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S.FREUDS.FERENCZI

Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

L’Homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité : Ce chapitre IV comme un épilogue.

Quitter la matrice pour naître à la vie !

Introduction


L’histoire de « l’homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité », telle qu’exposée dans les trois précédents volets, s’inscrit dans une réflexion plus vaste : celle du rapport entre l’individu et une « matrice » originelle, à la fois symbole de régression et de fusion. Les trois articles initiaux évoquent un parcours intérieur, où l’aspiration à rejoindre cette matrice (définie comme un retour au néant ou à l’éternité) se confronte à la nécessité d’en sortir pour s’affirmer comme être autonome. Or, cette dynamique n’est pas purement psychique : elle recouvre aussi une dimension sociopolitique, lorsque des forces extérieures — qualifiées ici de « solistes » — tentent de maintenir l’homme dans un état de dépendance quasi-utérine.

Ce nouvel article propose de reprendre le fil narratif originel, tout en insistant sur la thèse suivante : rester dans la matrice équivaut à un retour vers la mort, tandis que la vie véritable suppose la séparation et l’individuation.

Le propos s’articulera en plusieurs temps :

  1. La définition de la matrice en tant que « fantasme de retour » et ses implications psychiques.
  2. L’analyse du passage nécessaire vers l’extérieur, comme condition de la naissance réelle de l’individu.
  3. La mise en perspective sociopolitique : comment certaines conceptions « solistes » cherchent à neutraliser l’individuation au profit d’un maintien collectif dans la matrice.
  4. La conclusion qui souligne la portée existentielle et éthique de cette réflexion, invitant à un « saut hors de la matrice » pour naître à soi.

I. La matrice : entre origine, fusion et tentation de l’abolition de soi

1. Le fantasme du retour à l’origine

L’idée de « matrice » évoque spontanément le ventre maternel, ce lieu premier où l’individu se forme avant de voir le jour. Dans les articles initiaux, cette matrice prend également la forme d’une « antichambre de l’éternité » : un espace liminal entre la vie manifestée et le néant. On pourrait y voir un archétype où la fusion, la plénitude et l’absence de limites se conjuguent. Psychiquement, cette aspiration à retourner dans la matrice se retrouve chez de nombreux individus qui, face à l’angoisse de la séparation, nourrissent inconsciemment le désir de renouer avec l’indifférenciation.

Toutefois, ce fantasme comporte une ambiguïté : ce « retour » n’est pas seulement un refuge, il est aussi un mouvement rétrograde, potentiellement mortifère. En effet, la naissance consiste en une sortie de la matrice ; y revenir, c’est annuler la coupure originelle, abolir la singularité, et donc — symboliquement — cesser d’exister en tant que sujet séparé.

2. La fascination pour l’antichambre de l’éternité

Dans le récit, « l’homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité » exprime un attrait profond pour ce lieu insaisissable. Il en rêve, il le cherche, tantôt dans la contemplation, tantôt dans la réflexion philosophique ou les états modifiés de conscience. À chaque fois, il frôle une dissolution de son ego : ce qu’il nomme « l’éternité », c’est un temps sans fin, un espace sans borne où la subjectivité individuelle disparaît.

Or, ce qui apparaît au premier abord comme une aspiration mystique (aller vers l’infini, la transcendance, l’absolu) peut se retourner en pulsion de mort, au sens freudien. Revenir à l’état antérieur à la vie (c’est-à-dire à la non-séparation) est aussi un anéantissement du sujet. Lorsque la quête d’éternité dérive vers la recherche d’un engloutissement dans la matrice originelle, nous sommes face à un fantasme de régression totale, équivalent d’un retour au néant.

II. La nécessité de la séparation : Naître, c’est quitter la matrice

1. L’acte de naissance comme coupure

Dans de nombreuses approches psychanalytiques, la naissance est vécue comme un trauma initial, parce qu’elle marque la rupture violente avec l’unité fusionnelle. L’enfant passe d’un milieu clos, chaud, nourricier, à un monde ouvert, incertain, et potentiellement hostile. Dès ce moment, le processus d’individuation s’amorce : le bébé n’est plus simplement une extension du corps maternel, mais un être séparé, confronté à ses propres besoins et à la frustration.

