Nombreux sont ceux qui me demandent et à très juste raison : « mais c’est quoi finalement la PAR, une psychanalyse, une psychothérapie, du coaching ou autre chose ? ». En réalité c’est bien tout cela à la fois, et je vais dans cet article expliquer les différences entre les appellations et bien sûr ce qu’est la PAR(Process analytic Rivalin).
Je propose un rapide tour d’horizon d’un large panel des différentes approches et méthodes, non exhaustif, mais qui permettra une vision suffisante pour la suite du développement de l’article.
1) Les psychothérapies
Il est plus simple d’expliquer ce qu’est la psychothérapie que nous pouvons considérer comme étant plus une démarche de réflexion et de questionnement sur un mal-être, mal-être qui peut être identifié parfois incomplètement, ou bien sur un symptôme, mais plus souvent plus généralement se sont des difficultés à vivre qui amènent à consulter. Elle se déroule en face à face, le patient face au psychothérapeute, ce dernier l’accompagnant dans son cheminement personnel.
Nous pouvons en distinguer six catégories :
- Les psychothérapies psychanalytiques, ou qui se disent d’inspiration.
- Les thérapies systémiques, particulièrement représentées par l’école de Palo Alto.
- Les thérapies humanistes et/ou Existentielles
- Les thérapies cognitives, et/ou comportementales
- Les thérapies systémiques
Certaines formes de psychothérapies sont plus basées sur des techniques, il en a été recensé plus de 38, la plus connue étant l’hypnotherapie.
La plupart des patients y trouveront les réponses qu’ils cherchaient, avec un apaisement aux souffrances qu’ils éprouvaient. Et décideront de mettre un terme à leur psychothérapie, étant suffisamment apaisés pour continuer ainsi leur route.
D’autres formuleront un questionnement plus réfléchi sur leur fonctionnement psychique, et leurs attitudes. Cette appétence leur aura permis d’envisager une démarche psychanalytique qui ouvrira l’accès vers une véritable transformation de soi. Ainsi, la personne concernée passera de la position de patient ce qui est le terme communément admis en psychothérapie à celui d’analysant, celui que nous utilisons en psychanalyse PAR, et dont je vais préciser les raisons.
Ainsi la plupart du temps effectuer une démarche en psychothérapie n’est que le premier pas pour entamer une psychanalyse, et ainsi finaliser ce qui a pu être évoqué dans les psychothérapies précédentes. C’est souvent l’occasion de percevoir que les individualités, ne sont pas nés porteurs de leur symptômes ou pathologies, mais le sont devenus. Il existe bien sûr des cas différenciés, comme il peut exister malheureusement de nombreuses déformations génétiques de toutes natures. Et cette nouvelle perception fera discerner indirectement des notions différentielles entre ce qui relève du déterminisme et celles qui relèvent du fatalisme ainsi que la notion de choix et de responsabilités.
Ainsi à cette occasion la plupart des personnes découvrent parfois avec beaucoup d’étonnement cette question : A quel moment peut-on revendiquer avoir été en situation d’avoir réellement choisi ?
2) Le coaching
Il s’agit d’une approche, d’une technique très en vogue, une forme d’accompagnement dirigé par un coach, une sorte de grand frère.
Le coaching dans les activités psy se nomme le plus couramment le développement personnel. Outre d’un succès commercial pléthorique, le manque cruel de cadre, à permis une explosion d’un panel de méthodes, mais surtout l’apparition de très nombreuses dérives, principalement ce qui peut malheureusement être le lieu de nombreuses manipulations.
Des accroches très tendances, comme tout ce qui a un rapport avec la nature, le rapport au corps, avec bien sûr l’exploitation maximale de la citation latine : « Mens sana in corpore sano », ce qui en soi est indubitablement d’une telle évidence, mais qui illusionnent par des pratiques de mentalisation qui peuvent être aliénantes.
Nous pouvons considérer que les bases de la psychologie du développement personnel sont d’abandonner toutes les idées négatives pour les reformuler en pensées positives, il s’agit d’une ontologie optimiste mais simplificatrice car associée à du volontarisme.
Ainsi cette notion de « développement personnel » recouvre plusieurs domaines, et nous pouvons constater qu’elle est essentiellement issue des promoteurs de philosophies de type New-Age.
