuel.
Il fallait repenser l’outil psychanalytique, car il est indéniable que des bases étaient là mais sans être complètement définies. Des concepts mal étaient développés, mais surtout jamais repris, jamais revisité, les tentatives lacaniennes n’ayant pas favorisé une méthode de la thérapeutique qui s’est au contraire engluée dans une stérile intellectualisation. La psychanalyse lacanienne, développée par Jacques Lacan, est une approche influente mais très controversée de la psychanalyse.
Cependant, discuter de la psychanalyse lacanienne n’est-il pas, en fin de compte, parler de la psychanalyse dans son ensemble ? En effet, la psychanalyse lacanienne, par sa prolixité, a envahi tous les débats et les supports de communication tels que la radio et la télévision. Ainsi, lorsqu’on évoque la psychanalyse, la confusion s’installe : c’est de psychanalyse lacanienne dont ces médias parlent, souvent sans le dire explicitement et parfois sans même le savoir. Cet amalgame et cette réduction nuisent à l’ensemble de la discipline, car la diversité des approches psychanalytiques se trouve occultée par la prédominance du discours lacanien.
Pour de nombreuses raisons notamment pour le verbiage et le jargon, le langage de Lacan, complexe, obscur et parfois hermétique, rend ses théories difficiles à comprendre et de fait les rendent inaccessibles. Son cadre thérapeutique, qui est plus théorique que pratique car mettant davantage l’accent sur des concepts philosophiques et linguistiques plutôt que sur des techniques thérapeutiques directement applicables et efficaces. Son efficacité pouvant facilement être remise en cause par un pragmatisme clinique . De fait des résultats empiriques : Il y a un manque relatif de données soutenant l’efficacité de la psychanalyse lacanienne par rapport à d’autres approches thérapeutiques, comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC).
D’ailleurs Lacan ne disait-il pas « Et si de surcroît la guérison intervenait » Plus exactement un exemple concret où Lacan aborde cette idée se trouve dans le Séminaire XI. Voici un extrait représentatif de cette pensée : »La guérison est, dans la psychanalyse, un effet qui survient en supplément du travail analytique proprement dit. Ce n’est pas la visée première de l’analyse, mais un bénéfice collatéral. »
Dans les relations avec les patients nous pouvons aussi douter de la réelle neutralité bienveillante, mais plutôt observer une distance et une absence qui se substituent à la neutralité, ainsi le psychanalyste est absent mais pas neutre. L’approche lacanienne favorise de fait une certaine distance entre le thérapeute et le patient, ce qui est obligatoirement perçu comme un manque d’empathie et de chaleur humaine dans la relation thérapeutique. De plus l’accent mis sur le langage et la structure du discours qui néglige d’autres aspects importants du vécu du patient, comme les émotions et les comportements, qui sont également cruciaux pour le processus thérapeutique. De fait les psychanalystes lacaniens ne connaissent ni les abréactions, ni les perlaborations et confondent les prises de conscience avec les résolutions, alors que les prises de consciences en elles-mêmes sont très nettement insuffisantes.
La psychanalyse lacanienne, fait face à des critiques concernant sa complexité, son efficacité clinique, sa rigidité théorique, la qualité de la relation thérapeutique et l’abstraction de ses concepts. Ces critiques soulignent les défis de l’application pratique de cette approche dans le contexte contemporain de la psychologie clinique. Les conséquences ont touché l’ensemble du paysage psychanalytique car la profusion lacanienne amalgame l’ensemble des autres approches. Cela a permis l’émergence de toutes sortes de thérapeutiques sorties l’on ne sait d’où, dans une société du « vite fait » avide de solutions miracles.
Il fallait dépoussiérer, mais surtout réinventer la psychanalyse ce qu’apporte actuellement la P.A.R.
