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Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

Le temps suspendu – Partie 3

Ce troisième article dans cette période de temps suspendu par ce confinement forcé. J’essaye par ces brèves de montrer comment la psychanalyse peut expliquer le fonctionnement de notre psychisme dans cette étrange période.

 

Nous avons vu dans le second article que l’impact immédiat est celui de la perte de repères par une modification de la temporalité, nous amenant bien malgré nous à cette notion d’infini que nous avons du mal à concevoir, même si intellectuellement nous y apportons le sens nécessaire par des constructions notamment mathématiques.

 

Je vais développer un peu plus ce paradoxe que j’avais esquissé, à savoir la dualité entre l’exiguïté et l’espace infini, qui est ainsi provoqué par le confinement.

 

L’exiguïté renvoie à ce que j’ai pu développer sur le mythe de la caverne, revisité par le simple fait que nous venons tous de cette matrice utérine, et que cette singularité alimente, ce qui d’ailleurs n’est pas étonnant, tous ces mythes à propos de la caverne, que ce soient des trésors cachés, le fond de la terre à creuser pour explorer à la rencontre des êtres fantasmagoriques. Mais qu’y a-t-il de caché, de dissimilé dans cet intérieur dont la caverne est la partie émergeante et communicante d’un autre monde ?

 

Le retour à cette caverne, c’est d’autant plus ce qui caractérise par cette singularité tout homme, car c’est à la fois l’impérieuse nécessité, comme un besoin absolu de cette ultime protection, par le retour à cette caverne, et également la peur absolue de ce qu’elle représente et de ce que cela génère.

 

Imaginons-nous une fois dedans, et en remontant à l’intérieur, que se passerait-il

 

Cette caverne nous pouvons la considérer du point de vue psychanalytique sous deux aspects, celui le plus communément cité serait l’allégorie la représentation de la face cachée, cette expression des forces obscures que serait notre inconscient. Mais celle que je vais développer plus ici est la relation avec l’origine du monde. Plus précisément, l’origine de   notre vie et d’où nous venons. Nous verrons combien cette observation du mythe de la caverne dont la matrice en est la représentativité, avec comme pratiquement toujours pour le psychisme les antagonismes d’attraction/répulsion.

 

À la recherche de l’origine, comme je l’ai expliqué dans l’article précédent notre cognition ne peut concevoir, le concept de cet espace-temps d’avant, que j’avais déjà caractérisé comme celui d’un temps cosmologique.

 

Pour illustrer cela de façon très pragmatique et concrète, il suffit d’observer nos chats qui n’ont de cesse de s’enfermer, quitte à s’y coincer, dans des boites les plus petites, générant ainsi des situations souvent cocasses, pour lesquelles le terme de confinement n’a plus de sens. Cet instinct grégaire est ainsi présent dans tout homme ou femme. Certains l’évoquent mais je ne vais surtout pas faire appel à la notion de cerveau de type reptilien ou autre, mais bien montrer que ces mémoires sont en nous, au plus profond mais surtout également bien actives.

 

Ceci s’illustre très simplement aussi, lorsque n’importe quel type de personnalités, du guerrier abouti, au romantique absolu, va aller se ressourcer dans ces matrices, qui vont lui évoquer cet intime d’avant perçu, et qu’ils vont tenter de retrouver. Je l’ai précisé dans mon ouvrage « penser autrement » cette quête est en nous tout au long de nos vies et alimente également par transition et translation, des poches d’agréments (PMDP) qui vont, et qui doivent créer nos rêveries, indispensables, mais cela je l’expliquerai à l’intégration de la notion de temporalité dans les psychismes. 

 

Le rêve défini dans le sens de celui de nos rêveries conscientes, de souhaits, qui permet et structure cette fonctionnalité de la temporalité et de ses appréciations quantitatives et qualitatives.

 

D’ailleurs il est intéressant d’observer L’expression « je serai mieux sous la couette à manger une pizza » qui en est une des représentations les plus expressives. Ce besoin, cette nécessite d’un cocooning, d’un confort absolu, par la recherche de ce maternage que la caverne nous procure.

 

Je vais aussi illustrer de façon très concrète cette imprégnation quasiment substratique que représente cette puissance de la matrice. Et cette illustration va traverser des territoires auxquels de prime abord nous ne penserions pas. Car comment évoquer ce rôle majeur de cette matrice primitive, ce mythe de la caverne revisité par la psychanalyse. Nous procéderons tout simplement par l’exposé d’un petit problème qui concerne les hommes, et nous le comprendrons aisément après la lecture, pas si petit que cela.

 

La force de cette évocation.

