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Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

Le Moi intime

Cet article inaugure une série d’analyses approfondies sur le concept du « Moi intime »

J’ai entamé cette série d’articles pour poursuivre le développement des concepts fondamentaux de la psychanalyse P.A.R, que j’ai fondée il y a plus de vingt ans. L’objectif principal de ce travail est d’offrir aux psychanalystes en formation dans notre méthode, ainsi qu’à ceux qui, toujours plus nombreux, sont attirés par le potentiel novateur et exponentiel qu’offre la P.A.R., des bases théoriques solides. Par ailleurs, cette initiative répond aux nombreuses demandes des analysants, profondément investis dans notre approche clinique. Ces derniers, désireux de comprendre plus en profondeur les mécanismes conceptuels à l’œuvre derrière les résultats thérapeutiques significatifs qu’ils obtiennent, souhaitent explorer ces fondements pour mieux appréhender et poursuivre leur travail analytique dans une démarche plus Féclairée.

Nous avons ainsi exploré dans les articles précédents la méthodologie, la thérapeutique clinique à travers les concepts de mitoyenneté et de placenta analytique. Nous allons maintenant poursuivre avec des concepts théoriques plus approfondis, relevant de la conception de la psyché. que je propose à travers la psychanalyse P.A.R cela nous conduira d’ailleurs à affiner la présentation de la première topique que nous avions développée.

Aborder le concept de Moi intime implique une mise en dialogue avec le Moi freudien ainsi qu’avec d’autres théories psychanalytiques qui se sont penchées sur des notions similaires. Cette confrontation permet d’explorer les différences fondamentales entre ces approches théoriques et de clarifier les spécificités du Moi intime dans le cadre de la psychanalyse P.A.R. Afin de mieux définir les contours conceptuels du Moi intime et d’établir sa distinction par rapport au Moi freudien, plusieurs axes de réflexion seront proposés. Ces analyses viseront à enrichir la compréhension de ce concept dans une perspective dynamique et novatrice, tout en réaffirmant son originalité au sein de la P.A.R.

Nous allons dans ce premier temps dérouler le cadre qui va définir notre approche :

Critique de la dynamique du Moi freudien

Dans la psychanalyse classique, Freud situe le Moi comme une instance médiane, prise en étau entre les exigences pulsionnelles du Ça et les contraintes morales du Surmoi. Le Moi freudien est donc, par essence, statique et « coincé » dans une position défensive, cherchant à concilier des forces contradictoires, comme sur un ring de boxe où il est soumis à des assauts internes constants.

Cette approche met en avant un Moi freudien soumis à des forces d’influence externes et internes, ce qui en fait un terrain de conflit et de négociation constante, le rendant vulnérable à des sollicitations inconscientes qui dépassent son propre contrôle. Ce qui de fait limite sa capacité à revendiquer son essence même, à savoir une bonne évaluation constante de ce que je suis et encore moins une bonne capacité à se situer pour bien projeter ses actions futures. Ce Moi freudien est profondément handicapé par son manque d’autonomie.

I Le Moi intime de la P.A.R

Capacité de discernement et autonomisation du Moi intime

Contrairement au Moi freudien, le Moi intime tel que je l’ambitionne ne se limite pas à un terrain de conflit ou de défense. Au contraire, il doit être vu comme un centre d’intégration plus fondamental, existant dès l’activité neuronale du nourrisson et doté d’une capacité intrinsèque de discernement et de perlaboration autogène.

Le Moi intime et la mémoire précoce : exploration des fondements neuronaux

J’ai mentionné que le Moi intime émergeait très tôt, dès le début de l’activité neuronale. La piste des neurosciences, et plus particulièrement des études sur la mémoire implicite et la mémoire inconsciente chez le nourrisson et le fœtus, ne permet malheureusement pas actuellement de préciser plus en amont. Par contre celles-ci ont mis en avant par les recherches sur la mémoire implicite que certaines formes de mémorisation existaient avant même la naissance, dans les processus d’apprentissage sensoriel et moteur. Ces processus sont liés à l’émergence d’un « Moi intime » primitif et comment ils se distinguent des structures mémorielles définies par le Moi freudien.