Cette coupure est ce qui fonde le sujet. S’il n’y a pas de séparation, il n’y a pas non plus d’identité propre. Ainsi, quitter la matrice — physique et symbolique — s’avère impératif pour devenir soi. Dans l’histoire de « l’homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité », on voit qu’à chaque fois qu’il se rapproche de cet espace archaïque, il s’expose au risque de dissoudre son individualité.

Objet enserrant/objet enserré :

J’ai introduit la notion d’objet-enserrant/objet-enserré » pour justement préciser que si cette séparation entre le bébé et la matrice n’existait pas l’enfant et la mère ne dé-fusionneraient pas empêchant ainsi la matrice de devenir réellement mère et jamais femme et à l’objet bébé son empêchement de devenir un sujet pour s’individuer. Malheureusement, nombreuses de ces situations sont courantes et expliquent la plupart des névroses. Névroses pour celle qui restera la matrice et pour l’objet enserré qui aura du mal à devenir un sujet.

2. La dialectique vie/mort dans la sortie

Paradoxalement, sortir de la matrice, c’est entrer dans la vie, alors que rester dans la matrice, c’est se tourner vers la mort. Cette dialectique se retrouve au cœur du discours psychanalytique sur la pulsion de vie (Éros) et la pulsion de mort (Thanatos). La vie implique mouvement, altérité, différenciation. La mort, en revanche, peut se confondre avec l’immobilité, l’abolition des frontières, le silence éternel.

En posant que la matrice renvoie à une forme de néant originel, on comprend mieux pourquoi le désir d’y retourner peut être qualifié de « morbide ». L’homme qui persiste dans cette quête court le danger de ne plus pouvoir s’en extraire, de ne plus parvenir à se réapproprier son existence singulière. À l’inverse, la vraie force vitale réside dans l’acceptation de la coupure : c’est en quittant l’unité fusionnelle qu’on déploie ses potentialités individuelles, tout en nouant avec le monde extérieur des liens consciemment choisis.

III. Forces de rétention : Les « solistes » et le maintien artificiel dans la matrice

1. Les conceptions « solistes »

Le terme « solistes », dans le cadre de ces articles, désigne des courants de pensée, des systèmes politiques ou sociologiques qui cherchent à conserver l’individu dans un état de dépendance vis-à-vis d’une « matrice » collective. Qu’il s’agisse de régimes autoritaires, de sectes religieuses, de mouvements idéologiques, ou même de certaines tendances parentales surprotectrices, le point commun reste le même : on évite à l’individu la confrontation avec l’angoisse de la séparation, en lui promettant un cocon douillet où tout est pris en charge.

Ce phénomène peut prendre différentes formes :

  • Sur le plan politique : des gouvernements paternalistes qui infantilisent les citoyens, au nom d’une fausse sécurité.
  • Sur le plan familial : des parents qui refusent de laisser leur enfant voler de ses propres ailes, perpétuant la relation fusionnelle.
  • Sur le plan spirituel : des gourous qui entretiennent la dépendance émotionnelle, assurant à leurs disciples qu’ils trouveront le salut ou la paix en se remettant entièrement entre leurs mains.

Dans tous les cas, la structure mise en place rappelle la matrice : un espace fermé, protecteur, mais auquel on sacrifie sa liberté intérieure.

2. Les ressorts psychiques de la dépendance

Pourquoi l’homme se laisse-t-il happer par ces forces de rétention ? Au plan psychanalytique, la peur de la séparation et le désir de fusion demeurent puissants. L’individu, confronté aux défis de la vie adulte (responsabilité, solitude, incertitudes), peut éprouver un soulagement à se ré-immerger dans une forme de matrice sociopolitique. Tant qu’il est « à l’intérieur », il est dispensé de choisir, de prendre des risques, et de supporter la tension du monde extérieur.