 

Il m’est arrivé d’avoir des hommes qui venaient pour, entre autres des problèmes d’éjaculation précoce, ce qui au passage est beaucoup plus répandu que nous ne le pensons. Et pour illustrer je vais parmi tant d’autres, exposer comment un analysant souffrant de cette gêne a résolu définitivement son problème. Cela s’est déroulé au cours d’une séance de divan par le travail des associations libres, et en arrivant à cette qualité par un travail de précision auquel nous amènent les ACPA (abréactions conscientisées pleinement abouties), ce dernier s’est rendu compte que c’était la puissance de la cavité maternelle féminine qui donnait la vie, mais… aussi pouvait également la reprendre ou l’enlever. 

 

Dans  le cadre de ces séances dans lesquelles, les ACPA  fonctionnaient avec beaucoup d’efficacité, elles se sont rapidement organisées autour de souvenirs un peu flous au départ, mais  qui se sont vite précisés pour nous amener à revisiter des vécus très précis dans lesquels sa mère, disait « je n’en veux pas de ce bébé, je veux qu’il disparaisse, je ferai tout pour le détruire » et dans ce souvenir de voir sa maman  sauter sur place, et cela avec la violence associée aux hurlements et tressautements afin de « le décrocher » comme elle le disait. 

 

Inutile de détailler plus, car ce n’est pas la finalité, ni l’objet de ce rapide article, mais le lecteur pourra imaginer la violence de la scène et la terreur de l’analysant qu’il a associé très spontanément au concept de la Mère-femme.

 

Celle-ci a le pouvoir de donner la vie, et de fait lui était exposé de cette façon aussi simple, quasi mécanique, qu’elle pouvait la reprendre. L’inconscient a ainsi très vite associé à la femme par son ventre, et que sa mère lui exposait, comme la découverte d’une caverne hallucinante, dotée de pouvoirs hautement magiques. Si la femme peut créer la vie, elle peut donc la reprendre.

 

Ainsi pour ce jeune garçon, qui devait avoir environ 8 ans à l’époque de cet évènement, cette matrice maternelle et féminine était dotée de pouvoir hautement magique. Cela s’est structuré dans son inconscient par la création de piles mnésiques que je décris dans mes livres, toujours actives, et qui le seraient resté tant que celles-ci n’auraient pas été abréagies.

 

Pour cet homme s’est donc organisé un scénario, comme si entrer dans le ventre de la femme, était comme entrer un temple dangereux, qui générait des effets qui étaient obligatoirement incontrôlables. Pour lui s’activait cette forme de maxime : « Plus vite j’en sortirai, et moins longtemps je serai en danger ». Cette maxime était mécaniste certes, mais surtout terriblement efficace. 

 

Nous avons vu que nous sommes de par l’exposé de cette clinique, bien au-delà d’un principe de castration, mais bien plus confronté à l’idée de la toute-puissance de la matrice qui est rassurante, mais dont parfois il faut mieux être proche de la sortie.

 

Lorsque ce souvenir à non seulement était touché, revécu et abouti par les ACPA, les problèmes d’éjaculation précoce ont disparu… Comme par magie !

 

Pour préciser la mère ne s’est pas débarrassé de cet œuf, cet embryon s’est développé et est devenu un bébé. C’était son plus jeune petit frère dont nous parlait cet homme, et qui malheursement, a été dès le début de son existence rejeté par la mère et a fini par être placé à l’assistance.

 

J’avais dans l’article « La vie un théâtre » évoqué cette rencontre entre l’enfant qui parait au monde et ses parents, en expliquant qu’il valait mieux qu’il s’agisse d’une « bonne pioche » et d’une belle rencontre. Et comme je le préciserai à nouveau, la psychanalyse s’organisant à partir de ces déterminismes psychiques, par la notion de réversibilité que produisent les ACPA, dans cette problématique bien particulière, les problèmes d’éjaculation précoce ont bien disparu.

 

Ce petit exemple clinique me permet de préciser au passage, les différences essentielles entre la démarche psychanalytique et la plupart des autres démarches psys. La psychanalyse travaillant dans l’Être va aller rechercher les fixations et leurs causes pour les désactiver par les ACPA en psychanalyse PAR, alors que les autres approches fonctionnant plus sur le Paraitre vont intervenir sur le symptôme pour le contourner, le détourner, ou éventuellement le faire disparaitre. C’est ainsi que M Y avait déjà consulté des thérapeutes qui l’ont fait travailler pour certains sur des techniques de respiration, de médiation, de positivation. Cela n’a rien apporté, ni soulagé pour lui.

 

La psychanalyse que je propose, valorisant la constance des itérations entre les ACPA et les PEF est constamment dans ce processus dynamique. Celui-ci consiste à passer constamment du symptôme aux origines, simplement probables au départ, puis de plus en plus fines et précises pour les abréagir.

