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Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

Chemins de traverse pour voyages d’été. Volet IV

Chemins de traverse pour voyages d’été. Volet IV

Ou :

Chroniques d’été,

Chroniques des thés,

Et même pourquoi pas d’étais !

Une chronique pour accompagner nos rêveries d’été, mêlant quelques chemins de vie qui entrelacent les rencontres et les choix, permettant ainsi d’y superposer nos réflexions plus conceptuelles, comme sur l’idée de choix et de parcours.

Nous pourrons y retrouver quelques personnages constants et d’autres plus éphémères au gré de la plume. Les bises de juin viennent de temps à autre apporter un peu de froidure bienvenue dans cette belle météo, qui inonde la cour de récré. Il les entend ses pioupious Alphonse, se dépêchant pour vite sortir et aller le goûter dans la main, vite partir se disperser comme une nuée de moineaux.

Rue des oiseaux pâles.

Mais en y regardant plus, ce qu’il sait bien faire Alphonse, il sait que cela est comme codifié, certains viennent pouponner de gré, ou moins, les plus petits frères, sœurs, cousins et tandis que d’autres, pour les plus grands enfourchent leurs bicyclettes, certains savent qu’ils vont se retrouver, soit au chemin du grand chêne, soir au vieux puits, soit au pain perdu. Ces lieux, ces parcours Alphonse les connaît bien, il voit ainsi l’histoire se répéter, mais comme il aime à le dire, jamais pareille.

Tout se ressemble, mais différemment.

Il repensait aux sœurs Ripoche notamment par l’observation de cette femme qui vient chercher ses petits-enfants et dont la silhouette lui rappelle celle de Mme Ripoche, qui est devenue tassée par le fil des épreuves, dont la plus douloureuse fut le départ précipitée de sa fille Françoise.

Alphonse nous avait conté combien s’était installé une rivalité non voulue entre les deux filles ainées Ripoche, c’est incroyable comme l’ignorance de nos attitudes peut fabriquer comme erreurs et dégâts. Comme être responsable de soi, c’est d’ailleurs la question majeure qui occupe depuis pas mal de temps Alphonse.

Responsable de soi, ou tout au moins suffisamment éveillé, pour passer de victime d’une vie que l’on subirait, à devenir autonome, parvenu à une forme de responsabilité et de lucidité. Alphonse depuis longtemps avait effectué comme une hiérarchie de l’idée de soi, qui va de vaguement lucide, à conscient, puis à responsable, et de cela il en débat souvent avec Georges, l’ami, le vrai depuis toujours.

Et Mme Ripoche n’a pas été protégée de ses emportements, submergée vraisemblablement par des états de magnificence, notamment et principalement pour ses filles, et surtout pour la pauvre Françoise. Nous avions compris la compétition totalement injuste et non fondée qu’elle avait établi sans véritablement le souhaiter entre les deux ainées.

Murielle avait tiré son épingle du jeu, sans s’en rendre compte, mieux que sa sœur Françoise.

L’histoire de Françoise, c’était : toujours le meilleur pour Françoise, cela nous l’avions compris, et dans son emportement et aveuglement de l’époque, quiconque s’en serait rendu compte, et l’aurait dit à Mme Ripoche, que celle-ci l’aurait snobé gentiment, priant ainsi la personne d’aller surveiller ses plans d’artichauts. Donc tout cela s’est ainsi déroulé dans cette triste réalité.

La meilleure école bien sûr, car assurément que Françoise est voulue brillante, nous avions compris que la pauvre Murielle n’avait elle pas pu se révéler à l’école, empêtrée qu’elle était dans le débordement d‘attention que sa mère prodiguait à sa plus jeune sœur Françoise, persuadée bien sûr que Françoise le méritait, Murielle ayant été amenée à considérer par nature sa petite sœur, plus jolie, plus gentille, bref plus aimable qu’elle-même. Ayant intégré qu ‘elle n’était pas au sens littéral du mot, elle-même aimable.