De ce point de vue, la résistance à l’individuation répond à une logique de « confort psychique », mais c’est un confort illusoire. Car si la matrice socio-idéologique assure une sécurité de surface, elle inhibe l’élan vital, la créativité, la possibilité d’évoluer et de se confronter réellement au réel. 

En somme, vivre replié dans cette matrice revient à refuser l’existence telle qu’elle est : incertaine, changeante, exigeante.

3. La « volonté morbide » du maintien collectif

Dans ses formes les plus extrêmes, cette rétention n’est pas seulement un choix personnel : elle est imposée par le groupe ou les institutions. On parle alors de « volonté morbide », dans la mesure où maintenir quelqu’un dans la matrice revient à le priver de sa vie propre, voire à l’orienter vers une mort psychique. Le sujet n’est plus qu’un membre interchangeable, un élément d’un tout fusionnel. Toute altérité, toute singularité, tout élan de liberté devient suspect ou interdit.

Ainsi, la matrice ne se présente plus uniquement comme une protection, mais comme un mécanisme de contrôle et d’asservissement. Le paradoxe est flagrant : un individu peut croire trouver la sécurité dans cette fusion, alors qu’il s’y enchaîne. Quitter la matrice implique dès lors une prise de risque, mais aussi un acte de libération.

IV. L’individuation comme combat : S’opposer à la fusion et naître à soi

1. Le chemin vers la séparation

Pour l’homme qui tente de « contempler l’antichambre de l’éternité », la véritable prise de conscience survient lorsqu’il comprend que son attrait pour le « retour » l’engloutit peu à peu. Les trois textes initiaux montrent son oscillation : d’un côté, la fascination, de l’autre, la peur de perdre son identité. Cette lucidité nouvelle l’oblige à questionner le sens de son désir. Veut-il réellement revenir à la matrice ? Si oui, n’est-ce pas un désir de mort, travesti en quête mystique ?

Au fur et à mesure, il réalise que la seule voie pour « vivre » est de s’extraire de l’antichambre : la contempler, oui, mais ne pas s’y abîmer. Cette subtilité évoque la possibilité d’une approche contemplative de l’infini, sans renoncement à la différenciation. En somme, l’accès à une forme de spiritualité ou de transcendance ne se fait pas nécessairement au prix de la disparition de l’ego.

2. Les étapes de l’individuation

Dans certaines perspectives psychanalytiques, l’individuation est un processus long et exigeant, qui consiste à intégrer les différentes composantes de la psyché (conscient, inconscient, archétypes, ombre, anima/animus, etc.) pour devenir « soi ». Au-delà de ce cadre, nous retenons l’idée d’un parcours jalonné de crises et de remises en question :

  • Prise de conscience initiale : réaliser qu’on est en dépendance par rapport à la matrice (familiale, sociale ou mentale).
  • Rupture/Désidentification : oser rompre avec l’ancien modèle, quitte à affronter la solitude et l’incompréhension.
  • Travail sur soi : construire une nouvelle identité, différenciée, où l’on assume ses choix et ses aspirations personnelles.

Sur le plan symbolique, c’est l’acte de « naissance » à nouveau : un arrachement volontaire à l’ancien cocon, accompagné d’une possible douleur, mais aussi d’une libération.

3. Une éthique de la séparation

Insister sur l’acte de séparation peut paraître dur, voire violent. Or, ce que montrent les articles, c’est qu’il s’agit d’une nécessité vitale. Sans séparation, pas de liberté ; sans rupture, pas de création. L’éthique de la séparation défendue ici considère que l’individu est responsable de sa propre destinée, et qu’il doit consentir à se confronter à l’inconnu.

Cette posture s’oppose frontalement aux tendances « solistes » qui prônent la fusion et l’absorption dans la matrice. Elle valorise, au contraire, la singularité, la diversité, et la capacité de l’homme à se tenir debout face à l’abîme.

V. Politique, société et matrice : Le défi de la liberté collective

1. De la dépendance à la citoyenneté

Sur le plan social et politique, quitter la matrice ne signifie pas vivre en ermite ou se couper de toute organisation collective. Il s’agit plutôt de dépasser la dépendance infantile envers un « pouvoir-mère ». Une société libre est celle où les individus, conscients d’eux-mêmes, participent à la construction du vivre-ensemble sans s’y noyer.