Les principaux penseurs, inspirateurs de ces approches de développement personnel en sont sans ordre particulier Carl Gustav Jung, Alfred Adler, tous deux « psychanalystes » mais dont l’usage du terme ne se retrouve pas auprès de Freud, et Éric Berne psychiatre et créateur de l‘analyse transactionnelle.
Nous y retrouvons ces grands courants :
- Pensée positive
- Programmation neuro linguistique PNL
- Psychosociologie des stades de vie
- Psychologie positive
3) La psychanalyse
Parler de la psychanalyse, est plus complexe, j’évoquerai dans une première approche très rapidement des tendances peut se faire de plusieurs approches, puis revendrais dans un second temps sur le parler de la psychanalyse. Mais nous pouvons en reprendre les grandes lignes, notamment celle que Freud en a donné en 1922 avec la définition suivante :
Psychanalyse est le nom :
- D’un procédé pour l’investigation de processus mentaux à peu près inaccessibles autrement.
- D’une méthode fondée sur cette investigation pour le traitement des désordres névrotiques.
- D’une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui s’accroissent ensemble pour former progressivement une nouvelle discipline scientifique.
Le postulat principal qui anime l’ensemble de la cure psychanalytique repose sur cette représentation qu’une idée qui se présente à l’esprit, ou un acte, ne sont pas arbitraires, ils ont un sens, une cause que l’exploration de l’inconscient permet de mettre au jour.
Ainsi la psychanalyse consiste en l’élucidation de certains actes, pensées ou symptômes en termes psychiques à partir du postulat de l’existence du déterminisme psychique.
La richesse de la psychanalyse aurait pu être sa diversité mais celle-ci a plutôt contribué à diffuser d’elle une image totalement négative. Nous pouvons distinguer trois courants réellement dominants : Freudien, Jungien, Lacanien, et il est prévu dans de prochains articles de développer les points suivants : Freud et la notion de tribu primitive, de l’anthropologique à la psychanalyse, l’inconscient ce maillon nouveau, et que certains estiment imprudemment être structuré comme un langage, également toute cette kyrielle d’un jargon semblant appartenir à un étrange folklore.
Tout cela qui a donné et créé ce mythe d’une nébuleuse dont sont issues la plupart des nombreuses écoles, mais surtout contribué à cette image qui va d’une intellectualisation inefficace, en passant par un ésotérisme qui inquiète fort justement, mâtiné par des théories mal comprises sur la sexualité, mais finalement que reste-il de ses fondements ?
C’est cette interrogation qui a animé mes recherches, comme d’autres le font également, en s’émargeant des attitudes dogmatiques inscrites dans les schèmes des sociétés officielles. Mais c’est avant tout cette pratique ce que l’on a perdu de vue depuis fort longtemps qu’il est important de retrouver et de développer.
Retrouver, mais surtout développer.
La question s’est vite posée, comment retrouver cette méthode qui est fondée sur cette investigation des processus mentaux accessibles autrement, cela pour le traitement des désordres névrotiques. C’est dans ce sens que mes travaux se sont depuis des années organisées autour des fondements, de ce qui aurait déterminé les fondamentaux de la psychanalyse.
Et surtout en retrouvant puis précisant ces fondements pour remettre principalement une démarche qui assume de nouveau d’être thérapeutique.
Retrouver une véritable introspection pour accéder aux origines des désordres psychiques et savoir comment y remédier, ce qui permet de désactiver les causes, pour proposer enfin les nouveaux comportements
4) La méthode P.A.R, Psychanalyse PAR, Psychotherapie PAR
Il ne s’agit pas d’une méthode de synthèse, encore moins d’un pot-pourri de méthodes, mais d’une forme nouvelle de psychanalyse, dont je préciserai à nouveau les appellations. Celle-ci s’appuie sur une lecture la plus aboutie des fondamentaux de la psychanalyse pour constater qu’un certain nombre de territoires qui avaient été peu ou mal définis étaient également restés en jachère et ont été finalement peu développés. Cette lecture a été matinée d’une farouche volonté de réintégrer l’aspect curatif au centre de la démarche.
L’enfant nait bon, l’éducation le consolide bon ou…le détruit !