Alphonse sait que quand un parent considère, et pire encore, le dit, que son enfant n’est pas performant, et ce quelque en soit les désignations, au fond de celui-ci s’inscrit comme un modus vivendi, qui va organiser l’ensemble des conduites de l’enfant ad vitam æternam. Comme des piles dans lesquelles les scenarios comportementaux s’écrivent. Tous les scenarios s’écrivent dès la conception de l’enfant, y compris et surtout ceux qui sont malfaisants, et qui pourront devenir des pathologies, que l’enfant devenu adulte justifiera comme étant des constitutifs, des manques de chance, d’être né ainsi.

Françoise, qui n’était pas par nature plus douée que n’importe qui, (des malveillants diront même moins que la moyenne), hérita de plus de cette sentence qui est « surveiller pour mieux punir ». C’était le système carcéral de Françoise, pourtant un beau système en apparence.

Surveiller et punir.

Ce pourrait être l’objet d’un développement philosophique se dit Alphonse car cette maxime présente de nombreuses facettes bien intéressantes pour nous. Surveiller, car tout parent digne de ce nom, se doit de surveiller ses ouailles, mais jusqu’où ? Car cela va appeler la notion de libre arbitre. Alphonse le sait pour l’avoir vécu, observer que les parents projettent, et c’est très bien, sur leur enfant de nombreuses choses, leurs désirs, peurs, envies, espoirs, au point que certains considèrent leur enfant comme un mini moi, ou pire une extension d’eux leur appartenant.

Aussi certains parents projettent tellement qu’ils ne permettent pas à l’enfant de s’approprier un peu de leur intime. Mais vous me direz quel complexe équilibre que cela ! Et dans ce cadre des projections, l’adulte surveille la bonne réalisation du projet qui est ainsi défini et attribué à l’enfant distingué.

Il en fut ainsi sur Françoise, madame Ripoche avait projeté tout, tout ce qu’elle-même bien sûr n’avait pas réussi, et tout ce qu’elle pensait être bon pour elle, le mieux, le plus beau. Alphonse savait depuis longtemps que l’on était toujours le ridicule d’un autre, même le prince du Bengale était le bouffon du roi du pétrole et ainsi de suite. Qu’en est-il du bon, du bon et du mauvais goût, mais ceci est encore un autre débat sur lequel Alphonse nous apportera vraisemblablement quelques éclairages.

Pour Mme Ripoche qui n’avait pas lu les précieuses ridicules, elle se sentait inspirée et imprégnée de ce bon goût, et donc il fallait que Françoise aille dans la meilleure école de la province, mais pas trop loin d’elle, il lui aurait été insupportable que celle -ci ne s’en aille trop loin. Qu’elle fasse des beaux-arts, si possible tous bien sûr : la danse, la musique, la peinture, tout ce qui sied à une jeune fille de belle famille.

Alphonse est globalement surpris par la crédulité réelle ou feinte des gens qu’il croise, il se rend compte à quel point le manque de discernement est en activité, manque de discernement des faits et des choses, également des autres, mais surtout de soi. Certains se contentent de l’information brutale, telle qu’on la leur donne, sans savoir d’où l’informateur lui-même tient l’information. Car celle-ci est parcellaire, ou a pu être globalisée, et si la temporalité y a été incorporée pour donner une pleine dimension, comme une quatrième dimension, permettant une lecture la plus fiable de cette dite information, permettant également d’en vérifier la véracité.

Se pose d’ailleurs la notion de souveraineté et de légitimité. Alphonse s’est toujours demandé, si c’était le temps qui adoubait les pouvoirs. Par exemple pour les états qui sont le fruit de guerre et de conflits, à partir de quel moment la notion de souveraineté intervient-elle ? Pour que les autres états considèrent cette souveraineté acquise. Est-ce le temps, le fait qu’une longue période d’occupation des sols et des peuples soit jugée suffisante pour que l’on accorde une souveraineté. Alors le temps aplanirait, nivellerait, les « opprimades » et viendrait un moment où on considérerait collectivement que tel état, ou telle situation deviendrait souveraine ou légitime ?