En d’autres termes, l’individuation permet une citoyenneté adulte : on ne se contente plus de recevoir des injonctions venues d’en haut, on exerce son esprit critique, on s’implique dans la co-création des règles, on se responsabilise quant à ses choix. À l’inverse, une société fondée sur la « matrixation » (pour reprendre l’image du « Matrix » cinématographique) favorise la passivité et la soumission, considérées comme garantes de stabilité.

2. L’hypnose collective : un retour utérin illusoire

Dans de nombreux régimes autoritaires, la propagande s’appuie sur un discours quasi maternant : « Nous vous protégerons de tous les dangers. Restez sous notre garde. Nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous. » Au niveau inconscient, ce message flatte le désir de se lover à nouveau dans une entité qui prend en charge tous nos besoins.

Ce piège se referme aisément : l’individu, soulagé de la charge de la liberté, renonce à son autonomie. Il retrouve une forme de confort psychique, mais au prix de son potentiel de transformation. Le souci est que cette dépendance, sur le long terme, aboutit à une mort de la conscience politique. On ne questionne plus, on ne se rebelle plus, on demeure captif de la matrice.

3. Résister à la régression collective

Ainsi, l’aspiration à une société mature coïncide avec la nécessité de lutter contre la régression collective. Au niveau individuel, résister à la tentation de la fusion exige une certaine hygiène mentale (capacité d’auto-analyse, de prise de recul) et un engagement dans la recherche de la vérité. Au niveau collectif, il faut instituer des mécanismes démocratiques, encourager la diversité des opinions, et garantir l’accès à l’information critique.

P.L.A et liberté.

C’est aussi la raison pour laquelle j’ai introduit la notion de Pleine Lucidité Appliqué la PLA qui est ce stade ou l’analysant libéré de ses névroses par les abréactions est capable de développer la perlaboration autogène premier pas vers cette capacité d’auto-évaluation fiable de l’intégralité de son être et essence et ceci inscrit dans la temporalité.

La matrice utérine, lorsqu’elle est projetée dans le champ sociopolitique, relève de la dynamique morbide : elle confine l’homme dans l’enfance, dans un état de minorité perpétuelle. L’individuation, au contraire, suppose la conquête d’une majorité, d’une autonomie, d’une maturité.

VI. L’élan vital : Créer, désirer, s’ouvrir à l’autre hors de la matrice

1. La création comme dépassement

L’homme qui cherchait l’antichambre de l’éternité découvre, dans la troisième partie du récit, que l’écriture et la création artistique lui permettent de sublimer son appel à l’infini sans s’y noyer. De manière générale, la créativité est un vecteur majeur d’individuation. Quand on crée, on fait exister quelque chose de nouveau, issu de sa propre singularité, tout en dialoguant avec le monde extérieur.

Cet élan créateur s’oppose à la stagnation dans la matrice. Au lieu de se replier dans un fantasme de retour, le sujet s’exprime, invente, explore. Par la création, il naît symboliquement à lui-même. Il affirme : « Je suis un être séparé, et j’ai quelque chose d’unique à apporter. »

2. Le désir à la rencontre de l’autre

Quitter la matrice implique aussi de découvrir l’altérité. Dans une relation d’amour ou d’amitié, la rencontre avec l’autre ne se réduit pas à la fusion ; au contraire, la différence nourrit le désir et la complicité. Deux êtres autonomes, s’ils tentent de fusionner, finissent par s’étouffer mutuellement. S’ils assument leur séparation, ils peuvent tisser un lien authentique, respectant la liberté de chacun.

Dans mon article intitulé « La théorie d’Aristophane ou le mythe d’Androgyne  revisité à travers la P.A.R. », j’analyse les fondements qui démontrent en quoi l’homme et la femme, de manière intrinsèquement génétique, se trouvent inéluctablement conduits à fusionner. Cette étude revisite la conception aristophanienne de l’androgyne, en mettant en lumière le caractère structurel et incontournable de cette dynamique de convergence entre les deux sexes.

