
Introduction générale du concept des piles mnésiques en psychanalyse P.A.R.
Le concept de piles mnésiques proposé dans la psychanalyse Process Analytic Rivalin (P.A.R.) se présente comme une métaphore particulièrement féconde permettant d’appréhender les interactions dynamiques entre psyché et soma. Ces interactions se situent à la croisée de disciplines variées telles que les neurosciences, la philosophie, les mathématiques ou la médecine. La nécessité d’utiliser des métaphores provient essentiellement du caractère intangible de ces interfaces psychocorporelles, que la science peine encore à identifier avec précision. Dans ce cadre, la pile mnésique apparaît comme un modèle dynamique, permettant de rendre compte du stockage et de l’activation des souvenirs, et notamment des charges affectives accumulées à travers l’expérience subjective.
Dynamique fonctionnelle des piles mnésiques
Chaque vécu est appréhendé comme une donnée empirique portant nécessairement une charge d’information affective. Cette information rencontre une résonance particulière selon la capacité perceptive propre à chaque individu, il s’agit de l’endotype ( Cf Le concept de Moi intime), induisant une réponse psychosomatique assimilable au concept de stress. La théorie de la psychanalyse P.A.R. postule que ces événements se stockent sous forme de piles mnésiques actives, à la fois conscientes et inconscientes :
- Lorsqu’un vécu induit une réponse adéquate, il génère une pile accessible consciemment, pouvant devenir une référence adaptative.
- En revanche, lorsqu’il n’y a pas de réponse appropriée, la charge affective s’accumule exclusivement dans l’inconscient. Une telle pile reste active, mais inaccessible, et devient potentiellement source de troubles psychiques (névroses ou psychoses) lorsqu’elle atteint un seuil critique (seuil liminal).
- L’objectif thérapeutique des Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties (ACPA) consiste précisément à atteindre ces piles inconscientes pour en libérer le contenu traumatique et ainsi rétablir l’équilibre psychique.
Dans le cadre de la psychanalyse P.A.R (Process Analytic Rivalin), les ACPA, ou Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties, constituent un pilier fondamental du processus thérapeutique. Contrairement à la simple prise de conscience, les ACPA engagent l’analysant dans une expérience émotionnelle intense et pleinement intégrée, permettant une résolution durable des conflits internes. Ce processus dépasse la verbalisation intellectuelle en mobilisant des affects profonds, facilitant ainsi une transformation psychique significative.
Les ACPA s’inscrivent dans une architecture séquentielle propre à la méthode P.A.R, où elles interagissent avec d’autres concepts clés tels que les Perlaborations Exogènes Finalisées (PEF) et le concept de mitoyenneté. Cette structure méthodologique offre un cadre rigoureux pour l’activation et la résolution des traumatismes, en favorisant une collaboration active entre l’analyste et l’analysant
De ce fait les ACPA représentent une avancée majeure dans la pratique psychanalytique, en offrant une approche structurée et efficace pour la résolution des conflits psychiques, en mettant l’accent sur l’intégration émotionnelle complète et la transformation durable de l’individu.
La métaphore algorithmique et électrique des piles mnésiques
Le fonctionnement des piles mnésiques est explicité par des analogies issues de la physique et de l’informatique. Chaque pile suit un algorithme prédéterminé enregistré dès l’instant initial du vécu (T0). À chaque activation, la pile restitue le scénario comportemental et la charge émotionnelle originelle, indépendamment du temps écoulé. Ainsi s’expliquent des réactions émotionnelles apparemment disproportionnées, comme les phobies ou les troubles anxieux.
L’analogie électrique complète cette explication dynamique. À l’instar d’une pile électrique, la pile mnésique accumule de l’énergie affective, se déchargeant soudainement ou progressivement selon les stimuli extérieurs rencontrés. Le maintien d’un souvenir traumatique refoulé mobilise une énergie psychique importante, bloquée et inutilisable pour d’autres processus mentaux, expliquant cliniquement les états de fatigue chronique ou certaines difficultés de concentration observées notamment chez les enfants en milieu scolaire.
Interaction avec les structures psychiques : Surmoi et seuil liminal
La psychanalyse P.A.R. souligne particulièrement l’importance de l’Exotype. Ainsi le Surmoi, concept classique de la psychanalyse traditionnelle devient l’exotype en P.A.R qui agit comme un filtre adaptatif. Alors que le Surmoi est construit comme un ensemble rigide de normes et d’interdictions introjectées, nous affirmons l’Exotype comme un espace dynamique qui régule les sollicitations exotypiques – c’est-à-dire toutes les influences environnementales et sociales qui impactent le Moi intime.