Qu’est ce qui permet aussi la légitimation ? Assurément le groupe, mais le groupe en lui-même n’est porteur que de sa propre légitimité, c’est un rapport de soi en lui, et par lui-même constitué d’individus, d’egos, de forces et faiblesses, mais rien qui ne définit aucune légitimité en soi, si ce n’est celle qu’il pense s’octroyer. C’est comme une démocratie, un groupe ou une démocratie, c’est pareil, le principal c’est d’être plus fort que l’autre, ou que l’autre groupe. C’est du moins ce qui émane des observations alimentant les échanges toujours passionnés et captivant entre Alphonse et Georges.

Alphonse débattant souvent de cela avec Georges nous partagera ses visions mais il est très attaché à cette notion de lucidité de libre arbitre et de capacité à évaluer. Il a souvent été surpris par le manque de discernement pour lequel de nombreuses personnes peuvent manipuler, et cela sans que l’illusionniste ne le veuille. Car il est peut-être lui-même manipulé et utilisé comme agent de transmission, en sorte une forme de propagande, ou par l’ignorance de cet agent qui est véritablement persuadé par son information alors qu’il n’en possède qu’une partie.

Alphonse a même vu des individus se faire berner par ces bonimenteurs alors qu’eux-mêmes possédaient la totalité d’une information qu’ils ne savaient pas utiliser. Avoir l’information la plus complète et savoir l’utiliser car :

La vie est une jungle à nous d’en faire un beau jardin.

Alphonse s’est construit cette ritournelle très tôt comprenant qu’il était important de savoir évaluer le plus finement l’ensemble des éléments nous environnant, et constituant nos vies, qui sans cela pourraient être vécues que comme des jungles épouvantables, dont on ne pourrait s’extraire. Sentir et comprendre que nous seul, pouvions en modéliser des sentiers, des pistes, des espaces de bien être, pour continuer à rester dans cette imagerie chère à Alphonse.

Malheureusement pour beaucoup, et cela n’a pas grand-chose avec la condition sociale, mais plus avec la façon dont on a aidé l’enfant à construire sa psyché, la vie sera obligatoirement subit dans un fatalisme implacable et la vie sera de fait cette jungle, dont pourrons se nourrir tous les dictas, l’espérance faisant vivre ces personnes. D’ailleurs Alphonse nous expliquera comment il a su distinguer le rêves et l’espoir, mais ceci est aussi un autre piste pour débattre avec Georges.

Pour en revenir à Françoise, nous pouvons dire que celle-ci peina, même à force de cours particuliers à obtenir péniblement son brevet, et Mme Ripoche réussit à la faire entrer dans une école de commerce qui avait soi-disant un niveau baccalauréat, mais tout le monde savait que c’était un établissement privé fourre-tout. Mais après tout pensait Mme Ripoche, qui en bonne commerçante savait bien qu’un sous, valant sa valeur, elle en tirerait bien quelques profits, et surtout pour Françoise, car c’est qu’elle en avait des projets pour sa princesse, qu’elle attifait au mieux d’ailleurs de ce qu’elle pouvait, avec non seulement une couturière, mais même une costumière, d’où elle sortait des étranges toilettes, et c’est vrai que Françoise ne tirait pas son mal son épingle de modéliste du jeu !!

Et pour Murielle que nous avons croisée dans l’autre volet III de notre série, quoi dire d’autre, sinon que la pauvre avait fait contre mauvaise fortune bon gré, pensant même qu’elle était moins belle que Françoise, légitimant de la sorte cet état, comme nombreux sont ceux qui le font d’une bonne grâce obligée.

Françoise du fait de cette éducation était devenue un enfant, une jeune fille capricieuse, et Alphonse sait combien cela ne produit que des adultes immatures, il en fut donc de même pour Françoise qui n’avait pas réellement un esprit totalement affûte, et ceci empêtré dans un faux bon sens, ce qui fait qu’elle pouvait se faire avoir, « se faire baratiner » comme on le dit dans les milieux simples, et il en fût ainsi.

Alphonse en avait souvent échangé avec Louis qui connaissait particulièrement bien la famille Ripoche, plus le père, avec qui Louis traitait affaires, commerçait, et c’était plutôt un bon bougre, mais qui faisait une confiance absolue au flair de son épouse, et arriva ce qui devait arriver.