Fort de cette posture qui est d’ailleurs confirmée par les résultats obtenus lors des démarches analytiques en PAR, nous soulignons cette position en affirmant que nous ne naissons pas timide, ni colérique, ni dépressif, et tant d’autres, mais que nous le devenons. Nous savons également que nous sommes le produit de l’ensemble des environnements dans lesquels nous nous sommes construits. Dès le ventre de la mère, aux premières heures, jours, mois, et années, tout cela est vécu, et tous ces vécus sont enregistrés et vont ainsi modéliser l’ensemble des comportements de tout être humain.
Tout cela se nomme les déterminismes psychiques.
Que choisissons nous ?
Assurément nous ne choisissons pas le sexe, ni les parents, ni l’ensemble des environnements dans lesquels l’enfant adolescent, jeune adulte évolue Dans ces non-choix il est évident qu’il vaut mieux être bien né : comme un bébé désire, aimé et sollicité par deux parents aimants et qui s’aiment, plutôt que d’être maudit dès le ventre par une mère qui n’a pas désirée cet enfant. Je développerai également, lors d’un prochain article les nombreuses réalités circonstancielles des enfants non désirés.
Aussi dans cette notion de déterminisme, il fallait y voir dès l’origine, par l’affirmation de ce principe le souci de Freud de hisser la psychanalyse dans la catégorie des sciences. En effet, le principe du déterminisme, est l’exigence de toute science expérimentale. Il s’agit du credo » du psychanalyste :
Pas plus dans le monde psychique que dans le monde physique, un phénomène ne peut se produire sans cause.
Nous pouvons opposer catégoriquement le déterminisme au fatalisme. Le fatalisme et le déterminisme sont deux approches de la philosophie qui ont des points de vue différents sur les événements de la vie.
- Le fatalisme banalise toutes les actions humaines car il dit que les événements de la vie sont prédéterminés et que ce qui va se passer se produira, quoi qu’il arrive.
- Le déterminisme croit fermement aux causes et aux effets et justifie tous les événements sur la base des actions du passé.
Nous pouvons lister quelques-uns de ces déterminismes :
- Déterminismes psychiques
- Déterminismes sociaux
- Déterminismes locaux
- Déterminismes circonstanciels.
Se pose ipso-facto la question des choix, en définitive qu’avons choisi, et à quel moment ? De ces déterminismes psychiques, en passant par les déterminismes sociaux, parmi les notions d’appartenance sociologique à des groupes, des lieux, des cultures. Puis les occasions, les opportunités, les circonstances, les avons-nous véritablement choisis ?
Nous sommes la somme de tous les non-choix !
Nous sommes donc le résultat de tout cela, c’est bien à ce moment qu’il est intéressant de poser la philosophie qui anime la PAR quand elle positionne que nous ne sommes pas nés avec une psychopathologie.
Le psychisme comme l’ensemble de l’organisme est mutagène, et à la recherche constante de l’équilibre, il donc de fait réversible. De fait ces symptômes qui se sont organisés par ces déterminismes peuvent donc être désorganisés !
C’est sur cette notion de réflexivité, maintes fois constatée que s’appuie la philosophie de la PAR qui peut déjà la différencier des autres approches. C’est également sur cela que va s’appuyer la pratique qui va tenter de remonter jusqu’aux origines de l’individu, les plus archaïques, les plus subtiles, les plus insoupçonnées.
La psychothérapie pour sa part, ne tient pas compte du trauma, la psychanalyse classique peut, elle le reconnaître mais ne sait plus le désagréger, et ne s’intéresse pas au présent, quant au coaching il travaille en force, s’appuyant sur du positivisme qui nous le savons s’appelle le Surmoi pour la PAR.
Pour utiliser une métaphore : renforcer un édifice branlant, chancelant à cause de ses bases mouvantes ne tiendra qu’un temps, c’est cette allégorie qui illustrera le mieux notre vision de la démarche.
- Établir les liens de causalité : des symptômes à leurs origines.
- Préciser les zones traumatiques
- Expurger ces zones par les abréactions
- Développer les nouveaux comportements
La PAR ne s’attaquera à l’édifice qui en l’occurrence est la personnalité, qu’après avoir expurgé les bases, cela s’appelle abréagir, et ensuite remontera l’édifice cela s’appelle perlaborer. Le liant, le ciment de tout cela sont les Process que nous déployons en permanence mais dont le liant est le concept de mitoyenneté.