Il se construit en même temps que le Moi intime, dès le début de l’activité neurologique, ceci à partir des stimuli exotypiques transmis entre-autre par « l’Autre » (parents, culture, société). La rigidité ou la souplesse de cette instance détermine fortement les réactions adaptatives du sujet face à son environnement, contribuant à la constitution et à la régulation du seuil liminal de chaque pile. Un Exotype trop coercitif génère une incapacité chronique à satisfaire les attentes intériorisées, créant ainsi un stress permanent. Ce mécanisme explique la variabilité des seuils liminaux entre individus, et même chez un même individu selon les moments et les contextes.
Intérêt clinique et méthodologique des piles mnésiques en P.A.R.
Enfin, le concept des piles mnésiques présente un intérêt clinique majeur pour la psychanalyse P.A.R. en structurant de manière précise et tangible le travail analytique. L’analysant peut ainsi identifier, nommer et qualifier les charges affectives accumulées, facilitant leur désactivation par les méthodes spécifiques des ACPA. La métaphore topographique des piles permet d’identifier clairement le lieu psychique du stockage des traumatismes, organisant ainsi une architecture psychique séquentielle rigoureuse et opérationnelle.
La théorie des piles mnésiques constitue de ce fait une innovation conceptuelle significative en psychanalyse P.A.R. Elle apporte à la fois une visualisation dynamique, énergétique et topologique des processus psychiques complexes, ainsi qu’un cadre thérapeutique précis pour traiter efficacement les charges émotionnelles accumulées au cours du développement individuel.
Piles mnésiques ou Souvenirs pillistiques : Une approche psychanalytique par la P.A.R.
Le choix du terme « piles mnésiques » est délibéré dans le cadre théorique et clinique de la psychanalyse Process Analytic Rivalin (P.A.R.) en raison de sa richesse métaphorique. Ce terme offre en effet une représentation dynamique et fonctionnelle particulièrement pertinente pour conceptualiser le mode opératoire spécifique du psychisme tel que la P.A.R. l’aborde, notamment à travers l’interaction fondamentale entre psyché et soma. Il s’agit précisément d’explorer la zone frontière où s’opère la rencontre entre le corps biologique (l’Endotype), en terminologie P.A.R.) et les phénomènes psychiques, domaine déjà exploré par d’autres champs disciplinaires tels que les neurosciences, la médecine, la philosophie, les mathématiques ou encore les sciences physiques. Chacune de ces disciplines tente, avec ses propres outils conceptuels, de cerner ce territoire complexe de la pensée, de l’émotion, et des états somatiques, sans toutefois réussir pleinement à le rendre transparent.
L’approche P.A.R. insiste particulièrement sur l’importance d’utiliser des représentations métaphoriques comme support indispensable à l’élaboration théorique et clinique de concepts psychiques inaccessibles directement. L’espace où interagissent psyché et soma constitue un lieu théorique dont la compréhension échappe encore aux approches strictement objectivantes. L’introduction de la « pile mnésique » permet ainsi de visualiser concrètement, quoique métaphoriquement, les modes d’interactions psychocorporelles à travers lesquels l’individu reçoit et traite les informations provenant de son environnement (exotype) et celles issues de son propre corps (biotype). Cet espace interactionnel, souvent désigné sous le terme ambigu de médecine psychosomatique, est d’autant plus pertinent qu’il évite les simplifications abusives fréquemment critiquées par la psychanalyse classique, tout en offrant une conceptualisation nuancée propre à la P.A.R.
Le concept du stress comme exemple paradigmatique
La notion de stress est largement mobilisée dans les discours médicaux et psychologiques contemporains, mais demeure souvent victime de simplifications ou de malentendus. Pourtant, du point de vue de la P.A.R., elle constitue un paradigme utile pour expliciter l’interface fondamentale entre psyché et soma. En médecine, le stress est généralement décrit comme une réponse physiologique déclenchée par une séquence complexe d’événements externes, impliquant notamment la sécrétion de cortisol par les glandes surrénales à partir d’une activation initiale cérébrale. Ce mécanisme physiologique est associé à l’activation différenciée du cortex (attaque, fuite, immobilisation ou compensation) et de l’hippocampe (fonction régulatrice apaisante). Toutefois, cette définition neurobiologique du stress, quoique correcte, demeure incomplète selon la P.A.R. Elle omet la dimension centrale du psychisme individuel, caractérisée par une subjectivité irréductible qui module profondément l’expérience même du stress.
En effet, un événement ne peut être qualifié universellement de stressant, puisque sa perception varie radicalement d’un individu à l’autre en fonction de son organisation psychique spécifique. Dans cette optique, la P.A.R. souligne que la subjectivité du Moi intime (concept fondamental de la P.A.R.) conditionne entièrement la réception d’un stimulus externe. Le Moi intime, distinct du Moi freudien qui lui est soumis aux injonctions conflictuelles du Ça et du Surmoi, est vu comme une entité capable d’une perlaboration autogène, permettant une évaluation directe et immédiate des sollicitations de l’environnement. Ainsi, ce qui est vécu comme stressant par un individu ne l’est pas nécessairement pour un autre, non en raison d’une différence physiologique, mais en raison d’une différence de structure psychologique, précisément celle du Moi intime.