Mme Ripoche comprenant que Françoise ne se construirait par les études, une vie dont elle avait rêvé pour elle, entrepris, et ne cessa de penser à cette belle idée d’un mariage, à un beau mariage, un très beau mariage assurément, car il ne saurait en être autrement.

Les choses sont allées vite, Françoise avait fait la connaissance de Martine Maidoux une élève du même établissement dont les parents étaient fortunés, une famille de la ville qui avait fait fortune dans l’exploitation de carrières. Les carrières Maidoux étaient connues dans tout le département et même un plus.

Mme Ripoche exerça tout son talent pour préparer Françoise à séduire Pierre-Jean Maidoux le fils, un peu dilettante jeune homme, le frère de Martine, mais comme l’on pourrait s’en douter beau parleur pétri de sa bonne éducation. Mme Ripoche ne fut pas surprise que tout aille dans son bon sens, et ne posa pas trop de questions. Françoise s’efforça donc de cultiver avec beaucoup d’application son lien de camaraderie, une amitié avec Martine se développa et fonctionna assez facilement. Et c’est ainsi que les deux jeunes filles s’introduisent l’une chez l’autre dans une bienveillance générale.

Ni l’entourage, ni les connaissances, ni personne d’ailleurs, car qui se poserait et quelle question se poser, et par rapport à quoi d’ailleurs.

Tout se déroula dans la même veine, comme si à peine pensé, déjà marié, presque un bébé pourraient même penser quelques malveillances. Les présentations aux familles se firent le plus simplement du monde dans cette élégance qu’avait cultivé et préparé Mme Ripoche. Elle avait mis tous les plats dans un magnificat, et sa modeste condition de commerçante avait été élégamment compensé  par un financement des cérémonies que Mme Ripoche trouvait légitime d’assumer tant elle montrait ainsi son rang et sa condition à la famille des Maidoux. D’ailleurs ceux-ci ne furent pas en reste installant le jeune couple dans une partie de la demeure familiale, quelques pièces dans la partie gauche de la maison familiale. La généreuse dote sera utilisée plus tard ont assuré les parents Maidoux, pour les futurs projets du jeune couple.

Murielle observait tout cela bien sûr en s’efforçant d’y participer, se rendant utile, et feintant sa joie de voir ainsi sa petite sœur se marier devenir femme. Marie aussi observait mais s’était arrangée pour ne participer à rien de cela, fidèle à ce qu’elle avait toujours construit, se construire à côté et en dehors, et cela fonctionnait parfaitement bien. D’ailleurs Alphonse nous racontera vraisemblablement le parcours surprenant de celle-ci.

Mais passons les années, laissant un temps court, très court pour narrer mieux la suite de l’histoire de Françoise. Tout se déroulait bien, mais en apparence seulement, car les affaires, plutôt les mauvaises affaires se sont accumulées, et s’est ainsi organisée la chute de la famille Maidoux, qui avait tenté de sauver tant que possible, les meubles comme on le dit, mais surtout les apparences.

Mais en moins d’une année la belle demeure fut vendue, bradée même, les parents retournèrent précipitamment dans l’est du pays se retirer en retraite comme pour expier et l’entreprise fut rachetée, Jean-Pierre put même y conserver sa place. Au début Françoise n’y voit rien, « elle n’y a vu que du feu , comme la mère Ripoche », comme aime le dire Louis, ni elle ni Mme Ripoche effectivement, n’ont vu venir quoi que ce soit, mais il y n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

De l’école de commerce au désastre il aura fallu moins de deux années pour Françoise.

Alphonse ne savait pas bien sûr les détails de cette histoire, que son appétence personnelle ne portait pas réellement aux cancans, ni à toutes sortes de ragots, mais il avait toujours eu une forme d’estime pour cette jeune fille, jeune femme livrée à un sombre destin.

Ce qui devait arriver, arriva.

Mais une forme aussi tragique n’était pas forcément l’idée première. Jean-Pierre Maidoux lui-même premier concerné a tout fait pour éviter d’intégrer le pire, considérant son père figure tutélaire, comme indéfectible dans sa pertinence. Mais lorsqu’il surpris son père effondré, profondément hébété dans son bureau, pratiquement à l’orée de se donner la mort, c’est peut-être même la présence de Jean-Pierre qui évita le pire, là, à ce moment il compris, tout, assurément tout.