Les postures et axiomes de la psychanalyse P.A.R
La psychanalyse P.A.R (Process Analytic Rivalin) s’appuie sur les principes de déterminisme en opposition au fatalisme, et de réversibilité. Cette approche invite à une réflexion continue sur le débat entre l’inné et l’acquis, bien que ce ne soit pas le point central de cette discussion en raison des nombreuses études contradictoires sur le sujet. J’ai proposé ce cadre « théosophique », en partie parce que nous ne choisissons ni notre naissance ni nos parents, un thème largement exploré dans l’article intitulé : « L’homme est une solitude à déconstruire ». Ainsi, l’enfant doit constamment s’adapter : s’adapter à sa naissance, à ses parents, et aux multiples environnements qu’il rencontre.
On dit souvent que l’enfant est une éponge, mais cette capacité d’adaptation doit aller bien au-delà de l’absorption passive. L’enfant doit intégrer l’ensemble des influences psychiques, y compris les ambiances et les personnalités des parents, et cela dès les premiers moments de sa vie. Bien qu’il soit souvent affirmé, de manière quelque peu excessive, que tout est déterminé avant l’âge de cinq ans, cette idée souligne l’importance des premières années pour la formation des structures psychiques fondamentales et intimes de l’individu. Cette affirmation évidemment excessive montre que les bases qui imprègnent le butyrum trouvent là leurs structures les plus intimes et fortes.
Et nous poserons également ce postulat que nous ne naissons pas timide, pas colérique mélancolique mais que nous le devenons. Et c’est ce principe de réversibilité qui anime la psychanalyse P.A.R, car faire des constats des bilans des diagnostics pour nous n’a peu d’intérêt. Puisque décrire le symptôme, le classifier ne répond pas à la question comment le faire disparaître et surtout guérir.
Psychiatrie et médecine.
Essayons de percevoir pour quelles raisons la psychiatrie s’est orientée vers des obligations de diagnostic, similaires à celles de la médecine traditionnelle, malgré la complexité intrinsèque de la psyché par rapport à celle du cerveau en tant qu’organe, cette réflexion peut être examinée sous plusieurs angles :
La prédominance du modèle biomédical. La psychiatrie, historiquement rattachée à la médecine, a adopté le modèle biomédical pour gagner en légitimité scientifique et clinique. Ce modèle repose sur des diagnostics standardisés et des classifications nosographiques, similaires à ceux utilisés pour les maladies physiques. Effectivement, l’usage de diagnostics précis permet de systématiser les traitements et de faciliter la recherche clinique, mais nous savons par expérience clinique que ces traitements ne soignent pas réellement ils atténuent apaisent masquent compensent détournent mais ne guérissent pas véritablement créant par la même d’autres symptômes.
Un besoin de mesurabilité également car la médecine moderne met l’accent sur l’objectivation des symptômes et des pathologies, permettant ainsi des mesures précises et des évaluations comparatives. Ainsi en adoptant des critères diagnostiques objectifs, la psychiatrie cherche à rendre les troubles psychiques mesurables et comparables, ce qui facilite l’évaluation des interventions thérapeutiques.
Également et principalement par des impératifs institutionnels et économiques car les réglementations et les politiques de santé l’imposent. Les systèmes de santé, les assurances et les institutions médicales exigent des diagnostics précis pour justifier les traitements, les remboursements et l’organisation des soins. Ainsi les classifications diagnostiques, comme le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et la CIM (Classification internationale des maladies), standardisent les critères pour faciliter la communication et la gestion des soins.
Cette approche est très limité et critiquable car confrontée à la complexité de la psyché. Nous savons que la psyché humaine est largement influencée par des facteurs sociaux, culturels, environnementaux et individuels, rendant toute classification rigide potentiellement réductrice.De nombreuses critiques soulignent que cette approche psychiatrique peut négliger la singularité de chaque patient et réduire les troubles psychiques à des entités nosologiques, sans saisir leur complexité dynamique.
Ainsi, il existe manifestement un risque de réductionnisme, où des expériences subjectives riches et variées sont simplifiées en diagnostics standardisés. De plus les diagnostics psychiatriques, bien qu’utiles, ne capturent pas toujours la profondeur des conflits internes et des dynamiques inconscientes.