Cette précision est essentielle : elle indique clairement que la frontière entre psyché et soma ne peut se résumer à un processus physiologique objectif. Bien au contraire, tout stimulus porteur d’information venant de l’exotype ne devient stressant qu’à partir du moment où il est perçu et interprété subjectivement par l’individu, provoquant alors une réponse affective et physiologique spécifique. Il s’ensuit logiquement que tout vécu empirique, selon la P.A.R., est chargé d’une information affective nécessairement subjective, puisqu’elle dépend étroitement du système perceptif propre à chacun.
Ainsi, chaque vécu, par essence non-neutre, devient une source potentielle de stress (positif ou négatif). L’être humain ne saurait, en aucun cas, se détacher entièrement de cette dimension affective inhérente à toute expérience. Même l’effort conscient de contrôle et de rationalisation demeure imprégné d’affectivité. C’est précisément à cette jonction complexe, où information externe et réceptivité psychique interne se rencontrent, qu’intervient la métaphore centrale de la « pile mnésique ».
La pile mnésique comme représentation topique dynamique
La P.A.R. définit ainsi le vécu comme une séquence complexe d’événements porteurs d’informations affectives qui déclenchent nécessairement des réponses psychosomatiques spécifiques. Ces réponses sont rendues possibles par des facultés génétiques intrinsèques de sensibilité et de réceptivité propres à chaque individu. Ce processus est conceptuellement croisé avec la troisième loi de Newton, selon laquelle « l’action est toujours égale à la réaction ».
La P.A.R. élabore à partir de cette loi physique une analogie théorique centrale :
Tout vécu provoque immanquablement une réaction psychique et corporelle proportionnelle à l’intensité de la sollicitation initiale.
Selon que cette réaction psychocorporelle est adaptée ou non, deux types distincts de piles mnésiques vont se constituer :
- Dans le cas d’une réponse adaptée au stimulus, le vécu est dit « abouti » et constitue une pile mnésique accessible à la mémoire consciente (structurée temporellement et hiérarchisée), et contenant simultanément une part inconsciente d’affectivité stockée sans dommage particulier. Cette pile, accessible par la volonté, devient une référence consciente utile à l’individu dans des contextes ultérieurs semblables.
- Dans le cas inverse, lorsque aucune réponse adaptée ne peut être formulée, le vécu reste « non abouti ». Il est alors exclusivement stocké dans une pile mnésique entièrement inconsciente, inaccessible directement au sujet. Cette pile accumule une charge affective non élaborée qui demeure active à l’insu du conscient, pouvant générer une psychopathologie latente, et susceptible de se manifester lorsque la charge accumulée atteint son seuil liminal, sous forme de symptômes névrotiques ou psychotiques.
L’objectif clinique majeur des Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties (ACPA), méthode privilégiée de la P.A.R., est précisément d’aller chercher ces piles mnésiques non abouties, stockées dans l’inconscient, afin de les réactiver pour les intégrer enfin dans la mémoire consciente, les vider de leur charge pathogène, et restaurer ainsi une dynamique psychique équilibrée.
Retour sur l’usage des métaphores en psychanalyse et leur spécificité dans la P.A.R.
Pour approfondir la compréhension du concept original des piles mnésiques proposé par la psychanalyse Process Analytic Rivalin (P.A.R.), il est essentiel de revenir à l’importance fondamentale de l’usage des métaphores dans le domaine psychanalytique. En effet, la psychanalyse a historiquement recours à des métaphores, allégories ou représentations symboliques, empruntant souvent aux champs géographiques, mathématiques, archétypaux ou encore aux concepts issus des sciences naturelles, afin de rendre intelligibles des phénomènes psychiques complexes, inobservables directement. Ces représentations métaphoriques s’imposent tant qu’une approche scientifique précise n’aura pu véritablement localiser, qualifier ou quantifier de manière définitive les interfaces entre psyché et soma, notamment l’énigmatique « lieu » de la pensée.
La psychanalyse se situe fondamentalement dans le cadre épistémologique de la phénoménologie, discipline centrée sur l’analyse fine des phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience et aux vécus subjectifs. Ainsi, qu’il s’agisse du complexe d’Œdipe, de la structure langagière de l’inconscient, ou encore des notions topiques freudiennes comme le Ça, le Moi et le Surmoi, toutes reposent sur une construction métaphorique ou postulative permettant de structurer l’expérience clinique et théorique. De même, l’idée d’un inconscient collectif chez Jung, peuplé d’archétypes ancestraux tels que l’anima ou l’animus, relève de cette nécessité métaphorique.
La pertinence clinique du concept des piles mnésiques dans la P.A.R.