 Héritage génétique et influences épigénétiques

La question de la transmission génétique des traits comportementaux et des traits de personnalité reste un domaine de recherche complexe. Si le Moi intime contient une dimension qui peut être liée à une « personnalité d’âme », alors il peut être intéressant d’explorer la manière dont les facteurs génétiques influencent des dispositions comportementales précoces. Aussi nous incluons également l’étude des mécanismes épigénétiques, c’est-à-dire les modifications de l’expression des gènes induites par l’environnement, et leur impact sur la construction d’un Moi intime. Ces mécanismes suggèrent que l’interaction entre gènes et environnement peut être fondatrice pour le Moi intime.

Dans le cadre de la psychanalyse P.A.R, le Moi intime prend racine dans ce que j’ai conceptualisé : le Butyrum. Ce concept de « butyrum », tel qu’introduit dans la psychanalyse P.A.R., est conçu comme une topique au sens freudien, c’est-à-dire une structure spatiale ou un lieu symbolique de l’appareil psychique. Le Butyrum est une instance hybride fondamentale : à la fois un lieu et une fonctionnalité où se constitue une ‘soupe’ primordiale. Dans cet espace convergent les éléments constitutifs de l’être humain : le biotype (ensemble des caractéristiques biologiques et physiologiques), les gènes, l’activité neuronale et ce que l’on pourrait appeler ‘l’âme’, reflet d’une intériorité pure et non fragmentée, irréductible aux seuls éléments biologiques.

Cette topique du « butyrum » constitue ainsi un espace psychique fondamental dans lequel s’enracinent les premières traces de l’individuation et du Moi intime.

Ainsi le Moi intime, dans cette perspective, prend donc sa forme, son essence au sein de ce « butyrum » en tant qu’entité émergente, résultant des interactions entre la biologie, la génétique, les dynamiques neuronales précoces, et les dimensions plus spirituelles ou existentielles de l’individu.

Cette conceptualisation ouvre des pistes pour comprendre comment les aspects biologiques, psychologiques et spirituels de l’être sont enchevêtrés dès les premières étapes de la vie, avant même la naissance, et comment ce lieu originel qu’est le « butyrum » influe sur la formation du Moi intime. En cela, le « butyrum » se distingue des topiques classiques de la psychanalyse freudienne, en intégrant des dimensions qui ne se limitent pas au biologique ou au psychique, mais qui englobent un spectre plus large de l’expérience humaine et de la subjectivité.

Le Butyrum est une instance hybride fondamentale :

À la fois un lieu et une fonctionnalité


D’une part, on peut le voir comme une topique, car il représente le « lieu » fondamental où se déploient ces différentes influences. Ce lieu n’est pas statique : c’est le point de départ, le réceptacle primitif qui accueille et structure l’activité naissante, qu’elle soit génétique ou neuronale. D’autre part, il s’apparente à une fonctionnalité organique, un système intégratif opérant de manière dynamique.

D’autre part, il s’apparente à une fonctionnalité organique, un système intégratif qui opère de manière dynamique. Comme un organe, le butyrum ne se contente pas de situer des processus, il les organise et les transforme en une entité cohérente, permettant ainsi l’émergence d’un Moi intime. Dans cette perspective, il agit en tant que catalyseur ou interface entre divers niveaux d’organisation – biologique, neuronal et ce que nous désignez comme l’âme analytique.

Le butyrum doit être compris comme une instance hybride : il est à la fois topique, en tant que « lieu » de rassemblement primordial, et fonctionnel, en tant qu’organe ou système intégratif qui initie la structuration du soi. Cette double lecture souligne sa complexité et sa richesse conceptuelle, permettant de rendre compte de l’interaction entre les aspects purement biologiques et ceux plus subtils, liés à l’émergence de la subjectivité.