La tension entre la nécessité de systématisation et la reconnaissance de la complexité subjective de la psyché demeure un défi central pour la discipline qu’elle n’a toujours pas réellement structuré.
Nous venons de constater les limites du diagnostic, lequel, une fois posé, ne manifeste pas nécessairement une volonté de guérir, puisque son objectif ultime est souvent limité à l’établissement du diagnostic lui-même. En ce sens, au sein de la psychanalyse P.A.R. (Process Analytic Rivalin), nous réaffirmons la singularité de la philosophie qui anime notre discipline :
- La réversibilité qui s’appuie sur les déterminismes.
- A la recherche du Moi intime.
Cependant, à la différence du Moi freudien, le Moi intime n’est jamais perdu, scindé, ni coupé ; il peut seulement être atténué ou étouffé. Ainsi, notre philosophie diffère de celle de Freud en ce sens que le Moi intime, une fois libéré de ses entraves et pleinement aux commandes, peut agir en toute plénitude. Cela inclut des processus tels que la perlaboration autogène et la mise en place de la PLA (Pleine Lucidité Appliquée), que nous allons continuer à développer.
Si nous avons développé des traits de caractère tels que la timidité, la colère ou la dépression, le principe de réversibilité nous oblige à nous séparer de ces territoires pathologiques. C’est au nom de cette réversibilité que fonctionne la psychanalyse en général, mais surtout la psychanalyse P.A.R, qui l’a érigée en principe philosophique, mécaniste et clinique. Contrairement à la célèbre phrase de Lacan « et si de surcroît la guérison arrivait », la psychanalyse P.A.R permet effectivement de se débarrasser de ces adaptations et absorptions nocives dans lesquelles l’enfant s’est construit malgré lui.
Cependant, une fois libérés de ces névroses et de ces pathologies, que découvrirons-nous ? C’est le « Moi intime », celui qui a toujours été présent et qui aurait dû être aux commandes, existant dès que le « butyrum » s’est développé.
Nous avons observé que le Moi freudien classique est parfois morcelé, coupé, et fragmenté, comme Freud lui-même l’a décrit. En revanche, le Moi intime de la P.A.R. (Process Analytic Rivalin) est toujours présent depuis l’existence de l’être, se manifestant dès le butyrum, et le but est de le révéler. Une fois aux commandes, ce Moi intime rend obsolète la nécessité d’un Surmoi coercitif, car le Moi freudien se trouve coincé entre le Surmoi et le Ça. Le Moi intime, tel que décrit par la P.A.R., libéré des névroses, est capable d’évaluer en permanence l’état global de l’être psychique et physique grâce à la perlaboration autogène. L’individu maîtrisant les perlaborations et la PLA (Pleine de Lucidité Appliquée) devient, dans la mesure du possible, maître de lui-même et de son destin.
La psychanalyse classique œuvre sans méthode réelle, avec empirisme, alors que la P.A.R agit avec une méthodologie soutenue par les termes de de sa dénomination « process analytique ».
L’avenir de la psychanalyse passera par l’activité de la psychanalyse nous disait Freud, la P.A.R a défini ce qu’était l’activité et l’activation, fameux débat entre Freud et Ferenczi, décrit en P.A.R par la mitoyenneté.
Nous attribuons à Freud cette phrase : « l’avenir de la psychanalyse passera par l’activité de la psychanalyse » il est intéressant d’en resituer l’origine, car cette phrase n’est pas une citation directe tirée de ses discours ou écrits documentés. Cependant, Freud a effectivement souligné le rôle crucial des psychanalystes dans le développement futur et l’efficacité de la psychanalyse.