Le choix d’utiliser la métaphore des piles mnésiques dans la P.A.R. est fondé sur des observations cliniques précises qui confirment la validité opératoire de ce modèle. Cette métaphore permet, en effet, de visualiser clairement le fonctionnement concret des mécanismes psychiques observés chez les analysants. Cependant, à l’instar des autres modèles topiques psychanalytiques, la démonstration scientifique stricte du fonctionnement des piles mnésiques reste impossible à ce jour. La validation empirique du concept se fait ainsi principalement par son efficacité clinique dans la pratique des ACPA.
Selon la P.A.R., chaque événement vécu ayant provoqué une réponse adaptée donne lieu à la formation d’une pile mnésique dite « aboutie », intégrant à la fois une trace consciente, ordonnée et accessible, et une composante inconsciente stockant l’affect associé à cet événement. Cette pile consciente et inconsciente constitue alors une ressource psychique mobilisable dans des situations ultérieures analogues. Ces piles abouties, même lorsqu’elles contiennent une charge d’affect négative, ne sont pas considérées comme pathogènes tant que l’événement vécu a été effectivement élaboré par le psychisme.
À l’opposé, lorsqu’un événement ne peut susciter de réponse adéquate, une pile mnésique « non aboutie » se forme exclusivement dans l’inconscient. Elle demeure alors inaccessible consciemment, tout en restant chargée affectivement. Ces piles inconscientes deviennent problématiques dès lors qu’elles accumulent une tension interne importante, tension affective qui peut se déverser soudainement dans la conscience sous forme de troubles psychiques sévères tels que des états psychotiques aigus ou s’exprimer de manière chronique dans des manifestations névrotiques.
Ces piles mnésiques peuvent aussi s’associer, formant des structures agrégées plus complexes. En effet, les Poches Matricielles De Plaisir (PMDP), concept original de la P.A.R., illustrent parfaitement ce phénomène d’agrégation où des vécus similaires par leur charge affective s’empilent, formant des configurations de plus en plus résistantes et complexes. Les PMDP se chargent et se déchargent continuellement au fil des expériences analogues successives, exprimant leur énergie affective de manière souvent inconsciente et automatique.
La pile mnésique comme structure algorithmique dans la P.A.R.
Selon la P.A.R., les piles mnésiques fonctionnent également comme des algorithmes psychiques prédéterminés. Dès la création de la pile, au moment précis désigné comme T0, le scénario initial vécu par l’individu s’inscrit intégralement dans cette structure psychique, accompagné de toute la charge émotionnelle ressentie lors de l’événement initial. Ainsi, lorsque cette pile est réactivée, même longtemps après sa création, l’individu reproduit exactement le même scénario comportemental et affectif qu’à l’époque de son origine.
Par exemple, un adulte de quarante ans qui, enfant, a vécu un événement traumatique face à une araignée, réagira lors d’une confrontation analogue comme s’il revivait l’événement initial avec une intensité affective équivalente, expliquant ainsi la persistance des réactions phobiques tout au long de la vie. Cette notion algorithmique des piles mnésiques est particulièrement utile pour comprendre la stabilité des comportements symptomatiques tels que les angoisses chroniques, les phobies, les comportements agressifs ou caractériels, qui trouvent tous leur origine dans ces structures mémorielles profondément enracinées.
Émergence et gestion des contenus mnésiques dans la P.A.R.
Dans la P.A.R., l’activité continue des piles mnésiques s’inscrit dans un contexte dynamique où le psychisme, constamment sollicité par l’environnement exotypique, cherche à maintenir un équilibre interne face à l’entropie inhérente au vivant. Cette homéostasie psychique est cependant sans cesse menacée par les stimuli extérieurs, parfois anodins (une odeur, une ambiance, un mot), qui viennent réactiver directement certaines piles mnésiques fortement chargées en affect, mais restées jusque-là latentes.
Les conséquences de ces réactivations peuvent aller d’un simple malaise temporaire à des troubles profonds tels que des comportements étranges, des manifestations névrotiques, voire psychotiques. Les cadres explicatifs psychopathologiques classiques tentent souvent de décrire et de prédire ces phénomènes mais restent d’une utilité limitée du point de vue curatif en psychanalyse. À l’inverse, la P.A.R. s’intéresse principalement aux processus dynamiques qui sous-tendent ces manifestations, afin d’agir activement sur ces piles pour dénouer la charge affective et restaurer un équilibre psychique optimal.