De ce fait, nous postulerons que le butyrum est une instance primordiale à double dimension – topique et fonctionnelle – qui constitue le réceptacle initial de toutes les forces constitutives du Moi intime.

Âme et butyrum

Nous avons présenté le butyrum comme une instance primordiale à double dimension – topique et fonctionnelle – qui constitue le réceptacle initial de toutes les forces constitutives du Moi intime, ainsi créant cette « soupe primordiale » où convergent le biotype, les influences génétiques, l’activité neuronale naissante, et une dimension que nous avons désigné par « âme ». Cependant, ici, nous ne considérons pas l’âme comme une entité immuable ou séparée, mais comme un élément qui émerge organiquement du système global. Nous pouvons ainsi concevoir que l’incarnation de cette âme se fait en même temps que le développement du corps et de l’activité neuronale.

Dans ce cadre, l’âme représente le principe vital ou la force créatrice qui se constitue progressivement à partir de conditions initiales précises (les interactions précoces, par exemple). De fait cela rejoint l’idée d’auto-organisation et d’émergence des systèmes complexes, sans avoir besoin de postuler une réalité spirituelle transcendante.

Posons l’âme comme reflet d’une intériorité pure


En désignant l’âme comme « reflet d’une intériorité encore pure et non fragmentée », nous mettons ainsi en avant une notion d’âme qui correspond à un état originel, une sorte de noyau authentique du sujet. L’âme ici peut être comprise comme le réservoir des potentialités créatives et subjectives qui se concrétisent au fil du développement, plutôt que comme une entité préexistante à révéler. Cette vision permet de concilier l’idée d’incarnation — c’est-à-dire le fait que ce principe vital se « matérialise » dans le corps et l’activité psychique — avec une approche laïque qui ne suppose pas l’intervention d’un divin.

Cette approche est compatible d’ailleurs avec l’incarnation au sens religieux sans pour autant postuler un dieu.
Dans de nombreuses traditions religieuses, l’incarnation renvoie à la manifestation d’une âme dans un corps. notre approche peut s’en rapprocher si nous considérons que l’âme, en tant que principe vital, s’incarne progressivement dans le butyrum.

Cependant il n’existe pas de dualisme métaphysique : nous ne postulons pas une entité spirituelle indépendante ; il s’agit plutôt d’un aspect de l’être qui se déploie en interaction avec les facteurs biologiques et neuronaux.

Il s’agit donc bien d’un usage métaphorique et symbolique : Le terme « âme » ici fonctionne comme une métaphore riche, qui permet de désigner la dimension intime et authentique du sujet celle qui se construit, se renouvelle et donne sens à l’expérience vécue.

En intégrant l’âme dans le butyrum, nous proposons de fait une vision holistique où le corps, le psychisme et ce que l’on pourrait appeler la « vie intérieure » sont indissociables. Cette conception permet de comprendre les liaisons avec le concept de perlaboration autogène qui est le moyen privilégié de percevoir les réalités de ce Moi intime

Il s’agit d’un Processus d’incarnation inédit : L’incarnation de l’âme ne serait pas une intervention extérieure, mais le résultat d’un processus de maturation interne, nourri par des interactions précoces et continuelles avec l’environnement.

Cela permet de préciser un autre sens à la notion d’âme en l’inscrivant dans une dynamique de développement, en phase avec des approches contemporaines de la subjectivité qui privilégient l’émergence et l’auto-organisation.

l’âme, ici comprise non pas comme une entité transcendante imposée de l’extérieur, mais comme le reflet d’une intériorité pure et émergente, trouve naturellement sa place dans le butyrum. Ce dernier sert alors de matrice originelle où se constituent, en interaction avec les facteurs biologiques et neuronaux, le Moi intime et, par extension, cette « âme incarnée » qui se déploie tout au long du développement de l’individu.