Ainsi à la différence de la caricature d’une certaine forme de psychanalyse qui ne voit que plaintes et complaintes sans fin, et sur laquelle à juste déraison les détracteurs qui n’en connaissent que la lecture de Lacan n’ont pas tort, il ne s’agirait donc que d’une complainte sans fin, et dans laquelle le psy serait un accompagnateur complice.
La psychanalyse PAR revient pleinement sur la notion de guérison, car si des mal-être ou des symptômes sont apparus au fil de ces déterminismes le but recherché en est bien la disparition.
- Parler pour parler ne sert à rien
- Dégager des émotions ne sert à rien, sinon à momentanément soulager, cela présente une fonction exutoire, mais n’est pas curatif.
- Conscientiser n’expurge pas les traumas, peut piéger la réalité par un placage explicatif,
- Les fameux syndromes à la mode (syndrome du saveur, perversion narcissique)
Et se pose même la question de savoir jusqu’où aller. Car cette partie de la Psyché nommé le Moi, que j’ai précisé par l’appellation de Moi intime, cette partie de l’âme philosophique qui apparaît de temps à autre au cours de nos existences, peut avoir comme disparu. Le moi intime étant comme une perception de soi apparaissant dès que le fœtus réagit aux stimuli.
Il est reproché également à la psychanalyse de laisser le patient isolé face à sa plainte, avec comme seuls outils la représentation des transferts, d’ailleurs mal utilisés, ou d’autres spéculations, intellectuelles, linguistiques. Malheureusement tout cela est vrai pour ce qui concerne les psychanalyses classiques qui de fait sont devenues passives. Dans ces cures la parole est vaine, car les émotions contemporaines n’y servent qu’à être exutoires, et les explications du psy tomberont comme des sentences.
Mais tout cela pour quoi ? Tout cela servirait à quoi, à part qu’à détruire encore plus l’image de la psychanalyse, car c’est bien sur ces constats que les détracteurs s’appuient, or la réelle finalité d’une démarche est bien de :
- Se débarrasser des symptômes
- Choisir et non pas subir
- Positionner et développer le Moi intime.
Nous travaillons sur le produit de l’ensemble de ces déterminismes psychologiques, et quand l’analysant démarre la démarche, conjointement nous faisons une évaluation de l’ensemble du parcours. La PAR est structurée autour de Process qui à tous moments permettent au psy d’activer les zones de travail nécessaires que nous avons rationnellement développées, tout cela sans rien laisser au hasard. La PAR n’est pas une vaste fumée et engourdissement.
Pour en préciser les process.
Le mot Process définit notre démarche pour y apparaître dans sa dénomination, et pour en donner une signification immédiate par le choix de ce vocable immédiatement associé à l’idée de méthode, de reproduction, de chemin, d’outils, d’ensemble d’étapes permettant d’aboutir à un réel résultat. L’ensemble de la PAR reposant sur cette notion de déterminismes, les procédés utilisés œuvrent véritablement à la résolution des traumas par les ACPA*pour permettent l’émergence de nouveaux comportements par les PEF**. Il s’agit d’une démarche rationnelle, reproductible qui délivre à l’introspection, un cadre, des outils, une méthode dans une vision globale et dynamique du psychisme.
*Les abréactions conscientisées pleinement abouties
**Les perlaborations exogènes
Cette démarche d’introspection doit être véritablement relative et subjective, en conséquence nous travaillons en utilisant le concept de syllogisme psychanalytique : raisonnement logique propre à la PAR fonctionnant par suggestions et propositions, jusqu’au moment où vont se dessiner des esquisses introspectives liées à des territoires de l’histoire, des personnages ou des situations propre à l’analysant.
Nous savons que savoir l’histoire, ne rend pas indemne de l’histoire.
Ainsi la plupart du temps le refoulement fait son office, et permet au conscient de donner de cette même histoire une autre idée, qui est très éloignée de la réalité subie, et bien souvent fausse. Le fameux sketch je vais bien tout va bien !
Dès le départ la PAR installe comme une spirale qui va relier l’analysant de son quotidien à son passé. Étant donné que ce présent est pleinement intégré dans la démarche, car ce sont d’ailleurs les motivations pour l’installation dans la démarche, À partir de ce moment vont s’établir des liens grâce aux associations libres activées par le concept de mitoyenneté. Le psy qui est le double déluré de l’analysant va à partir de là, ensemble avec l’analysant, activer la perlaboration autogène. C’est le concept de mitoyenneté, que nous ne trouvons que dans la PAR qui va nous autoriser à questionner et à formuler plusieurs hypothèses de différentes natures, comme des fulgurances qui pourraient sembler être plaquées ou bien également des déductions.