Enfin, la P.A.R. considère la notion de seuil liminal comme cruciale dans le fonctionnement des piles mnésiques. Ce seuil détermine la capacité d’une pile à contenir ou à laisser émerger ses contenus affectifs inconscients. Il est influencé par l’Exotype, qui régule constamment ce qui est acceptable à la conscience, mais également par l’état neurophysiologique et biotypique momentané (fatigue, digestion, état hormonal). Une fois ce seuil dépassé, deux scénarios principaux s’observent : une rupture brutale et incontrôlée, caractéristique des épisodes psychotiques aigus, ou une rupture plus lente et progressive, typique des états névrotiques chroniques où les affects suintent continuellement dans la conscience
J’ai précédemment démontré comment, dans le cadre théorique de la psychanalyse Process Analytic Rivalin (P.A.R.), la structuration du conscient s’opère grâce à la rencontre fondatrice avec l’Autre. Cet Autre est défini comme l’ensemble des éléments extérieurs au Moi intime émergent de l’enfant, et se manifeste par les multiples stimuli sensoriels, affectifs et langagiers provenant de l’exotype. Le langage tient dans ce processus une fonction centrale, car il permet à l’enfant de passer progressivement d’une expérience purement individuée à une expérience symbolique, puis à un niveau de représentation de plus en plus précis et sophistiqué. Le processus par lequel les sons deviennent des mots, capables de qualifier et de quantifier, constitue la base même de la structuration de la capacité de discernement du Moi intime grâce à l’exercice maitrisé de la perlaboration autogène. Le Moi intime se construit ainsi autour d’une fonction nouménale originale, c’est-à-dire par cette capacité perceptive qui, dès son émergence, intègre l’Autre extérieur, créant ainsi un espace psychique où vont se développer les premières régulations internes et les normes qui structureront l’individu.
Ces normes intériorisées, issues des règles, des lois et des codes sociaux propres à la société où évolue l’enfant, déterminent les contours du Moi intime dès sa genèse. Ainsi, l’influence directe des structures sociales et culturelles sur la formation du Moi intime est observable, particulièrement à travers les systèmes éducatifs ou les conditionnements religieux. Par exemple, l’observation clinique montre aisément comment les préceptes religieux, par l’autorité d’une morale souvent arbitraire, peuvent profondément influencer le Moi intime en formation, particulièrement dans le cas des filles, où les normes imposées peuvent varier considérablement d’une culture à l’autre. Cela explique pourquoi celui-ci sera nettement plus souple dans certaines sociétés et extrêmement coercitif dans d’autres, façonnant ainsi des modalités comportementales socialement acceptables spécifiques à chaque individu.
En revenant sur l’application psychanalytique de la troisième loi de Newton selon la P.A.R., où chaque action exotypique entraîne une réaction psychique, donnant naissance à un modèle effecteur mémorisé automatiquement par l’individu, nous comprenons clairement le rôle central tenu par l’Exotype. Celui-ci est l’instance psychique qui régule, autorise ou bloque l’accès au conscient des réactions appropriées. Un Exotype particulièrement coercitif placera l’individu dans un état de stress constant, dans la mesure où les exigences comportementales imposées par cette instance psychique seront si élevées que l’individu ressentira une impossibilité chronique à satisfaire les critères intériorisés de cette morale surmoïque. La conscience persistante de cette incapacité accroît encore davantage les attentes d’accomplissement, engendrant un état permanent de culpabilité et de stress psychique. Ainsi, un individu pourra générer par lui-même des niveaux d’exigence intenables et inatteignables, qui contribueront à renforcer la charge affective des piles mnésiques inconscientes.
Cette dynamique permet de comprendre aisément comment, dès l’apparition de l’Autre dans le psychisme de l’enfant, celui-ci se trouve confronté au conflit fondamental entre le principe de plaisir et le principe de réalité. L’enfant, du fait de cette fonction nouménale récemment acquise, prend progressivement conscience de sa dépendance vis-à-vis de l’Autre qui détient le pouvoir de satisfaire ses besoins fondamentaux. Dès lors, l’enfant n’a d’autre choix que de s’adapter continuellement aux demandes et aux exigences extérieures. Ce processus d’adaptation, semblable aux réflexes conditionnés décrits par Pavlov, est précisément à l’origine de la constitution progressive du Moi intime.
Si l’Autre répond de façon régulière et systématique aux demandes formulées par l’enfant, celui-ci intériorise rapidement la croyance qu’il est relativement simple d’obtenir satisfaction. À l’inverse, si les réponses parentales ou sociales deviennent plus rares ou plus complexes à obtenir, l’enfant devra nécessairement adapter ses demandes, intégrer des codes et des procédures de plus en plus sophistiquées, voire ritualisées. Nous aboutissons ainsi à l’émergence d’une régulation interne automatique et inconsciente, constitutive du Moi intime, et résultant directement des interactions répétées avec l’environnement exotypique. Ce système régulateur inconscient, intériorisé et non explicitement pensé, est essentiel à l’organisation psychique selon la P.A.R.
Initialement, ces régulations concernent principalement des conduites très simples liées à la subsistance, comme l’obtention du sein maternel, mais très rapidement les demandes de l’enfant s’élaborent en fonction des réponses de l’Autre, lui ouvrant la possibilité d’investir psychiquement d’autres dimensions du réel. C’est à ce moment précis que s’enrichissent considérablement les piles mnésiques initiales, par agrégation des multiples stimuli présents au moment de leur création. Ainsi, le couple conceptuel : « Satiété-Bienséance », décrit dans mes précédents travaux, illustre parfaitement comment une satisfaction initiale (satiété) crée immédiatement une régulation interne (bienséance), formant ainsi les premiers Poches Matricielles De Plaisir (PMDP) caractérisées par des principes d’agrégation tels que la complétude, la contiguïté et la congruité.