Cela permet de concilier une lecture symbolique et existentielle du concept d’âme avec une approche scientifique et dynamique du devenir du sujet, sans recourir à une dimension spirituelle impliquant l’existence d’un dieu. Cependant, cette conceptualisation du Butyrum se révèle suffisamment ouverte pour permettre l’intégration de l’idée d’une âme incarnée, une perspective particulièrement attractive pour les partisans des spiritualités qui s’appuient sur de tels postulats. En effet, rien dans la structure même du Butyrum n’impose de restriction à cette interprétation.

Émergence ou révélation du Moi intime ?

Nous postulerons que le Moi intime « émerge » plutôt qu’il ne se « révèle.

Cette précision constitue un élément essentiel dans l’élaboration de la psychanalyse P.A.R, que je vais clarifier en détail.

  • L’émergence du Moi intime.

Lorsqu’on parle d’une émergence, il s’agit de quelque chose qui prend forme progressivement à partir d’un substrat ou d’une dynamique interne. Dans le cadre du Moi intime, l’émergence signifie que ce dernier se forme de manière organique et continue au sein du butyrum, cette topique primordiale où convergent le biotype, les gènes, l’activité neuronale, et l’âme. L’émergence suppose un développement à partir de conditions initiales spécifiques — ici, les interactions précoces du fœtus avec son environnement — et la manière dont ces expériences précoces modèlent une forme de conscience et d’identité originelle.

En d’autres termes, le Moi intime n’est pas quelque chose de « déjà là » qui attendrait d’être dévoilé ; il se construit progressivement à partir d’une série de processus internes et externes qui l’amènent à prendre forme. Cette dynamique est en lien avec la perlaboration autogène qui, en P.A.R, permet une autorégulation et un discernement, dès les stades les plus précoces de la vie. Cette émergence est en quelque sorte une construction continue, sans être soumise aux conflits structurants du Ça et du Surmoi, comme c’est le cas pour le Moi freudien.

  • La révélation ou l’émergence du Moi intime ?

Non, il n’y a pas de révélation mais bien une émergence.

À l’inverse, le terme révélation impliquerait une forme de dévoilement de quelque chose qui est déjà là, en attente d’être mis en lumière. Or, en P.A.R, la conception du Moi intime ne repose pas sur une entité cachée ou latente, mais sur un processus dynamique de formation dès les premiers moments de l’activité neuronale et du développement précoce. La révélation supposerait que ce Moi intime soit masqué par des couches de défense ou d’obstacles inconscients, et qu’une intervention extérieure soit nécessaire pour en permettre l’expression.

En optant pour le terme émergence, nous mettons l’accent sur la capacité intrinsèque du Moi intime à se manifester, à croître, et à évoluer, sans nécessiter un acte de révélation extérieur. Cette distinction souligne l’autonomie et la capacité de discernement propre au Moi intime, qui est fondée sur la perlaboration autogène.

Ainsi, ce Moi intime a une capacité d’adaptation et de transformation constante, contrairement au Moi freudien qui est contraint par les instances du Ça et du Surmoi. Nous allons d’ailleurs évoquer comment la P.A.R intègre les concepts de Surmoi et de Ça.

  • Pour clarifier :

En résumé, le terme émergence décrit un processus dynamique, une construction progressive et organique qui se développe à partir du butyrum en fonction des influences précoces du biotype et de l’environnement. À l’inverse, la révélation impliquerait un aspect plus statique, où quelque chose de déjà existant serait simplement mis à jour.

Le Moi intime est une instance dynamique, en constante évolution et construction. Cette dynamique explique l’unicité de chaque individu : même parmi des frères et sœurs partageant un même cadre familial, seuls certains moments vécus, partagés ou racontés, forment une communauté d’expériences communes. Chaque enfant perçoit ses parents de manière différenciée, ces derniers évoluant eux-mêmes en fonction de contextes, des périodes, ou des relations distinctes. Cette unicité individuelle repose sur l’accumulation de chaque expérience vécue, aussi infime soit-elle, qui alimente d’abord la mémoire inconsciente avant de contribuer progressivement à la mémoire consciente. Ainsi, le Moi intime se structure en permanence, façonnant l’identité singulière de chaque individu dans toute sa richesse et sa complexité.