Lors du deuxième Congrès international de psychanalyse tenu à Nuremberg en 1910, Freud a présenté sur « Les perspectives futures de la thérapie psychanalytique ». Dans sa discussion, il a mis en évidence l’importance du rôle du psychanalyste dans l’avancement du domaine. Freud a insisté sur le fait que l’évolution de la psychanalyse dépendait de l’engagement actif, de l’apprentissage continu et de l’expérience clinique des psychanalystes eux-mêmes
Le travail plus général de Freud souligne constamment l’idée que l’avenir de la psychanalyse dépend de la compétence et de l’adaptabilité de ses praticiens. Il croyait que les compétences de l’analyste, son engagement envers l’auto-analyse et son ouverture à de nouvelles découvertes étaient essentiels pour maintenir et améliorer l’efficacité de la pratique.
Ainsi, bien que la phrase exacte en soit peut-être pas documentée textuellement, le sentiment est bien aligné avec les vues de Freud sur la nécessité de l’implication active du psychanalyste dans la définition de l’avenir de la psychanalyse.
J’avais également constaté depuis fort longtemps que :
- La notion d’abréaction n’avait pas été suffisamment définie et précise
- La prise de conscience semblait être un concept hors sol
- Les perlaborations n’étaient pas comprises développées et laissées aux psychothérapies
- La notion d’activation ni d’activité n’avaient été définis.
La P.A.R (Processus Analytique Rivalin) a su identifier et définir le concept d’activation en psychanalyse. Par le développement de ses trois piliers fondamentaux : les ACPA (Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties), la PEF (Perlaboration Exogène Finalisée), et la notion de mitoyenneté, la P.A.R a réussi à établir une plateforme rigoureuse et opérationnelle qui permet à la psychanalyse de sortir définitivement de l’image sulfureuse et ambiguë qui lui est souvent attribuée. En effet, dans le cadre traditionnel, le patient semblait errer et divaguer sur le divan sans objectif clair. Cette critique, fréquemment adressée à la psychanalyse classique, est ainsi adressée et surmontée par l’approche innovante de la P.A.R.
En psychanalyse P.A.R, le patient est sur le divan pour perlaborer, produire des Perlaborations Exogènes Finalisées (P.E.F), et mettre en place la Pleine Lucidité Appliquée (P.L.A). Grâce au concept de mitoyenneté propre à la P.A.R, les abréactions conscientisées pleinement abouties (ACPA) peuvent exister. De ce fait les ACPA prolongent et développent la simple prise de conscience classique. Ensuite, les perlaborations autogènes, endogènes et exogènes se superposent, permettant de traiter les vécus de manière approfondie. Pour ceux qui le souhaitent et le peuvent, cela aboutit à la mise en place et au développement de la P.L.A.
Il était nécessaire de définir ces territoires restés en jachère, de préciser les abréactions contemporaines de Freud, de finaliser les perlaborations originaires de Laplanche et Pontalis, ainsi que de conceptualiser et définir l’activation. Tout cela devait être guidé par le principe de réversibilité.
Cette construction conceptuelle devait également s’appuyer sur une conception novatrice de la psyché, qui prend forme dès la création du butyrum, la « Matrice de l’être ». Cette matrice dépositrice des premières instants et traces de mémoire, participant ainsi à la formation du Moi intime, celui qui « EST » dès le commencement de l’activité électrique, et permettant à l’individu de débuter son existence en tant qu’être humain.
Il a fallu penser le lieu de l’activité et comment le faire fonctionner. Ce lieu c’est le concept de mitoyenneté et son espace. L’espace d’activation repose sur les itérations entre les ACPA et les PEF. Puis il a fallu imaginer la finalisation ultime que sont les PLA.
C’est ce que nous allons définir maintenant en précisant la mitoyenneté qui repose sur ce terme de placenta analytique que nous allons définir comme L’éminence de la place et fonctionnalité du transfert positif par l’augmentation du cadre transférentiel par différents outils tels que :
- L’enregistrement des séances qui permettent l’écoute du matériau donc le feed-back, l’analyse de ce matériau et les spéculations intellectuelles associées.