D’un point de vue psychanalytique, il s’agit ainsi de dépasser le fantasme incestueux de la ré-union absolue (revenir à la fusion mère-enfant) et d’entrer dans une relation adulte, marquée par la reconnaissance de l’autre comme être distinct.

3. Mort et renaissance symboliques

Néanmoins, sortir de la matrice n’est jamais un acte définitif. Tout au long de la vie, l’individu traverse des phases de régression, de tentation de repli, puis de réaffirmation. Chaque crise peut être vue comme une petite mort, suivie d’une renaissance. La psychanalyse invite à ne pas diaboliser ces moments, mais à les comprendre comme faisant partie du parcours.

Ce que propose la série d’articles, finalement, c’est de saisir la dynamique entre la vie et la mort dans l’optique d’un dépassement créatif : la mort symbolique (le deuil de la fusion) ouvre à une vie plus pleine (l’autonomie, la responsabilité, la conscience).

VII. Synthèse finale et perspectives.

Pour une affirmation de la vie dans la séparation

En réunissant en un seul texte les trois articles consacrés à « l’homme qui voulait contempler l’antichambre de l’éternité » j’ai souhaité révéler un fil directeur net : la matrice (qu’il s’agisse du ventre maternel, d’une matrice sociopolitique ou d’un fantasme mystique) représente un lieu de régression potentiellement mortifère, tandis que la naissance, la séparation et l’individuation constituent la voie de la vie.

  • Le retour à la matrice est un retour vers la mort : psychiquement, il entraîne la dissolution du sujet ; politiquement, il favorise la dépendance et la privation de liberté.
  • Quoi qu’il en coûte, la vie nous appelle hors de la matrice : c’est dans la coupure originelle, dans l’acceptation de la finitude et du manque, que l’homme développe sa créativité, sa singularité, et sa faculté de tisser des relations libres et sincères.
  • Certaines conceptions « solistes » agissent comme des forces de rétention : elles promettent une sécurité illusoire en gardant l’individu dans la fusion, au prix de son autonomie. Cette stratégie, qualifiée ici de « volonté morbide », incite à une réflexion critique sur les formes de pouvoir, d’idéologie ou même d’organisation familiale qui infantilisent plutôt que d’éduquer à la liberté.

Au terme de ce parcours, il apparaît que le but de la vie est de sortir de la matrice pour s’individuer, non pas par égoïsme ou par rejet de toute reliance, mais parce que le souffle vital passe par la différenciation. Quitter la matrice ne signifie pas renier l’origine, mais assumer que l’origine est un point de départ, non un destin.

Un appel à la lucidité

En insistant sur la notion de matrice mortifère, je souhaite que ce texte unifié invite à une véritable lucidité : la P.L.A, cela qu’il s’agisse de nos désirs inconscients, de nos engagements politiques ou de nos liens affectifs, nous gagnons à repérer ce qui nous retient dans un état de fusion et de dépendance. Cette vigilance n’est pas une injonction à la solitude, mais bien à la liberté responsable.

Un pari sur la vie

Si l’antichambre de l’éternité fascine par son silence et son immensité, elle n’est pas la finalité de l’existence humaine. La psychanalyse, dans son approche de la pulsion de vie, nous rappelle que vivre, c’est quitter (le sein maternel, l’illusion d’une sécurité absolue, la promesse d’une fusion éternelle). La naissance est un arrachement, mais c’est surtout la condition de toute découverte, de toute création, de toute relation authentique.

En définitive, l’homme qui désirait contempler cette « antichambre » apprend au fil de son cheminement que ce n’est pas en s’y enfermant qu’il trouvera sa complétude, mais bien en y renonçant, du moins en tant que lieu de résidence. Il lui reste la possibilité d’y jeter, à l’occasion, un regard poétique ou contemplatif — comme on se souvient d’une nostalgie d’enfance —, tout en continuant à marcher dans la lumière de la vie réelle, celle de l’altérité et du devenir.

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Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR

Jacques Rivalin, Psychanalyste et psychothérapie à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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