C’est précisément ce mécanisme agrégatif qui explique pourquoi des stimuli hétérogènes (sons, lumières, odeurs, vibrations) présents lors d’un même vécu affectif se trouvent étroitement associés et stockés dans la même pile mnésique. Cette métaphore des piles mnésiques permet de visualiser clairement à la fois le lieu psychique où s’accumulent ces souvenirs et la dynamique énergétique qui préside à leur fonctionnement : une dynamique marquée par la constante oscillation entre charge et décharge d’affects.
Enfin, il est essentiel de souligner, dans la perspective analytique de la P.A.R., que le conscient représente uniquement une fraction limitée de l’activité psychique totale, bien qu’il soit le lieu apparent de la pensée. Toutefois, il est indispensable de distinguer la pensée consciente purement rationnelle, que l’on croit souvent exempte de toute influence émotionnelle, de la réalité effective du psychisme, où tout acte de pensée demeure inévitablement teinté par des états affectifs générés par l’inconscient.
Les décisions conscientes semblent s’appuyer sur une base rationnelle constituée par les expériences apprises, structurées temporellement et mentalement accessibles sous forme de représentations claires. Pourtant, toute décision demeure marquée par l’état affectif inconscient du moment, conditionné par les piles mnésiques actives ou refoulées qui déversent continuellement leurs charges d’affects. Ainsi, les vécus aboutis, stockés dans la mémoire consciente, se présentent effectivement sous la forme d’informations épurées, mais restent toujours accompagnés d’une trace affective plus ou moins perceptible.
À l’inverse, les piles mnésiques issues de vécus non aboutis, entièrement inconscientes et chargées affectivement, sont doublement nocives : elles sont susceptibles à tout moment de libérer brutalement leur script initial, et consomment en permanence une énergie psychique significative, immobilisée par les mécanismes inconscients de refoulement.
Voici une représentation visuelle du concept de piles mnésiques :
- Pile « Conscient » (en jaune) symbolise les souvenirs aboutis, accessibles et hiérarchisés.
- Pile « Inconscient » (en bleu foncé) évoque les expériences non résolues, stockées et prêtes à resurgir.
- Les flèches montrent les interactions entre conscient et inconscient dans l’activité psychique (les remontées et refoulements).
- Les icônes d’événements extérieurs (nuage, éclair, visage, etc.) illustrent la sollicitation constante du psychisme par l’exotype.
Étude dynamique et énergétique des piles mnésiques
Afin d’approfondir la compréhension des piles mnésiques dans le cadre de la psychanalyse Process Analytic Rivalin (P.A.R.), il est pertinent d’exploiter l’analogie avec le phénomène électrique, particulièrement évocatrice pour saisir leur fonctionnement dynamique. Nous avons établi précédemment que chaque événement vécu implique systématiquement une interaction entre l’information véhiculée par l’exotype et le système neuro-sympathique de l’individu. Cette interaction constante et inévitable provoque nécessairement une sensation, conséquence directe de l’activité du système nerveux végétatif. En d’autres termes, tout vécu, qu’il soit ressenti comme positif ou négatif, génère une réponse psychosomatique assimilable au concept de stress, ici compris comme un mécanisme adaptatif permettant au sujet de gérer une diversité d’émotions et de situations affectives complexes.
Pour prolonger cette analogie féconde, considérons la notion physique de potentiel électrique. Celle-ci se définit comme une propriété intrinsèque d’un objet placé dans un champ électrique chargé, qui subit alors une force orientée précisément selon sa charge. En effet, lorsqu’un objet est porteur d’une charge positive, cette force s’exerce dans la direction du vecteur du champ électrique ; inversement, lorsqu’il est chargé négativement, elle agit dans le sens opposé. Poursuivant cette analogie, nous pouvons également mobiliser le concept issu de la loi de Peukert, couramment utilisé en physique pour déterminer le temps nécessaire à une pile électrique pour se décharger, en fonction de sa capacité initiale et de l’intensité du courant de décharge.
Si j’ai choisi précisément cette métaphore des piles mnésiques, c’est en raison de leur capacité à rendre visibles, au moyen d’une représentation topologique dynamique, certains phénomènes complexes observés cliniquement en psychanalyse P.A.R. Ces piles, telles qu’elles sont conçues dans ce cadre théorique, se chargent et se déchargent constamment. Par ailleurs, lorsqu’elles possèdent des caractéristiques semblables, ces piles ont la possibilité de s’agréger, formant alors des blocs plus importants, appelés Vacums dans la terminologie spécifique de la P.A.R., et qui constituent des foyers particulièrement actifs de névrose. Ainsi, dans un état névrotique typique, ces piles mnésiques libèrent de manière continue des affects refoulés, maintenant le sujet dans un état affectif plus ou moins constant et reconnaissable.