 

Ainsi dans cette histoire que l’on connait si bien, nous n’en voyons plus les singularités, mais les solutions sont là et bien là. Nous comprenons aisément à travers cet exemple combien le fait de raconter un événement, n’a rien à voir, avec le fait d’abréagir. Également les raisons pour lesquelles plaquer des raisonnements intellectuels, voire moraux, cela n’a aucun sens mais au contraire irait à l’encontre de la disparition du symptôme.

 

Ce sont les raisons pour lesquels notamment la psychanalyse vient de l’hypnose et s’oppose de fait et là également « mécaniquement » à certaines des approches volontaristes qui veulent amortir le symptôme, car dire « je vais bien tout va bien » ne durera qu’un temps.

 

Pour en revenir au temps suspendu. 

 

Pour en revenir au confinement cela est de même nature, plus proche de la sortie nous sommes positionnés, et plus nous sommes en sécurité, car plus nous entrerons à « l’intérieur » plus les repères disparaitrons, et comme je l’expliquais dans l’opus deux, plus l’espace et le temps se confondront, plus cela nous amènera malgré nous et de façon insidieuse, vers cette notion de vacuité qui elle-même génère cet infini, angoissant car non maitrisable.

 

De façon plus prosaïque quand le confinement agit de cette façon destructrice, à savoir la destruction ou une modification des repères temporels, la vacuité nous absorbant progressivement, notre psychisme perd lui aussi ses repères de discernement, ce qui est le pire pour maintenir son bon fonctionnement.

 

Tout le monde a plus ou moins entendu parler de ces instances que sont le Moi, le Surmoi, et le Ça. Dans ce contexte particulier le Surmoi qui a cette fonctionnalité de protection ne fonctionne plus comme à son habitude, en ayant perdu ses repères, il n’arrive plus à maintenir l’arrivée à la pensée de ce qui était jusqu’à présent refoulé.

 

Pour reprendre un terme plus moderne, le psychisme bug, Pour en revenir à  des matérialités, nos routines dont les fonctions sont avant tout une protection, nous ouvrent alors à ces moments des espaces bien trop grands, nouveaux et que nous ne savons pas gérer. Ainsi ce que le refoulement maintenait, apparait maintenant avec sa cohorte de sensations, d’impressions qui maintenant deviennent perceptibles par la pensée. Apparaissent ainsi des questions apportées par ces sensations de pertes de repères, de vide, d’inutilité, de peur, d’angoisse, et encore plus métaphysique : « qu’est-ce que ma vie, et à quoi sert la vie ? »

 

Il y a de nombreux concepts qui sont duels, mais tout est question de la façon dont notre curseur intime saura se positionner entre adaptation et soumission.

 

Je souhaite préciser ces nuances qui font que ce fameux curseur et qui malheursement la plupart du temps nous échappe s’est organisé. Nous ne choisissons que peu de choses et sommes donc à la fois le fruit de ces déterminismes et des rencontres avec notre environnement.

 

Ali Baba et son trésor au fond de la caverne.

 

Combien de mythe de légendes, que ce soient de corsaires, que ce soit du sud ou de nord, quelque que soient les cultures, je voulais montrer que ce n’est pas par hasard que le mythe de la caverne, y figure sous des formes diverses et variées. Le récit de Platon en est un représentatif parmi les plus connus, mais ne nous y trompons pas il s’agit bien du désir et de la peur d’y retourner, pour disparaitre y être dissout, à tout jamais.

 

Ainsi cela préfigure et explique cet inconnu qui nous fait tellement peur, mais qui tel un aimant nous attire !

 

J’ai bien conscience que ce rapide article peut surprendre par les chemins de traverse qu’il a emprunté, mais cela m’a permis d’introduire pour d’autres développements le fait que comme je l’ai précisé, que le conscient pense, mais que l’inconscient lui agit et surtout ne pense pas. Et ce développement pour montrer comment en nous des concepts, des grands sujets comme le mythe de la caverne opèrent une forme d’attraction/répulsion. Cela est bien sûr personnel, en fonction de la manière dont nos mémoires se sont organisées dans ces substrats historiques.

 

Je vais continuer à développer cette présentation dans un autre « temps suspendu »

 

Suggestions assorties à ce sujet.

 

Savoir s’évaluer, par une phrase que mes analysants connaissent :

 

« Ce que je vaux, ce que je veux » 

 

Pour tout simplement savoir s’évaluer pour savoir et pouvoir se projeter.

 

Tout simplement également dans ce contexte, être très attentif à tous les petits signes, car nous sommes les premiers à nous illusionner de nos propres ressentis et sensations. Être donc le mieux à l’écoute de nos sensations, pour les identifier, et ne pas les laisser sourdre en nous, sinon ceci pourrait devenir ainsi la cause d’une angoisse.

 

Pour en savoir plus sur la Psychanalyse PAR :

https://www.psychanalyse-rivalin.fr/une-nouvelle-psychanalyse-la-par/

Jacques Rivalin, Psychanalyste et Psychothérapeute à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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