Tout c’est instantanément écroulé, cette vision traumatisante, ne pouvait pas être absorbée, intégrée, ingérée dans son intégralité tant le choc était frontal brutal, car pour n’importe qui ce traumatisme sera un véritable drame qui bouleverse tout et remet un autre ordre en place, et là en l’occurrence il s’agissait et s’agira d’un sacré désordre.

Jean-Pierre n’était pas un mauvais bougre, un fils à papa pourrait-on dire, mais non pas un mauvais bougre, mais pas non plus très affûté aux choses de la vie. Ainsi quand vint la liquidation de l’entreprise familiale, puis de la maison dans laquelle il vivait avec sa femme, il peina à cacher la catastrophe à Françoise, usant tant qu’il put et sans véritablement le vouloir, du syndrome du dissimulateur et du faussaire, simulant comme une nouvelle aventure.

Mais Françoise toujours dans une forme de volonté d’ignorance, s’appliquait à elle-même cette ritournelle : « je vais bien, tout va bien » comme pour conjurer ce mauvais sort. Vraisemblablement que Monsieur le curé en sait plus, sur ce qu’elle a vécu durant cette période qui fût somme toute assez courte.

Son mari Jean-Pierre avait fait croire que l’entreprise ayant été rachetée, qu’il s’agissait d’une belle affaire, permettant ainsi à ses parents de se retirer pour une belle retraite, alors qu’il n’en était rien, ils étaient bel et bien ruinés et endettés, la question de l’hospice se pointait même, et de cet héritage lourdement négatif à assumer pour les deux enfants.

Il avait ainsi fait croire qu’il avait été repris comme cadre dirigeant s’occupant de l’import-export des pierres qu’extrayait la carrière, mais bien sûr et malheureusement il n’en était rien. Il avait bien été repris mais à hauteur de ce qu’il savait faire : carrier.

Il avait été évalué et ne possédant aucun diplôme, aucune capacité directionnelle, les seuls compétences étaient celles qui lui restaient, quand enfant il se faisait un peu d’argent de poche en allant extraire de la pierre avec les ouvriers carriers.

Il était donc pris comme carrier et usait de stratagème pour cacher son bleu de travail, et se débarbouillait tant bien que possible avec des bouteilles d’eau dissimulées dans sa voiture, avant de franchir le seuil et d’embrasser sa femme. Mais cela, cette clownerie, accumulée aux nombreuses dettes, faisait qu’il ne pouvait plus cacher la situation à Françoise qu’il sentait dépérir, car la pauvre n’était pas aussi dupe que cela.

Il exerçait le métier de carrier

Mais le jeune couple jouait la comédie du bonheur, se jouait la vie, ainsi la veille du drame chez les parents Ripoche, il y avait encore des semblants de vie dans ces deux jeunes mariés que la vie proposait heureuse. Même Marie la plus lucide de tous dans la famille qui avait pourtant perçu quelques signes ne pouvait penser ainsi au pire.

Madame Ripoche avait entendu, à plusieurs reprises en pleine nuit la cloche des pompiers, ici c’est elle qui alerte tous les bénévoles qui constituent le corps des pompiers, mais sans plus. C’est le lendemain que le cauchemar commença.

Dés 7h Mme Ripoche se hâta de se rapprocher de la porte car c’est à cette heure terriblement matinale que tinte le carillon du deuxième appel. Son corps avait compris avant son esprit, voyant dans l’entrelacement de la grande porte d’entré la silhouette connue de Monsieur le maire, mais ce qui l’a fit défaillir presque d’effroi fut celle de Monsieur le curé.

Le maire commença « tu sais Germaine nous sommes venus te dire une bien mauvaise nouvelle dont nous nous serions bien passés », et M.le curé, lui pris la parole sans détour, en lui disant directement sois forte Germaine, Françoise a été rappelé par le seigneur cette nuit, elle n’est plus de ce monde.