- L’usage des mails qui permettent dans ce journal de voyage de glisser en permanence ses états d’âme colère peur angoisses de toutes natures, les rêves dont nous proposons un support interprétatif sachant que seul le rêveur peut exploiter ses rêves.
Tout cela est nommé le placenta analytique ce lien transférentiel augmenté que nous allons détailler
De fait le divan devient une épure où le narratif journalier n’a plus lieu d’exciter, car il est déjà évoqué en amont, il sera par contre travaillé par syllogisme à savoir formulation d’hypothèses interactives et surtout des territoires abréactifs qui apparaîtrons de fait.
Le concept de mitoyenneté repose sur le concept d’alliance thérapeutique et la neutralité bienveillante, l’impétrant est un analysant et non un analysé. La posture d’analysé introduit un lien de subordination alors que dans la P.A.R nous sommes en partenariat chacun dans sa posture.
A partir de ce cadre posé et du fonctionnement du placenta analytique la mitoyenneté existe par le syllogisme psychanalytique dans lequel le psychanalyste amènera l’analysant à investiguer et à émettre des idées, des nominations des hypothèses comme : « ne pouvons-nous pas dire ? »
Dans la mitoyenneté le psychanalyste sera pleinement dans sa neutralité bienveillante plus que nulle part ailleurs car c’est ici que se joue l’activation.
Le psychanalyste interviendra comme un double, un jumeau analytique utilisant dans ses questionnements et investigations la première personne du pluriel comme : « Jean que voyons-nous, que ressentons nous ? »
Ce principe repose sur celui des associations libres car dans la plupart des séances l’analysant qui aura préparé sa séance par le journal partira vraisemblablement de son quotidien de ses réflexions sur lesquelles l’analyste posera par le jeu des associations libres d’associer des pensées des lieux des images des odeurs tout ce qui est enregistré dans la base de donnée de la mémoire. N’oublions pas que la psyché est avant tout une vase de données énormes dont peu sont utilisables. Celles accessibles sont la mémoire consciente alors que de nombreuses données s’utilisent en nous et malgré nous et c’est l’inconscient. N’oublions pas que le psychisme est comme je l’ai défini est un vaste maillage dans lequel tout active tout présent passé conscient et inconscient
Le cadre psychanalytique de la P.A.R
Le cadre est défini et porté comme nous l’avons évoqué dès la dénomination avec le mot Process issu des procédés et protocoles que des disciplines telles que les sciences de l’ingénieur l’utilisent. Dès les premiers contacts sans le savoir, et pour son bien-être, l’analysant dispose d’éléments de présentation de sa situation que nous définissons de pré-anamnésique qui permettent en ouvrant ce qui deviendra le dossier virtuel, d’établir une cartographie de l’intégralité de la personne qui dans la plupart des cas se révèlera très fiable. Certes une image, un instantané, mais qui déjà propulse l’analysant devant son miroir. Ce travail s’intègre dans la plénitude du processus d’autonomie que procure par sa volonté la P.A.R.
L’objectif est de libérer et de fournir un maximum d’espaces de travail et de réflexion qui ne nécessitent pas la présence constante du psychanalyste, et ces espaces sont nombreux. Il ne faut pas oublier que la finalité est de permettre à l’analysant de trouver son autonomie. Le rôle du psychanalyste, en tant que « béquille provisoire », doit être respecté dans ce cadre.
Le premier rendez-vous de présentation, avant toute forme de travail analytique, est déjà immersif. Il fusionne la présentation pré-anamnésique avec l’introduction à la pédagogie méthode P.A.R permettant ainsi à l’analysant de s’immerger et de se projeter dans l’introspection. L’anamnèse qui suivra s’apparentera à un visiorama, une fresque aussi subjective que possible, que l’analysant dépeint de lui-même. Outre les éléments de repères indispensables tels que les lieux, les dates, les noms et les environnements, s’organise un diaporama précis, relatif, complet et malléable, qui, une fois établi, servira de fil conducteur adaptatif, reliant les mémoires conscientes et inconscientes.