Le Moi intime émerge initialement dans l’inconscient, puis accède progressivement au domaine du conscient avant l’apparition du langage. Ce processus se situe à un stade que nous pourrions qualifier de différencié, caractérisé par l’émergence d’un système de perception et de sensation permettant à l’individu de se distinguer de l’objet observé ou de l’élément avec lequel il interagit. Ce stade différencié marque une étape fondamentale dans le développement de la subjectivité, où la capacité à se percevoir comme distinct de l’autre ou de l’environnement est en cours de structuration.

II Pour préciser ce qu’est le Moi.

Pour clarifier la nature du Moi, considérons l’affirmation de l’enfant qui, en déclarant « c’est moi qui dis », affirme non seulement la véracité de son énoncé, mais en revendique également l’autorité. Dans une perspective psychanalytique, le Moi se définit comme l’instance décisionnelle, capable d’orchestrer et de réguler l’ensemble des processus qui sous-tendent notre gouvernance psychique.

Cependant, la conceptualisation traditionnelle du Moi, telle que proposée par Freud, le situe dans une dynamique dialectique, oscillant entre un Surmoi coercitif et un Ça pulsionnel. Cette vision, bien que fondatrice, repose sur l’émergence de « principes excessifs » – à savoir la coercition et la pulsion – qui, en tant que facteurs déterminants, structurent l’organisation du Moi de manière relative et conflictuelle.

Il convient donc de relativiser cette lecture freudienne du Moi, en envisageant que, pour que le concept de cette topique puisse émerger, il était nécessaire d’exacerber ces deux dimensions opposées. En d’autres termes, le Moi, tel qu’envisagé dans notre approche, se veut une instance décisionnelle authentique, en quête d’une gouvernance équilibrée, qui se distingue de la configuration freudienne traditionnelle, marquée par la tension entre des forces extrêmes.

Confrontons les concepts de Moi freudien et de Moi intime :

Une question essentielle : comment articuler ces instances freudiennes, qui structurent l’économie psychique dans la théorie classique, avec le concept plus organique et fluide de Moi intime que nous proposons ? Finalement, est-ce possible ?

  1. Il a fallu Redéfinir le Surmoi et le Ça dans la P.A.R :

L’intégration des concepts de Surmoi et de Ça dans la P.A.R nécessite assurément une reformulation compatible avec l’idée que le Moi intime a une capacité naturelle d’évaluation et d’autoévaluation, dès un très jeune âge. Dans la théorie freudienne, le Surmoi est l’instance de la conscience morale et des idéaux introjectés, tandis que le Ça représente le réservoir des pulsions et des désirs inconscients.

Dans le cadre de la P.A.R., nous soumettons à une relecture innovante les postulats freudiens relatifs au Surmoi et au Ça

  • Le Surmoi en P.A.R n’apparait plus comme étant un ensemble de normes et d’interdictions introjectées, mais un espace dynamique de régulation des sollicitations exotypiques, c’est-à-dire des influences environnementales et sociales qui pèsent sur le Moi intime. Ainsi, le Surmoi en P.A.R fonctionne comme un filtre adaptatif, modulant les influences extérieures tout en permettant au Moi intime de préserver son autonomie.
  • Le Ça en P.A.R est reformulé non pas comme une structure archaïque et chaotique mais comme une composante du biotype, c’est-à-dire l’ensemble des sollicitations biologiques et des pulsions fondamentales. Le Ça-P.A.R n’apparait plus comme une opposition au Moi, mais plutôt comme une énergie pulsionnelle qui, lorsqu’elle est évaluée et perlaborée par le Moi intime, devient une force constructive pour l’adaptation et le développe il devient nécessaire d’introduire une topique inéditement de l’individu.