Ces piles mnésiques peuvent également se vider brutalement lorsque l’individu rencontre un événement exotypique présentant des analogies suffisantes avec les contenus initiaux de la pile. Dans ce cas, la protection habituellement offerte par le mécanisme de refoulement devient insuffisante, ce qui provoque une libération soudaine et intense des contenus émotionnels accumulés. Ce phénomène correspond cliniquement aux crises d’angoisse aiguë ou aux attaques de panique, qui surgissent sans que l’individu puisse les contrôler consciemment, et dont les effets psychiques peuvent être dévastateurs.
Il est fondamental de souligner que la définition précise du seuil liminal propre à chaque pile mnésique est extrêmement difficile, voire impossible, du fait de l’individuation radicale de chaque sujet. En effet, chaque pile est régulée inconsciemment par un principe de censure psychique, assurant que les contenus affectifs et traumatiques restent hors du champ de la conscience, tant qu’ils sont jugés trop dangereux pour être intégrés. Dans notre cadre métaphorique de représentation dynamique du psychisme, la psychanalyse P.A.R. considère qu’un souvenir refoulé exige, pour être maintenu dans l’inconscient, une énergie psychique supérieure à celle du trauma initial lui-même. Ainsi, si l’on estime métaphoriquement à 50 unités la charge affective d’un souvenir refoulé, son maintien dans l’inconscient en mobilisera nécessairement 51, entraînant une immobilisation totale de 101 unités énergétiques. Cette énergie bloquée ne sera alors plus disponible pour d’autres activités psychiques, expliquant ainsi les états de fatigue chronique observés cliniquement.
Par ailleurs, nous avons établi que chaque pile mnésique fonctionne selon un schéma algorithmique préalablement inscrit en elle dès son moment originel T0. Ce schéma comporte non seulement la représentation comportementale enregistrée à l’origine, mais aussi la charge émotionnelle associée à l’événement vécu initialement. Ainsi, lorsqu’une pile mnésique se déclenche chez l’adulte à partir d’un stimulus exotypique analogue à celui d’origine, la réaction émotionnelle et comportementale est strictement identique à celle vécue initialement, indépendamment du temps écoulé depuis l’événement initial. Ce mécanisme explique précisément pourquoi les adultes confrontés à des stimuli déclencheurs d’une pile mnésique ancienne réagissent avec une intensité émotionnelle et comportementale qui semble disproportionnée par rapport à la situation présente, phénomène typiquement observé dans les phobies ou les troubles anxieux sévères.
Conclusion sur l’application clinique des piles mnésiques en psychanalyse P.A.R.
En synthèse, j’ai choisi la terminologie et le concept des piles mnésiques en psychanalyse P.A.R. parce qu’ils traduisent fidèlement la nature instable, dynamique et profondément énergétique du psychisme humain. Ces piles rendent compte non seulement de la dynamique de stockage des événements vécus, mais elles permettent aussi une représentation claire et méthodologiquement utilisable pour le sujet en analyse. Le concept de pile mnésique facilite la mise en évidence des lieux psychiques spécifiques où les contenus traumatiques sont stockés, permettant ainsi de préciser, par l’identification topographique et dynamique, l’origine des affects vécus par l’analysant.
Ce cadre théorique rend alors l’analyse clinique plus efficiente, en permettant à l’analysant de désigner clairement les piles mnésiques chargées et de les qualifier en termes de charge affective perçue, facilitant ainsi l’identification et la désactivation de ces piles grâce aux techniques spécifiques dues aux ACPA. Ainsi, l’approche thérapeutique proposée par la psychanalyse P.A.R. est structurée autour de cette notion d’architecture séquentielle, ce qui permet de situer précisément le travail analytique au niveau du vécu originel (T0), où la pile mnésique s’est initialement constituée.
Par ailleurs, ce concept permet d’expliquer cliniquement certaines manifestations courantes, comme la fatigue inexpliquée observée chez certains sujets, notamment chez les enfants qui présentent fréquemment des comportements tels que rêverie excessive ou troubles de concentration en milieu scolaire. La pratique clinique montre également que des activités physiques régulières permettant l’évacuation des charges énergétiques accumulées peuvent temporairement diminuer ces sensations de malaise, confirmant indirectement l’existence des charges psychiques décrites par la métaphore des piles mnésiques.
Enfin, notons que les piles mnésiques, dans leur aspect structurel et dynamique, correspondent à une représentation analogique où les souvenirs accumulés se superposent, créant une architecture psychique complexe dont le premier souvenir accessible est généralement le dernier empilé, selon le principe informatique LIFO (« last in, first out »). Cette analogie permet de comprendre aisément pourquoi les techniques des ACPA, utilisées en psychanalyse P.A.R., visent précisément à atteindre ce moment T0 fondateur, afin de libérer l’individu des charges traumatiques accumulées dans ses piles mnésiques.