A partir de ce travail de présentation que l’analysant réalise seul, tout sera croisé au crible du syllogisme psychanalytique, process propre également à la P.A.R. Le syllogisme fonctionne par un maillage d’hypothèses soumis au crible du questionnement. Car l’analysant la plupart du temps de bonne foi délivre dans cette anamnèse des informations conscientes mais pas totalement faibles car l’approche subjective permet une spontanéité non-censuré que nous allons lui apprendre à décrypter.
L’anamnèse contient aussi des éléments conscients certes mais également inconscients, comme pourquoi avoir rédigé de telle ou telle façon, avoir oublié ou valorisé des épisodes. D’ailleurs la plupart des analysants font spontanément cette évaluation.
Les premières séances sur le divan sont essentielles. J’expliquerai pourquoi et comment les séances par téléphonie fonctionnent aussi bien que celles sur le divan. Toutefois, nous pouvons déjà avancer que ces séances téléphoniques reprennent les principes fondamentaux de la psychanalyse : le fait d’être allongé, de ne pas être en face à face, de ne rien retenir et de travailler par associations libres. En effet, le face à face, entravé par les conventions et les exigences d’un dialogue structuré, ne permet pas cette liberté d’expression spontanée.
Pourquoi utiliser le divan ? C’est la seule méthode permettant de réduire le seuil de vigilance en induisant une détente musculaire physique, ce qui permet à l’analysant de laisser son attention vagabonder. En se laissant aller, il peut être surpris par les pensées qui émergent spontanément. Il ne s’agit pas d’un rêve éveillé, car le patient reste conscient et lucide, mais il est invité à exprimer librement et sans contrainte tout ce qui lui vient à l’esprit.
Nous observons ici le premier écueil de la psychanalyse classique : elle tend à rester dans le narratif et l’explicatif, excluant les émotions et empêchant ainsi de relier les pensées aux émotions. Le deuxième écueil est l’isolement de l’analysant, qui se retrouve rapidement confronté à son propre silence, parfois interprété de manière perverse comme un objet d’observation de son transfert. Lorsque le transfert devient un objet récurrent d’observation, il n’est plus question de relier les symptômes à leurs causes, ce qui détourne de la méthode et bien sûr de l’objectif. L’intellectualisation devient le but de la recherche, au détriment de la résolution des problématiques, que seules les Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties (ACPA) peuvent procurer. En conséquence, on observe une résistance à la méthode et à la forme, sans tenter de relier les symptômes aux causes.
En P.A.R, l’analyste, fort du cadre établi lors de la présentation et de l’anamnèse, dispose d’outils et propose à l’analysant plusieurs hypothèses sur « l’instant présent de la séance ». Par exemple, il peut inviter l’analysant à exprimer ce qu’il ressent à ce moment précis ou à évoquer ses sentiments ressentis en rédigeant son anamnèse, en utilisant ce cadre représentatif riche en informations. La P.A.R considère le psychisme comme un vaste maillage atemporel dans lequel tout active tout : présent, passé, conscient et inconscient. De même, en psychanalyse P.A.R, tout active tout, et c’est à travers ce concept que se construit l’activation propre à la méthode. Ainsi, l’analyste, en s’appuyant sur cette riche base de données, encourage l’analysant à associer librement afin d’éviter l’instauration du silence.
Le placenta analytique.