Ainsi, nous voyons que le Moi intime est en constante création et élaboration il est plastogéne et mutagène et devra se combiner dès la naissance à une éducation adaptée à ce concept d’apprentissage d’évaluation porte de la perlaboration autogène.

  1. Émergence d’une nouvelle topique.

Les concepts freudiens étant insuffisants pour rendre compte de la dynamique que nous postulons dans la P.A.R., il devient nécessaire d’introduire une topique inédite. En adoptant cette nouvelle topique propre à la P.A.R., il est désormais possible d’élucider les interactions entre les diverses forces psychiques, non pas en rejetant les catégories freudiennes, mais en les enrichissant. »

Nous dégageons quelques axes de cette nouvelle topique en P.A.R :

  • L’Exotype : Une première instance qui regrouperait toutes les influences externes (socioculturelles, éducatives, environnementales) qui affectent le Moi intime dès la naissance, mais qui peuvent être évaluées et filtrées par une éducation adaptée.
  • L’Endoype : Une deuxième instance qui correspondrait à l’ensemble des énergies biologiques, des pulsions innées, et des sollicitations corporelles. Cet endotype serait la source des tensions à la fois positives et négatives, mais pourrait être appréhendé par le Moi intime grâce à une capacité naturelle d’autorégulation.
  • Le Moi intime : L’instance centrale de la nouvelle topique, dotée d’une capacité d’autoévaluation et de perlaboration autogène, permettant au sujet d’adapter constamment ses réponses aux sollicitations extérieures et intérieures.

Nota bene : J’avais dans un premier temps utilisé le terme de biotype qui évoque essentiellement l’ensemble des caractéristiques biologiques, génétiques et morphologiques, et qui définissent l’individu dans sa dimension la plus fondamentale. Mais je préfère celui d’endotype qui lui met l’accent sur l’organisation fonctionnelle interne et dynamique de ces structures biologiques. Autrement dit, alors que le biotype se réfère à l’aspect « brut » et statique de l’héritage biologique, l’endotype renvoie à la manière dont ces caractéristiques s’organisent et s’expriment de façon spécifique au sein du système psychique. Ainsi, l’endotype propose une lecture plus nuancée en intégrant les mécanismes internes et fonctionnels qui contribuent à l’émergence du Moi intime.

  1. Positionnement du Moi intime :

Contrairement au Moi freudien, « notre » Moi intime n’est pas simplement un médiateur entre le Ça, le Surmoi et la réalité. Il devient une entité capable d’autonomie, de discernement et de transformation, dès l’origine de l’activité psychique. Son fonctionnement ne se limite pas à gérer les conflits pulsionnels, mais à les comprendre, à les intégrer et à les transformer en ressources pour l’individuation.

En somme, si le Moi freudien est pris entre les feux croisés du Ça et du Surmoi comme sur un ring de boxe, le Moi intime en P.A.R peut s’extraire de cette dynamique conflictuelle grâce à sa capacité d’évaluation autogène. Une éducation et un environnement adaptés favoriseraient ainsi la maturation précoce de ce Moi intime, permettant une meilleure adaptation et un développement psychique harmonieux.

Clarification des représentations :

  • Le Surmoi qui devient l’exotype en P.A.R comme un filtre adaptatif.


Plutôt que de concevoir le Surmoi comme un ensemble rigide de normes et d’interdictions introjectées, nous l’envisageons comme un espace dynamique qui régule les sollicitations exotypiques – c’est-à-dire toutes les influences environnementales et sociales qui impactent le Moi intime.

  • Filtre adaptatif : Le Surmoi en P.A.R agit comme un filtre qui module ces influences extérieures, permettant au Moi intime de conserver son autonomie et de ne pas être submergé par des injonctions rigides.
  • Régulation dynamique : Il n’est plus un système punitif ou contraignant, mais une instance qui évalue, ajuste et permet une adaptation constructive aux exigences du milieu.