Conclusion sur l’intérêt du concept des piles mnésiques en psychanalyse P.A.R.
Le concept de « piles mnésiques », tel qu’élaboré dans le cadre spécifique de la psychanalyse P.A.R. représente une avancée notable dans l’effort théorique et clinique visant à mieux saisir les mécanismes complexes de l’activité psychique. En effet, la notion de pile mnésique s’affirme comme une métaphore particulièrement éclairante, qui permet non seulement de conceptualiser mais aussi de modéliser les dynamiques de stockage, d’activation et de décharge des souvenirs et des charges affectives qui leur sont liées.
En premier lieu, l’intérêt majeur de ce concept réside dans son aptitude à rendre intelligible la relation étroite et dynamique entre soma et psyché. Traditionnellement considérée comme l’un des enjeux les plus délicats de la psychanalyse, cette intersection est souvent évoquée à travers des concepts tels que la psychosomatique ou les phénomènes de somatisation. Toutefois, ces approches classiques peinent souvent à rendre compte précisément des modalités concrètes par lesquelles un vécu affectif ou traumatique, initialement inscrit dans le corps (soma), vient informer durablement la psyché. La métaphore des piles mnésiques, par son caractère topologique et dynamique, permet d’appréhender clairement comment un événement vécu, chargé d’informations affectives, peut générer une mémoire psychique qui demeure active et potentiellement déstabilisante, si elle n’est pas intégrée par une réaction psychique appropriée.
De plus, cette approche, en situant explicitement les vécus dans une architecture séquentielle et hiérarchisée, permet de distinguer avec rigueur les souvenirs conscients – qui résultent d’une réponse adaptée du psychisme et deviennent des références utilisables et modélisées – des souvenirs inconscients, enfouis et inaccessibles, chargés d’affects perturbateurs. Ce modèle dual et dynamique présente un grand intérêt thérapeutique, car il fournit au psychanalyste comme à l’analysant une grille de lecture structurée, permettant d’identifier avec plus de précision les « vécus non aboutis » (ou non intégrés) qui sont à l’origine des symptômes psychopathologiques, notamment névrotiques ou psychotiques.
En outre, le modèle des piles mnésiques révèle une remarquable fécondité conceptuelle en intégrant les notions d’algorithmie et de seuil liminal. La description algorithmique de la pile mnésique, avec son script initial enregistré au moment du vécu (T0), éclaire les phénomènes de répétition traumatique. Cela permet d’expliquer avec une grande cohérence théorique pourquoi des vécus anciens, non intégrés et enfouis, peuvent réapparaître soudainement avec une intensité affective identique à celle du vécu originel, lorsque la pile atteint son seuil liminal sous l’effet de sollicitations exotypiques. Cette conceptualisation apporte ainsi une explication pertinente à des phénomènes complexes comme les phobies, les attaques de panique, les somatisations ou encore les décompensations psychotiques.
Par ailleurs, le recours à une analogie issue des sciences physiques, en l’occurrence la charge potentielle et l’énergie stockée, présente un double avantage méthodologique. Premièrement, il fournit une représentation intuitive accessible pour l’analysant, facilitant ainsi le travail de conscientisation et de verbalisation des souvenirs traumatiques. Deuxièmement, il confère à la théorie psychanalytique une dimension transdisciplinaire, en dialoguant avec des concepts empruntés aux neurosciences, à la physique et aux sciences cognitives, sans pour autant réduire la complexité psychique à ces seules approches. Ainsi, la psychanalyse P.A.R., par le biais du concept des piles mnésiques, se positionne à l’intersection de multiples champs disciplinaires, renforçant son caractère scientifique tout en préservant la spécificité propre à la psychanalyse.
Enfin, la conceptualisation des piles mnésiques permet d’articuler de façon particulièrement opérante les différents concepts fondateurs de la psychanalyse P.A.R., notamment les ACPA (Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties), les PMDP (Poches Mnésiques De Plaisir), ou encore les processus de perlaboration autogène et exogène. En effet, en identifiant clairement le contenu, la charge et le seuil liminal des piles mnésiques, le psychanalyste peut mieux cibler ses interventions, que celles-ci prennent la forme d’une abréaction consciente (ACPA) ou d’une perlaboration visant à désactiver définitivement ces mémoires traumatiques. La notion même de perlaboration autogène trouve ici une justification théorique majeure, car c’est précisément par ce travail approfondi sur les piles mnésiques, via la conscientisation, que l’analysant peut atteindre une transformation profonde et durable de son fonctionnement psychique.
En définitive, l’intérêt scientifique et thérapeutique du concept des piles mnésiques est manifeste. Il offre une perspective originale, rigoureuse et opérante pour penser les phénomènes de mémoire, d’affectivité et de traumatisme, tout en contribuant activement au renouvellement et à l’enrichissement de la théorie psychanalytique contemporaine.
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