Cette étape est cruciale et nous l’avons désignée comme le « placenta analytique ». Cet enregistrement établit un lien essentiel entre le cadre de la séance (« l’intérieur ») et (l’extérieur), constitué par le quotidien de l’analysant, sa perception de lui-même et de ses interactions sociales. Tout comme le placenta nourrit le fœtus, ce « placenta analytique » permet de nourrir le cadre psychanalytique de « dédramatiser » l’expérience de la séance psychanalytique, tout en maintenant son caractère thaumaturgique. L’écoute enrichit le contenu manifeste. Le principe du placenta analytique repose sur la demande faite à l’analysant d’enregistrer les séances pour pouvoir les écouter par la suite. Les avantages sont nombreux. L’analysant peut se laisser aller sans avoir à se soucier de mémoriser le contenu de ce qui est dit en temps réel, ceci durant le temps de la séance, rendant ainsi la parole plus fluide et spontanée. Ensuite, il sera nécessaire d’écouter l’enregistrement 24 heures plus tard, ainsi l’analysant sera suffisamment distancié pour être pleinement immergé dans le contenu précieux du travail réalisé durant la séance.
L’analogie avec le terme de « placenta » repose sur le fait que l’analysant, bien que pas encore autonome, possède dès le départ les moyens de cette autonomie. En lui confiant ce matériau, il est symboliquement relié et détaché en même temps à l’analyste et au lieu de l’activité. Il comprend immédiatement que cela va lui permettre de s’investir dans le dossier virtuel et de l’alimenter. L’ensemble de cette matière, constitué par l’écoute de la séance et la rédaction du dossier virtuel, permet à l’analysant de commencer la perlaboration autogène « en douceur ». Cela constitue et nourrit l’ensemble du cadre psychanalytique P.A.R.
Nous comprenons que les commentaires soient très nombreux tant de forme que la phonation, l’intensité, les répétions, les intonation, que de fond avec la nature des sujets abordés et les liens entre ces derniers.
Ce feed-back permet à l’analysant de commencer à nourrir le dossier virtuel, constitué par les mails de toutes natures. Ces courriels, issus des observations, ressentis et réflexions quotidiennes et instantanées de l’analysant, l’amèneront progressivement à découvrir la perlaboration autogène. Cela est bien sûr renforcé par l’analyse qu’il retire de l’écoute de la séance. Les mails incluront également les rêves, traités selon une technique spécifique de « récupération » et de traitement propre à la P.A.R, que nous développerons dans un autre article.
Ce dossier virtuel se construit in situ et de manière instantanée. Pour favoriser la spontanéité, l’analysant est encouragé à utiliser la dictée vocale. Il ne s’agit pas d’un travail scolaire, mais d’un journal de bord rédigé à toute heure du jour et de la nuit. Cette méthode augmente considérablement la portée des transferts, car l’analysant peut y inclure des éléments et des humeurs qu’il ne s’autoriserait pas à exprimer en séance en raison de résistances. En psychanalyse traditionnelle, ces aspects mettraient des années à être abordés, expliquant ainsi l’allongement de la durée des thérapies. Ici, ces « photographies » se réalisent en temps réel et sont ensuite utilisées grâce à l’évaluation qu’en réalise le praticien lors des séances.
Les itérations.
Les itérations apparaissent ainsi dès les premières séances et les premiers mails. Le praticien habitue l’analysant à effectuer des allers-retours entre des comportements contemporains et leurs causes historiques. En effet, « savoir l’histoire ne nous rend pas indemnes de celle-ci », et l’analysant comprend rapidement que l’histoire mémorisée n’est pas nécessairement exacte, mais plutôt une version que le champ conscient souhaite conserver.
Les itérations sont des ponts dynamiques.
Les itérations constituent des ponts dynamiques, permettant de relier et d’échanger entre les Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties (ACPA) et les Perlaborations Exogènes Finalisées (PEF). Nous parvenons à les instaurer grâce au concept de mitoyenneté. C’est dans ce cadre d’alliance thérapeutique élargie, que l’analyste en maintenant une neutralité bienveillante, peut activer et élaborer des hypothèses. Ces hypothèses peuvent prendre la forme de questionnements, de pistes de résolution, ou d’introspections à approfondir.
La prise de conscience ne peut exister sans les abréactions, un maillon essentiel souvent absent dans la psychanalyse classique. Dans le cadre de la P.A.R., ces abréactions sont théorisées et organisées en Process ces processus méthodiques. Ainsi, l’analysant sait où diriger ses recherches introspectives, et l’analyste dispose de véritables outils méthodologiques pour guider le traitement.