Par définition: Plutôt qu’un réservoir d’interdictions figées, il se présente comme un filtre adaptatif qui régule les sollicitations exotypiques – c’est-à-dire les influences extérieures sociales et environnementales. Son rôle est, en modulant ces influences, de permettre au Moi intime de conserver son autonomie, de s’adapter et d’intégrer de manière constructive les exigences du monde extérieur sans se laisser écraser par elles.

  • Le Ça qui devient l’endotype en P.A.R comme une énergie pulsionnelle constructive


Dans notre approche, le Ça est repensé non pas comme une entité archaïque et chaotique en opposition au Moi, mais comme une composante intrinsèque du biotype – c’est-à-dire l’ensemble des sollicitations biologiques et des pulsions fondamentales.

  • Énergie pulsionnelle : Le Ça-P.A.R représente cette force brute et pulsionnelle qui, une fois évaluée et perlaborée par le Moi intime, se transforme en une énergie constructive pour l’adaptation et le développement.
  • Intégration au sein du biotype : Le Ça devient ainsi une ressource, une énergie créatrice qui contribue à la mise en mouvement du Moi intime, plutôt qu’une force de chaos ou de conflit permanent.

Par définition il s’agit de l’ensemble des sollicitations biologiques et des pulsions fondamentales qui animent l’individu. Son rôle est de constituer le substrat sur lequel s’exprime le Ça-P.A.R, apportant l’énergie pulsionnelle brute qui, une fois perlaborée, alimente le développement du Moi intime.

  • Le Moi qui devient le Moi Intime

Dans cette nouvelle topique, le Moi intime est conçu comme une instance dynamique et créatrice qui émerge de la matrice originelle (le butyrum), enrichie par l’endotype et alimentée par l’énergie pulsionnelle du Ça-P.A.R. Le Surmoi en P.A.R, repensé comme un filtre adaptatif, intervient pour moduler les sollicitations exotypiques, assurant ainsi que le Moi intime conserve sa capacité à se transformer et à s’exprimer de manière autonome.

Cette approche permet de dépasser la vision freudienne classique où le Moi serait en grande partie passif face aux conflits entre le Ça et le Surmoi. Au contraire, dans la psychanalyse P.A.R, le Moi intime se positionne comme une force active et évolutive, capable de puiser dans ses ressources biologiques et pulsionnelles pour transformer ses expériences en une adaptation créative et constructive.

  • Définition : Une instance émergente qui se construit progressivement au sein du « butyrum » – un espace topique primordiale où convergent le biotype, les influences génétiques, l’activité neuronale naissante, et la dimension que l’on peut désigner symboliquement comme l’« âme ».
  • Rôle : Il est le siège de la subjectivité authentique, capable de transformer l’énergie pulsionnelle en ressources créatives et adaptatives. Le Moi intime, loin d’être passif, est au cœur d’une dynamique de formation et de transformation personnelle.

Endotype —-Moi Intime—-Exotype

Il est nécessaire de rappeler que le Moi intime est mutagène et qu’il se charpente se structure en permanence pour élaborer constamment de nouveaux outils à la psyché.

Perspectives de recherche.

Dans les prochains articles nous explorerons les pistes suivantes :

  • Étudier comment une éducation qui valorise l’autonomie et la capacité d’autoévaluation du très jeune enfant peut favoriser l’émergence du Moi intime dès les premières phases du développement.
  • Explorer la nature des interactions entre l’endotype  et le Moi intime, notamment la manière dont les pulsions biologiques peuvent être régulées par l’activité autogène du Moi intime.
  • Élaborer des études de cas cliniques où l’on pourrait observer des processus de perlaboration autogène à l’œuvre, notamment dans la gestion des tensions entre sollicitations exotypiques et impulsions du biotype.

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Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR

Jacques Rivalin, Psychanalyste et psychothérapie à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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