Puis à partir de cet ensemble d’hypothèses, il arrive fréquemment et rapidement que se définisse ainsi rapidement une problématique comme : Et si la cause de mon symptôme était due à …
Car pour régler un problème tant que nous n’avons pas pu en écrire l’équation, il est totalement impossible de le résoudre.
A ce moment crucial l’analysant est dès maintenant en train de changer de posture. Il passe de victime à responsable.
Il vient pour changer car la plupart du temps il est en souffrance d’un mal être, d’un symptôme, et c’est le moment ou la perlaboration autogène est introduite, car l’analysant va modifier son regard sur son symptôme passant pour certain du fatalisme au déterminisme, s’autorisant à avoir ce regard critique sur sa propre histoire.
Cette liberté de pensée s’accompagne de liberté de parole va pouvoir ainsi nommer et si j’étais devenu timide à cause de… Les causes sont pratiquement toujours déliées et diffuses et sont souvent l’accumulation de substrats sur des années.
Comme Pierre dont les parents ont toujours dit qu’il était moins dégourdi que son frère et qui est devenu maladroit puis timide à l’école primaire, puis une victime facile au lycée, réussissant grâce aux études, mais isolé solitaire et passant à côté de toute vie sentimentale.
Il viendra en séance sous différentes motivations : du symptôme le plus handicapant tenace à une simple interrogation métaphysique, mais à ce stade de son introspection où il commence à démailloter cet écheveau et à en fixer les niveaux de responsabilité.
Responsabilité bien sûr, mais non culpabilité.
Nous avons vu que nous étions la somme de tous ces non-choix, que nous sommes en droit, mais surtout en obligation de nous poser légitimement la question de ce que finalement nous avons choisi, et de ce fait de qui nous sommes finalement.
« Car nous sommes ce que nous sommes ! » lapalissade en apparence, mais en réalité pas aussi caricaturale que l’on pourrait le penser.
La philosophie ne peut que s’intéresser à de telles intellections, notamment les philosophes Hume et Kant qui finissent par aboutir à l’aphorisme, que rien ne peut permettre d’être sûr que nous sommes comme nous avons conscience d’être. Sartre, développera un peu dans le même sens. Pour lui la conscience de soi peut être conscience de l’illusion sur soi. Sa réflexion organisée autour de : « je peux mieux me connaître en prenant conscience que je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être », l’affirme en ce sens.
Cependant Freud avait déjà renforcé cette posture en démontrant que la conscience reste éminemment trompeuse, et que, celui que je suis est définitivement inaccessible ou presque.
Il est intéressant, en observant nos enfants, de constater que cette conscience d’être, lui vient relativement tardivement et progressivement. C’est une des raisons pour lesquelles l’enfant utilise en premier lieu son prénom pour se désigner lui-même, puis il dit MOI, et enfin plus tard JE.
Cette notion d’identité : trouver celui que je suis, c’est bien finalement le but d’une démarche en PAR. Freud disait que le but est de finaliser toute forme d’éducation. C’est ce que je précise en développant l’idée du Moi intime dont le but est bien de le révéler.
Mais avant d’en arriver à cela, à trouver puis développer ce Moi intime, il est manifeste que nous sommes avant la démarche, essentiellement le fruit de l’ensemble des déterminismes, uniquement cela ?
Il est évident que répondre à la question est complexe car ce qui fait bien la nature de l’être humain, c’est sa singularité, deux frères, même les jumeaux ne sont pas identiques, c’est bien cette rencontre entre l’ensemble des déterminismes et l’âme philosophique qui va déterminer le Moi intime.
Mais le postulat qui est à établir, c’est que le Moi intime n’émergera réellement qu’à partir du moment où le conscient sera expurgé des traumas. Il me semble important de faire ici une aparté sur la résilience. A savoir qu’il n’y a pas de résilience psychique c’est simplement un concept de classe sociale, c’est davantage une illusion qui consisterait non seulement à nier le trauma, mais à supposer une reconstruction à l’identique voire supérieure. Nous comparant par analogie réductrice avec le règne végétal, mettant ainsi de côté le coté psychique.