Si l’on ne peut perlaborer, c’est qu’il subsiste des résistances que seules les abréactions peuvent lever. La subtilité de la P.A.R. réside donc dans sa capacité à amener l’analysant à se confronter à la perlaboration endogène, qui consiste à mettre en œuvre de nouveaux comportements « sains » pour rapidement évaluer les zones de résistance. Ainsi, l’analysant découvre immédiatement la perlaboration autogène. Plus tard, en intégrant la dimension temporelle, le Pleine Lucidité Appliquée (PLA) pourra se mettre en place.
Le Pleine Lucidité Appliquée (PLA) représente le Saint Graal, car une fois que l’individu a compris les causes de ses affects par le biais de ses déterminismes, il peut enfin orienter ses choix vers ce qui lui est bénéfique et constructif. Ainsi, il passe du déterminisme à des choix de vie réels. À ce propos, je renvoie à l’article « Peut-on changer de vie ? ».
Les perlaborations :
- Autogène. Amène l’analysant a une pleine et réelle évaluation de l’ensemble de son être : psyché et soma confondus
- Endogène. Amène l’analysant à évaluer les possibilités de changement à tous niveaux comme une boite à outils adaptés à lui et à ses contextes.
- Exogène. Amène l’analysant grâce aux expérimentations de l’endogène et aux itérations qui permettent de confronter aux résistances, la mise en place des nouveaux comportement adaptatifs et naturels.
La psychanalyse P.A.R c’est à la fois :
- Une philosophie le déterminisme par la réversibilité qui amène le concept de choix incarnés
- Un cadre conceptuel et théorique une topique des concepts notamment comme « l’objet-enserrant/enserré » l’individuation le « grand Autre » et tant d’autres.
- Une technique et une démarche organisées autour de la mitoyenneté
- Des supports méthodologiques comme : le placenta analytique, une anamnèse réellement différente et dynamique
- Une nouvelle topique jointe en fin d’article.
La méthode P.A.R c’est à la fois :
- De la psychanalyse, mais de la psychanalyse PAR, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai créé afin de repositionner cette vision des bases conceptuelles.
- De la psychothérapie dans le sens d’une intégration des préoccupations contemporaines et quotidiennes auxquelles une pleine écoute par la résolution des conduites et du présent de l’analysant. Une efficacité du quotidien.
- Un exercice de coaching plus que tout, mais ici, le coach c’est l’analysant, notamment lorsque se met en œuvre les processus de perlaborations, puis celui de la P.L.A.
Glossaire rapide des termes propres à la P.A.R ou bien redéfinis :
- ACPA : Abréactions Conscientisées Pleinement abouties. Anamnèse : Porte d’entrée indispensable et structurée en P.A.R. Appareil psychique définit par une nouvelle topique. Architecture séquentielle : La théorie système de la P.A.R. Butyrum : Le butyrum est une topique au sens psychanalytique d’où émerge le Moi intime et l’inconscient. Concept de mitoyenneté. Divan épure en P.A.R le divan est débarrassé de ses scories. Piles mnésiques métaphore « topicale ». PMDP et Vacum concept décrivant des fonctionnalités comportementales. Triptyque décrivant les conditions indispensables aux ACPA.
La psychanalyse classique a pu développer des concepts de façon empirique, mais dont les fonctionnalités n’avaient pas ni été reliées ni les modes de liaisons entre réellement définies. L’empirisme étant pratiquement la seule méthodologie.
Cet article permettant d’appréhender combien la psychanalyse P.A.R ou ce que certains nomment la méthode P.A.R apporte tant en concept qu’en méthodologie. Cette présentation sera suivie d’articles précisant les articulations entre ces sujets.
Topique incomplète de la P.A.R
……………………………………………………………………………………………………………
Pour ne rater aucun article, n’hésitez pas à suivre la page Facebook
Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR