Dans la première partie je présentais cette construction de la personnalité, plus d’un point de vue générique, ici je pense intéressant de mettre en rappel les notions classiques des stades, regard intéressant qui a le mérite d’être simple à percevoir dans sa présentation, mais plus complexe parfois à repérer dans les thérapies. Mais théorie qui est toujours d’actualité.
Il ne s’agira bien sûr que d’une représentation rapide, donc malheureusement incomplète.
- Un stade oral ou rien n’est différencié, le narcissisme primaire et secondaire.
- Un stade anal ou tout est dans tout, c’est le stade du ON et du NOUS. Pour l’enfant rien n’est réellement distingué ni distinguable, mais existe à coté et en dehors de lui. C’est ce qui distingue principalement ce stade du précédent. Le jeune enfant est sorti de cette espèce de cloaque du stade oral, mais ce n’est que le jeu des soumissions dépendance à l’autre qui prévaut toujours.
- Un stade phallique ou le JE apparaît et existe, que beaucoup confondent avec un sursaut d’orgueil ou de suprématie.
Aucune discipline psy actuellement ne dispose de réels substrats d’observations, et d’analyse à caractère scientifique permettant d’affirmer avec certitude comment fonctionne le psychisme, ni comment celui-ci se construit. La psychanalyse et la PAR qui en développent les concepts ont l’avantage de s’appuyer sur les croisements constants entre les études cliniques et les modèles conceptuels qui sont proposés.
Ces métaphores, comme la théorie des stades peut en faire partie, apporte néanmoins des outils de compréhension et de lecture de ces phénomènes. Je le rappelle la PAR est essentiellement mécaniste, à savoir qu’elle s’appuie sur le fait que tout à une cause, une origine, que rien n’est gratuit, et que tout à un but économique. Aussi celle-ci utilise-t-elle amplement ces stades, tant dans son action thérapeutique, que comme ici dans la description des phénomènes que nous observons à travers les grilles de lecture.
Nous pouvons continuer à résumer la vision que développe la Psychanalyse notamment la PAR, cette période entre 3 et 6 ans ou (stade phallique) est dans tous les cas assurément le moment formateur du « Je », ce stade ne peut s’effectuer sans la présence de l’autre qui est là. D’ailleurs dans le langage ou simplement la linguistique à quoi servirait le Je si l’autre n’était pas là pour s’y opposer ou l’apposer. Pour nous le sujet est obligatoirement social, n’en déplaise au mythe de l’Hermite, même lui-même obéit à ces règles d’identification.
Nous voyons comment ces stades permettent à l’individu de passer de la matrice maternelle à la matrice personnelle, les transitions s’établissent à travers différent facteurs, qui sont les exotypes d’évolution de l’être en construction.
Nous constatons également un stade très archaïque qui est :
Un stade primitif. J’ai introduit cette notion et concept d’un stade très archaïque que j’ai nommé le « Butyrum » par analogie à la notion de beurre primitif non travaillé, car nous savons que cet état de pré-psychisme existe, un état dans lequel tout est confondu, un tout dans le tout, où la métaphore la mieux appropriée est « un état cosmologique ». Cet état repose sur des observations et relevés cliniques observables et incontournables, qui repose également sur les notions de sensibilité et de sensations et qui sont à la fois vécues bien sûr mais aussi hiérarchisables par la quantité et la qualité et surtout mémorisables, donc observables.
Ce stade primitif antérieur va apparemment se dissoudre dès la naissance avec l’apparition du stade oral mais en réalité subsistera tout le long de nos existences. Nous savons, et c’est ce que je m’efforce à montrer par mes travaux cliniques que ces « stades » sont en réalité des strates, comme des structures géologiques dans lesquelles le psychisme s’est construit et s’est organisé, et ce sont les principes de réversibilité qui créent ces fonctions de réflexivité que la PAR sait mettre en applicatif grâce au concept de Process.
Ces stades qui seront pour la plupart d’entre nous dépassés, fonctionneront néanmoins constamment en nous par les scripts comportementaux qui s’y sont inscrits, et nous seront ainsi constamment sous le primat de ceux-ci. J’écrirai d’ailleurs un autre article sur le rôle qui est attribué à ce ludion que nous nommerons le Moi, le Moi intime que j’ai d’ailleurs précisé dans la PAR, ludion cherchant constamment un équilibre à donner et à vivre à l’appareil psychique entre les pulsions du Ça et les dictats du Surmoi, auxquelles il est constamment soumis.
Cet univers des Process qui caractérise la PAR, et qui y sont théorisées, est le terrain de notre exercice et applications méthodologiques, ce sont d’ailleurs les raisons de ce qui détermine son appellation de Process analytique
Ces strates fonctionnent comme des sédimentations qui portent les traces des sensations, des sensibilités qui vont organiser les piles mnésiques qui en sont les réceptacles, celles-ci portent deux éléments : les charges d’affects et les scripts comportementaux. Plus les piles sont anciennes archaïques et donc sédimentées, et plus elles porteront les conduites archaïques de l’individu, allant même souvent à être confondues avec ces traits que l’on croit innés de la personnalité.
Si les vécus ont été aboutis, ou plus ou moins finalisés, les piles seront dans la mémoire consciente donc accessibles et utilisables à priori à notre gré. Les souvenirs, non ou imparfaitement aboutis seront dans la mémoire inconscientes, inaccessibles certes, mais en activité déclenchant à la moindre analogie exotypique leurs charges d’affects et leurs scripts comportementaux.
Nous comprenons ainsi aisément les itérations entre les ACPA* et les PEF* qui vont créer l’efficacité dans la démarche PAR.
Comment se reconnaître sans le regard de l’autre ?
Revenons après cette digression conceptuelle à notre sujet d’étude, nous savons que nous avons donc besoin l’un de l’autre pour nous connaître, nous l’avons compris le stade oral est lui indifférencié tout est dans tout, comme ce cloaque dont j’ai parlé. Et puis surtout j’ai besoin de l’autre car c‘est dans cette relation que l’autre a avec lui-même aussi, que cela permettra entre autres à l’image de mon corps et de ma pensée de réussir à s’exprimer ou pas. Les expériences sont incontournables du regard approbateur ou désapprobateur de l’autre permettant en conséquence à l’enfant à s’adapter. Ce que veut l’autre de moi dépend de lui avant tout. J’échappe a sa propre réalité, et l’enfant que je suis dépend de la capacité de cet autre notamment de sa capacité à assumer de voir un autre lui-même en moi, ou a le rejeter ou a en rejeter certaines parties.
Nous voyons combien le rôle, la place des parents, des éducateurs est fondamentale, cruciale. Tout pédagogue est obligatoirement un manipulateur, car il lui revient de trouver une alternance de méthodes, de conditionnements pour être aimé en faisant plaisir, qui vont être intégrés comme des modèles effecteurs qu’à tort beaucoup vont confondre avec un fondement de personnalité, j’y reviendrai plus loin dans ce développement.
L’identité est donc totalement incluse dans la notion d’apprentissage. Perçue et pensée.
A ce moment la Psychanalyse et la PAR ramènent toujours cette dimension qui les distinguent des autres approches philosophiques, les concepts indissociés et complémentaires de conscience et d’inconscience.
Car cet être en devenir est double : il est vécus et pensées simultanément !
La PAR précise ce fonctionnement du psychisme, car il l’a défini comme étant un maillage atemporel dans lequel tout active tout, conscient et inconscient, présent et passé, le tout ensemble dans une recherche constante d’équilibre.
Nous pourrions débattre plus finement sur les différentiations entre l’identité et l’identification. Mais le sujet à assurément besoin de l’autre pour se constituer.
Se posent ainsi de nombreuses questions, très au-delà des mythes de l’enfant loup, de Mowgli ou autres Tarzan, nous constatons que l’enfant a besoin de la présence de l’autre, si possible adulte, et encore mieux parents.
S’établissent donc des difficultés ou singularités qui vont apparaitre dans différents contextes comme, parents absents, deuils, familles mono parentale et plus récemment homoparentale. J’ai développé dans un autre article :
La théorie d’Aristophane, ou le mythe d’Androgyne revisité à travers la PAR :
« L’homme est animé certes par une matrice, mais également par une autre plus antérieure qui est comme une impérieuse nécessité à s’unir pour se reproduire. Car ainsi est organisée la vie dans et par la phylogénèse, l’humain est ainsi fait, il ne s’inscrit pas dans la pathogénèse. L’enfant est le fruit de cette forme de reproduction, ainsi ce sont les incomplétudes des femmes et des hommes qui font l’enfant. Celui-ci conçu et né d’un acte d’amour, et ainsi l’espèce humaine se perpétue ».
Mais pour en revenir aux stades et aux organisations qu’ils sous-tendent, le stade oral, est un des premiers lieux de l’apparition de l’angoisse, d’ailleurs une fixation à ce stade génère des pathologies très lourde, car c’est la première expérience de la séparation d’avec la mère, d’ailleurs qu’au stade fœtal l’enfant ne connaît que comme prolongement de ce qu’il est. Ce stade phallique est la prise de conscience rassurante de l’unité corporelle qui peut passer par le stade du miroir. Le passage brutal ou progressif du morcèlement corporel à celui d’une unité par une image spéculaire entière, permet à ce moment par identification à sa propre image l’émergence du Je.
Malheureusement parfois l’image reste morcelée, et apparaissent les signes plus ou moins visibles de la psychose qui progressivement s’inscrit et se nourrit dans le morcèlement. L’identification qui n’est qu’une anticipation imaginaire aliénante. Concrètement le modèle est cette image faite de spéculation que le Moi idéal présente, ce sera le Moi sujet, et non objet qui progressivement va pouvoir se mettre en place.
A ce stade l’enfant ne peut que dépendre de ce que l’autre veut voir en lui. L’autre étant principalement le parent à ces stades précoces de la vie. Nous ne sommes bien évidemment pas les mêmes en fonction de l’évolution de la courbe des années et donc de fait pas les mêmes parents pour nos enfants, que nous n’aimons pas de la même façon et qui subissent malheureusement les aléas de nos vies, avec diverses fortunes et infortunes. Sachant que nos personnalités évoluent, nous n’avons pas la même demande, prétention et attitude face à nos enfants, qui de fait n’ont pas les mêmes parents, et ceci n’en déplaisent à certains !
Voir mon article précédent : « L’affection parentale est-elle partageable ? »
Pour le projet et développement que j’utilise, ce sont les stades freudiens, qui vont servir de repères. Cela apparait et se synchronise pendant le stade phallique celui du Je l’étape où l’enfant prend conscience de cette plénitude du Je.
« Je » existe, J’existe, mais je suis différent de l’autre, Et semblable à lui.
Je suis comme lui, mais je suis différent !
Une autre étape méconnue, peu exploité dans ses potentialités et qui est la période de latence. Il est à ce moment indispensable que l’enfant conscient de ses différences intègre à travers ses « Je » (Jeux pour les lacanistes !), les concepts d’adaptation, auxquels d’ailleurs ce stade prépare, qui est cette période de latence, à qui certains à tort, attribuent une neutralité dans l’apport à l’enfant alors qu’il s’agit de la mise en application des strates précédents et de la singularité de leurs constructions aux conditions d’adaptations sociales.
– Pour en revenir aux stades :
Le stade primitif oral est un stade de non-dissociation de confusion totale, l’enfant est le monde et réciproquement. C’est une étape ou n’existe que l’indifférenciation, face à son autosuffisance imaginée l’enfant ne perçoit aucune autre réalité que la sienne propre. Des fixations à ce stade génèrent des pathologies lourdes de la psychose à la schizophrénie, voire mélancolie pour un stade plus élaboré.
L’enfant ne prend progressivement conscience de la réalité du monde (que l’autre existe est présent notamment pour l’alimenter) qu’au stade anal, en fixer un âge est là encore relatif mais qui se situe entre une et trois années.
C’est après cette étape de maitrise des sphincters de la découverte de l’autre et de sa demande à laquelle il peut se soumettre ou s’opposer que la notion d’identité apparaît. Le lieu n’étant pas ici celui d’une étude sur la théorie du genre, je n’évoquerais bien sûr pas cela, car ce n’est qu’une construction, une posture et une non-réalité que l’on veut nous imposer comme sujet de pensée. Mais à ce stade qui se superpose aux précédents la réalité du sexe biologique apparaît. Et l’enfant souvent se construit une représentation de son rôle dépendant bien sûr de la culture sociologique que ses modèles principalement parentaux lui proposent.
Que choisi-t-on ? Sûrement pas ses parents, ni son mode éducatif, que celui-ci soit autoritaire ou laxiste. L’enfant s’adapte et si l’éducateur est un bon manipulateur, cela fonctionnera le plus longtemps que le système le permettra. L’éducateur, l’enseignant, le manageur sont et doivent le savoir être des manipulateurs. Il ne faut pas être dupe, la pédagogie c‘est l’art de faire passer, apprécier de nombreuses formes de contraintes indispensables à maitriser : « Tu as un don pour le piano mais tu dois le travailler. Tu me diras merci plus tard etc. ». Tout cela je le montrerai et le développerai dans un article intitulé : « L’art de la pédagogie ». J’y développerai ainsi subséquemment ce concept de manipulation qui n’est connu que dans son verset négatif et de capacité de nuisance, mais qui est un outil précieux, et que nous utilisons tous au quotidien sans d’ailleurs véritablement le savoir.
Il est important dans cette partie de rappeler que c’est l’ensemble des vécus qui par les charges émotionnelles qu’ils proposent construisent une personnalité sur le substrat inné que le génétique pré-produit.
De nombreux conditionnements « en contre sont possibles », et il faut faire très attention en cette période, à tous les discours extrêmes qui feront de l’enfant un jeune cobaye, qui sera l’objet de démonstrations de toutes sortes.
Nous savons combien il est difficile dans un cadre traditionnellement normatif, sans violence ou outrecuidance, et en fonction de l’identité des parents de trouver des repères suffisamment structurants. Mais la clinique prouve au quotidien combien en fonction de la personnalité et de l’attitude de la Mère et du Père, ou de la structure parentale, l’enfant s’organise.
Il est évident que l’enfant, à ces stades archaïques, va se structurer sans aucun choix possible pendant encore quelques années. Aussi il va se façonner avec ces modèles parentaux, familiaux, qui lui sont imposés, il prendra conscience que bien plus tard des éléments de cheminement, une analyse personnelle en est une des possibilités les plus abouties pour parfaire cette lecture.
Notre société contemporaine présente des situations singulières qui peuvent relever de la philosophie, de la morale. Se pose ipso facto, par exemple, la problématique des familles mono parentales ou d’autres formes, comme je l’évoquais précédemment.
Toujours dans cette perspective de construction, celle de l’identité sexuée, celle-ci se fait en référence de la façon dont l’enfant prend conscience qu’il est un garçon ou une fille. Et va par représentation et attente de ses parents se construire une représentation de son rôle et du genre. C’est là aussi que se joue le complexe d’Œdipe.
Par les différentes cliniques nous nous rendons compte que malgré toute l’adversité qui peut apparaître au niveau de ces concepts, et d’ailleurs il faut s’interroger sur les raisons de ces oppositions, ces schémas, même topiques que sont les stades y compris celui de l’Œdipe, sont apparents très rapidement lors d’un cheminement de la démarche PAR.
Et toutes les hypothèses sont alors possibles, envisageables lors de ces rencontres parents enfants, autant de rendez-vous réussis, autant de rendez-vous ratés !
Ce sont que nous le voulions ou non les modèles effecteurs qui vont conditionner et animer notre système de fonctionnement, que souvent nous comprenons comme étant un choix, mais qui généralement n’est qu’une déraison sur une bouffée d’affect.
Ce que nous définissons souvent comment étant une pensée, une raison émanant d’un processus élaboré intellectuel, n’est souvent qu’une déraison fruit d’une poussée d’affect !
Cette construction de la personnalité dépendra inévitablement du sexe biologique, mais aussi de la culture dans laquelle naît et évolue l’enfant.
Nous avons distingué que le psychisme comme le définit la PAR est un vaste mariage atemporel dans lequel conscient et inconscient, présent et passé sont actifs ensembles en permanence. Ainsi autant on ne peut pas s’empêcher de penser, autant on ne peut pas s’empêcher de sentir, de vivre le biotype par le biais de la manifestation des affects qu’il nous adresse en permanence. C’est ainsi que les deux fonctions se chevauchent et s’interpellent en permanence. Le Moi étant cette espèce de ludion, à la recherche d’un équilibre constant qu’il va tenter d’établir par la pensée, dans ce vaste système homéostatique atemporel qu’est le psychisme.
Nous pouvons même en déduire que la preuve de notre identité, c’est principalement ce qu’elle produit ou nous fait créer. Et que cela soit voulu, ou pas, c’est aussi surtout, en permanence, l’expression du conscient et de l’inconscient. Et si une autre notion intervenait, ou du moins une autre forme de thèse, qui est celle du choix comme élément constitutif de l’identité, cela obèrerait automatiquement la présence et l’action de l’inconscient, et falsifierait le concept même de déterminismes psychiques qui sont une des singularités de la construction de la psyché humaine.
Et là aussi je développerai dans un autre article ce qu’est la Pensée qu’il ne faut pas confondre (dans le sens de productions d’idées raisonnables), avec la déraison. Qui est comme le rappelle la définition du paranoïaque : Celui-ci raisonne juste mais sur des prémisses affectives faux. Il en est de même pour l’ensemble des productions de l’esprit.
Je pense mais je peux souvent déraisonner en pensant !
Penser n’est pas raisonner, encore moins avoir raison !
Je serais donc ce que j’ai choisi !
Ou une nouvelle façon de définir l’identité !
L’identité et le choix se confondent, l’un exprime l’autre dans ce qui est conscient et inconscient ensemble. L’identité est les deux, conscient et inconscient, en même temps nous ne sommes pas alternativement l’un ou l’autre, nous sommes les deux ensembles et simultanément.
Le choix est vraisemblablement ce qui définit le mieux l’identité, particulièrement selon son état car il est l’expression du Je dans son jeu
L’identité est comme le temps, une intemporalité d’instants qui la définit par ce qu’elle représente du Moi dans ses actions. L’état de l’identité est la résultante de ces actions, dire je pense donc je suis est insuffisant car celui qui arriverait à ne pas penser (et je défie quiconque d’y parvenir) est malgré tout !
Petit conseil au « débotté » aux parents qui liraient cet article :
Ca je suis surpris de constater combien sont ceux, qui lorsqu’ils parlent à leur enfant disent : « Ma fille, mon fils je pense que… » Quelle erreur, je dirai même quelle catastrophe ! Cela maintient dans ce que la Psychanalyse nomme le Moi objet et non le Moi sujet, l’enfant ou l’ado est identifié comme étant dans la posture de l’état d’enfant, il n’est pas identifié par son prénom, il est donc amalgamé dans la masse des probables enfantins. Cela continue à un double blocage maintenir l’enfant dans son rôle et grade enfantin, l’empêchant de « grandir » et celui de ne pas s’approprier avec suffisamment de pertinence ce qui est constitutif de son Moi intime. Et puis très rapidement le mal être que l’enfant ne pourra que ressentir, sera celui d’un enfant rebelle qui ne pourra rechercher son identité que dans l’expression d’une révolte constante. Ou pire n’accédera jamais à l’adaptation telle que je l’explique dans mon ouvrage, et n’aura de choix que la soumission aux codes parentaux, même si l’individu, revendiquera ceux-ci comme étant des choix.
Nous l’avons compris il faut appeler notre enfant par son prénom et directement, et non pas en utilisant la troisième personne qui ne permet pas l’identification
Sinon nous allons au-devant de belles catastrophes éducatives !
L’identité est subjective, relative, temporelle, et surtout réelle d’une définition.
Le psychisme comme le définit la PAR est donc ce vaste mariage atemporel dans lequel conscient et inconscient, présent, passé sont actifs ensembles en permanence, autant on ne peut pas s’empêcher de penser, autant on ne peut pas s’empêcher de sentir. Le biotype est ainsi fait, les deux fonctions se chevauchent et s’interpellent en permanence. La notion d’identité renvoie obligatoirement à la notion de vie.
D’ailleurs dans mon ouvrage « Réfléchir autrement pour avancer » sont posées des questions essentielles et existentielles comme : qu’est-ce que la vie, quel est le sens de la vie, où commence t’elle, à partir de quel moment est l’existant, et comment situer le début de l’être ? Car dans une démarche en PAR le but est de permettre à l’impétrant de pouvoir organiser ses nouveaux choix dans le cadre d’une lucidité maximale, et à ces moments il est intéressant de constater combien nous côtoyons ces questionnements.
Je laisserai pour l’instant ce débat aux philosophes dans lequel les religions rebondissent également au nom de la morale. Mais cela montre aussi que la Psychanalyse, et la PAR évoluent constamment aux frontières de ces domaines.
Dire je suis ainsi, et cela parce que je le pense ou je le veux, n’existe pas, car la pensée ne peut être séparée de notre réalité, qui est la résultante de nos choix.
Je pense donc je suis « Le cogito », est la citation la plus connue du discours de la méthode de René Descartes, dans lequel il veut s’appuyer sur la certitude de son existence pour fonder une nouvelle métaphysique. La Psychanalyse PAR n’a bien sûr en aucun cas la volonté de s’opposer à ces travaux, d’autant qu’il faut resituer chaque œuvre dans son contexte historique et notamment l’avancée considérable que celle-ci a apportée, à la réflexion et place de l’homme dans la nature et face à l’animal. La psychanalyse par contre en amplifie la portée, en apportant la dimension de l’inconscient, amplifiant ainsi la diversité des éléments constitutifs de l’identité.
Dire : Je suis parce que je fais, la réalité est plus : Je suis par ce que je fais.
Tout ce qui émane de ma personne, que ce soient les pensées, l’habillement, ma façon de parler, de me vêtir, mes achats, etc. C’est cela mon identité.
L’identité échappe à la seule pensée, car elle l’expression pleinement de l’être qui est un tout indissociable de pensées et d ‘émotions. Nous pouvons vouloir être, mais savons-nous observer quelle réalité nous sommes, et pire qui peut l’observer, et encore mieux nous le dire ?
L’ensemble constitue le psychisme, qui existe bien avant la pensée.
Au final cet article, n’est qu’une présentation d’un chapitre à venir dans d’autres écrits. Il est donc une simple présentation d’un développement psychanalytique sur le sujet de l’identité.
La visée de cet écrit est de rappeler que, surtout sur le terrain de la psyché, les systèmes ne sont pas toujours aussi élémentaires que de dire « je pense donc je suis », et surtout montrer que seule la pensée n’a pas le primat sur l’ensemble de la Psyché. Surtout aussi de se méfier des idées toutes faites et très souvent réductrices.
Mais au final, c’est comme les poupées Russes, au bout de ces strates, ces téguments, ces couches qui nous constituent, ce Moi intime, nous le connaissons bien aussi, surtout, quand sans complaisance, nous nous autorisons ce regard. La démarche analytique c’est cela cette petite poupée que la perlaboration révèle à la fin de la démarche psychanalytique, au final nous la connaissons bien mais quelle place avait-elle réellement, si elle en avait.
Tout cela je vais continuer à le développer dans d’autres chapitres à venir, mais assurément :
Seul l’homme lucide est heureux, car lui seul conscient par sa capacité « in situ » à s’évaluer, peut organiser ses meilleurs choix.
Lien sur mon dernier livre : Une nouvelle psychanalyse la PAR :
Définitions :
ACPA : Abréaction conscientisée pleinement aboutie
Abréaction : décharge émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l’affect attache au souvenir lui permettant de ne pas devenir ou rester pathogène.
PEF : perlaboration exogène finalisée
Perlaboration : mise en adéquation des désirs d’être avec la réalité