Fort de ces postulats qui sont de considérer qu’avant une démarche PAR il n’y a pas de véritables choix, nous positionnons toujours l’analysant en victime. Victime de la nature, puis de l’ensemble de ses déterminismes.
Nous sommes donc innocents et victimes quasiment dès la naissance, assurément en premier lieu de celui de ne pas de ne pas avoir choisi, à moins qu’avant il existe un formulaire des cases à cocher !
Ce moment de bascule.
Il va apparaître véritablement une période, un moment pour lesquels l’analysant va être amenée à apprécier l’idée de perception de soi avec plus de justesse. Cela apparaît de différentes façons, spontanément ou par corrélations circonstancielles, ce qui incombe au psychanalyste PAR.
Seul l’homme lucide est heureux !
J’ai développé ce concept dans mon ouvrage ; car la plupart des personnalités quel que soit leur perspicacité, niveau d’études, socialisation sont soumises à cet équilibre précaire entre ces instances du Ca et du Surmoi. Ce qui va faire le point c’est la capacité à s’observer avec objectivité et non subjectivité. Je suis ce que je suis, et non plus l’idée que j’ai de moi, ou ce que je crois être.
Pour illustrer je vais prendre un exemple que mes analysants connaissent bien, qui est toujours le même fameux timide souffrant de sa pathologie, mais souvent dans le déni de son ridicule que cela affecte. Lorsque nous lui posons la question de nous expliquer comment s’est déroulé la semaine il répondait invariablement :
- J’ai beaucoup plaisanté avec mes collègues, ce fut une semaine très agréable.
Puis à un moment, apparaît une nouvelle réponse :
- Mes collègues ont beaucoup plaisanté, mais de moi ! Ma semaine fut exécrable et j’ai pris conscience qu’ils se sont toujours moqué de moi.
C’est à un moment bien précis que nous allons amener l’analysant par la fonction miroir à lui faire prendre conscience qu’il émerge une conscience de lui-même.
C’est la perlaboration autogène qui va animer l’ensemble du processus , et c’est à partir de ce moment que les vécus vont être soumis à de nouvelles abréactions, puis croisés avec les perlaborations endogènes et exogènes.
Les liants en sont incontestablement les associations d’idées, le concept de mitoyenneté, avec le placenta analytique, autre singularité de la PAR qui amplifie ainsi le transfert tout en rendant encore plus autonome l’analysant.
Quelle drôle de métaphrase que de renforcer le transfert pour rendre autonome !
Cela est effectivement possible est également constant dans la pratique de la PAR, mais cet exercice ne peut se faire que par un praticien dûment formé à la clinique, et à la conceptuelle. Ayant été formé lors de son analyse didactique, puis lors de sa supervision à l’usage et à la pleine maîtrise de ces concepts, et de l’utilisation de l’ensemble des Process qu’il aura à sa disposition.
Cependant cette appréciation de l’arrivée de ce nouveau point d’évaluation qui est la mise en œuvre de la perlaboration autogène est incontestablement complexe, car comme il vient d’être exposé, il faut savoir en apprécier l’activation, et le lieu de cette activité, et c’est un exercice qui se pratique dans un cadre et un minutage bien précis.
Alors de la psychanalyse, de la psychothérapie, du coaching ?
Bien sûr que oui de la psychanalyse, mais de la psychanalyse PAR, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai créé afin de repositionner cette vision des bases conceptuelles.
De la psychothérapie dans le sens d’une intégration des préoccupations contemporaines et quotidiennes auxquelles une pleine écoute est apportée par le dossier virtuel assurément que oui.
Un exercice de coaching plus que tout, mais ici, le coach c’est l’analysant, notamment lorsque se met en œuvre les processus de perlaborations.
Actuellement dans toutes les expérimentations cliniques, et les retours depuis plus de vingt années que j’ai construit cette démarche et discipline il semble évident qu’il s’agit actuellement de ce qui est de plus abouti et qui fait le lien entre ces trois techniques.
Qui a été déposée et protégé sous plusieurs appellations, dont la principale est Process Analytique Rivalin.
Choisissons-nous, qu’avons-nous choisi, nous sommes le produit de ces déterminismes psychiques qui font que nous sommes ce que nous sommes.
A suivre le prochain article : « Deviens ce que tu es ? »
Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR :
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