Mme Ripoche ne senti pas son corps s’effondrer, aspiré par la violence de la nouvelle, le bon docteur Milsan fut appelé à la rescousse, d’ailleurs le maire et le curé avait pris la précaution de le prévenir auparavant. Et il administra force de calmants, comme un sommeil artificiel dans lequel elle était maintenue entre quelques moments de lucidité.

C’est Monsieur Ripoche qui de fait a dû assumer l’ensemble des informations à venir. La maison du jeune couple dans laquelle ils avaient emménagés après la faillite avait entièrement brûlée, et les pompiers y ont découvert les corps calcinés des deux jeunes mariés.

L’histoire aurait pu en rester dans cette triste réalité, si ce n’est que quelques jours après les médecins légistes ont annoncé qu’il s’agissait d’un suicide, ou pire d’un éventuel homicide. Car ceux-ci avaient découvert du poison genre mort aux rats entraînant de façon irrécupérable la mort.

D’ailleurs Alphonse avait eu le retour de cela bien involontairement, par les paroles un peu dépassées du bon docteur encore tout retourné, car il avait été le premier sur les lieux averti par les gendarmes et comme cela pouvait se faire encore, tenu plus ou moins au courant de l’avancée de l’enquête car son bon sens était apprécié. Aussi il y avait dans les analyses sanguines des somnifères, de l’alcool, et de-cette sorte de mort aux rats.

 

Le drame pour tous, fut que personne n’a été capable d’établir la moindre hypothèse. Milsan connaissant bien les malheureux protagonistes et de plus, un des rares détenteurs des éléments du drame, était vraisemblablement le seul à élucubrer tous les scenarios. Ce sont-ils suicidés tous les deux devant l’inéluctable situation, ou bien, Jean-Pierre a-t-il empoissonné son épouse, puis lui-même, avant de vider les bisons d’essence consumant ainsi toute la maison. Ou bien, quoi d’autre ? A ce moment tous les scenarios les plus infernaux sont élaborables.

Ainsi le bon docteur tournait en boucle tous les scenarios du plus impossible, au plus vraisemblable, et s’en tenant à cette hypothèse communément admise et arrêtée par les autorités qu’étaient les gendarmes, le maire et lui-même, qu’il s’agissait de valoriser la présomption d’un accident, la théorie du « meutricide » étant éloignée autant que possible. Ceci qui leur semblait il, allait mieux permettre aux parents Ripoche et Maidoux de faire leur deuil de façon plus apaisée, pour sortir de ce drame, « des flammes de l’enfer » disait même Germaine la propriétaire de l’unique café de la commune ou tous se retrouvaient de fait.

Alphonse compris aussi pourquoi ce mariage que les Ripoche croyaient en leur faveur, était tout simplement celui de l’espoir des Maidoux, que leur fille apporterait par sa dote, un souffle, un répit financier, mais celle-ci n’y a pas suffi, elle a été absorbée de suite permettant simplement une survie de quelques mois.

Ainsi Alphonse voyait parfois les Ripoche qui avaient eux aussi depuis bien longtemps pris leur retraite, errer occasionnellement dans les rues de la commune, discrets comme des ombres coupables, glisser leurs modestes silhouettes furtivement, comme pour dissimuler leur culpabilité de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su discerner.

Rue des oiseaux pâles.

Cette silhouette d’un double confondu, comme tous les couples pourraient, l’être si l’harmonie a permis cette fusion qui est celle des Ripoche devenus vieux, comme lui Alphonse qui sait maintenant plus apprécier les grain qui s’écoulent dans le sablier, non pas pour les retenir mais pour mieux les sentir, comme s’il était arrivé à comprendre le temps comme une matière que l’on peut palper.

Les nuages gris à l’horizon accompagnent malheureusement bien cette triste histoire mais ramènent fort raisonnablement Alphonse à sa réalité d’un temps météorologique très incertain, se hâtant avant que les grosses gouttes pressenties n’arrivent, pourtant pressé de nous narrer la suite des sœurs Ripoche une autre fois, la mémoire intégralement réactivé et nourrie de cela.

 

Jacques Rivalin, Psychanalyste et Psychothérapeute à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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