Et si l’homme, la femme n’étaient pas finis.
Créant une société actuellement dangereuse pour l’humanité.
Une société, assurément immature, et de fait en totale régression fonctionnelle.
Aborder cette idée d’une non-finitude dans le développement de l’espèce humaine pourrait presque paraître inconvenant, mais nous avons exposé dans la série d’articles précédents, que le processus d’individuation n’était pas fini, par le fait que ce mythe de la caverne par sa méprise de croire contrôler la mort, avait emporté toutes les cultures et civilisations dans ce marasme et complexité dans laquelle actuellement nous nous débattons.
Il faut malheureusement considérer les processus d’individuation incomplets ce qui produit des conduites individuelles et collectives régressives, et comme « récessives ». Une société qui continue ses dérives et qui les continuera pour les différentes raisons explicitées, et par les différents facteurs explicatifs que j’ai développé dans la précédente série d’article, dont le but est bien de mettre en évidence les erreurs de « concept » mais surtout de faire émerger des perspectives nouvelles très réelles.
Des hommes instruits, mais des idiots.
Ce développement nous montrera comment les cinquante dernières années ont particulièrement contribué à développer un Surmoi brumeux, au détriment du Moi, et malheureusement pas le concept du Moi intime que j’ai développé.
Un processus d’individuation non abouti altère l’intégralité des processus de maturité, nous croiserons ici cette approche avec la théorie de la sexualité infantile, qui est pour la plupart des lettrés pleinement incomprise. Cependant nous pouvons constater que tant que le stade de l’identité ne sera pas abouti, le libre arbitre, qui est une faculté, une capacité, une fonction à développer dès l’enfance, ne sera que très peu usité. Cette notion de libre arbitre, d’ailleurs comme d’autres repères philosophiques, véritablement indispensables à l’équilibre de l’individu et de la société qu’il construit, sont pour la plupart peu développés par les différents systèmes éducatifs en actualité, comme s’il s’agissait d’une forme de danger par subversion.
L’indigence de l’enseignement de la philosophie, par l’action des exercices de rhétoriques qu’elle propose, ne semble pas neutre à cet avènement qui est celui de générer un effet d’une masse-suivante.
De cela découle le fait que la seule référence pour ces individus immatures, est la référence au groupe. Ce fameux groupe qui fonctionne ainsi :
« Si tout le monde pense A, A est donc vrai ».
Ce qui par définition constitue une aberration, et un véritable danger pour l’exercice du simple bon sens. Cette fameuse appartenance au groupe pour ne pas s’en distinguer, de peur d’être soi. Les comportements malheureusement inconscients sont finalement heureusement inconscients. Nous retrouvons dans l’inconscient de masse cette culture de la même immaturité, et cela sera ainsi tant que celui-ci n’est pas passé au stade supérieur, afin de devenir communautaire.
Ainsi la référence comportementale sera instinctuelle, elle sera celle du On, du Nous, du Il, et non celle de Je, celui du « Je pense donc Je suis ». Car l’individu actuel ne pense que par les formats et processus qu’on lui a demandé et appris d’appliquer.
Ainsi fonctionne la plupart des personnes, ceci même avec une tête bien pleine, et soi-disant bien faite.
Donner à la philosophie les moyens d’appliquer sa pensée.
Le but de la philosophie est bien de produire des effets, mais elle se heurte au marasme des définitions qu’elle a elle-même contribué à créer, et à des nouvelles disciplines comme les sciences humaines. En tenant compte que la philosophie est enseignée à l’université, de fait elle appartient à un corpus, un corps d’état, ainsi la philosophie « laïque » ne peut pas exister aux yeux de la philosophie institutionnelle, officielle. Développer d’autres alternatives, ce que la psychanalyse a tenté à maintes reprises, est souvent voué à l’échec par cette mise en distanciation. Néanmoins c’est pleinement du ressort de notre démarche d’une psychanalyse PAR, qui continuera à revendiquer ce maillon d’articulation d’une thérapeutique philosophique, ou d’une philosophie réellement existentielle.
Une nouvelle approche, voire une nouvelle discipline, mais toujours est-il qu’en introduisant l’usage et les effets de notre discipline pour évoquer la posture psychanalytique de la PAR, nous assumons totalement la situation de son discours. C’est une philosophie en son sens le plus fort : celui d’un savoir qui se nourrit de tous les autres, assumant sa nécessaire subjectivité et amenant vers une amélioration de l’existence humaine. La PAR a développé une capacité nouvelle qui est la Pleine Lucidité Aboutie.
La PLA, au centre de tout cela, est un concept éthique, hérité d’un idéal philosophie et d’une pratique clinique. Il n’existe pas seulement en théorie car il s’agit fondamentalement d’un mode d’existence nouveau qui doit faire son chemin. Ce qui est développé ici concentre un ensemble de concepts heuristiques, à la fois au sens où ils décrivent des phénomènes trop peu évoqués, mais également car ils proposent une nouvelle possibilité d’être et d’agir en considération de ces derniers.
L’homme lucide a pleinement introjecté le concept d’inconscient individué et communautaire, et ainsi compris la portée réelle de la psyché. Cette nouvelle idée d’une psyché beaucoup plus aboutie, dans lequel l’homme a pris l’amplitude de la présence et de la force de l’inconscient. Ainsi je continue à clamer que la raison pure n’existe pas, car l’inconscient exulte en permanence des états qui vont activer l’ensemble des systèmes de la cognition, et auxquels la raison ne pourra jamais échapper.
Toujours cette obligation de codifier.
Ainsi les sociétés devant codifier par besoin ou nécessité soi-disant vitales, ont développé les sciences humaines dans lesquelles nous trouvons de nombreuses et différents disciplines, et notamment en ce qui concerne la psyché nous trouvons la psychiatrie, la psychologie, et la psychanalyse. Cet édifice thérapeutique, qui repose sur des substrats et concepts différents, et que j’ai toujours considéré comme complémentaires.
Toujours cette idée fausse, portée par ce besoin de tout contrôler, qui a été de considérer l’homme essentiellement à travers sa pensée et donc de son conscient. Cette démarche arrivant à une réduction de la représentation de l’appareil psychique qui serait comme une sphère, elle-même coupée en deux parties : l’une consciente et l’autre inconsciente. Ce qui est totalement erroné, et qui maintient l’idée de la puissance de la seule pensée. Mais cette idée qui d’ailleurs actuellement est remise en cause par ces mêmes neurosciences, au vue du matériel de réflexion que propose la psychanalyse semble plus une erreur de perception.
La société a créé des outils comme les sciences humaines.
Mais les sciences humaines sont-elles véritablement des sciences ?
Les sciences humaines étant l’ensemble des disciplines qui ont pour objet l’étude des attitudes et comportements humains, qui cherchent à mieux connaître ce qu’est l’homme. Les sciences humaines sont donc l’économie, la sociologie (étude des comportements humains en groupe), l’histoire, la psychologie, la psychanalyse, l’ethnologie (étude des mœurs des tribus primitives), la linguistique (étude des parentés des langues entre elles et étude de l’évolution des langues dans le temps et dans l’espace).
Où ranger la psychanalyse ? Très vite Freud l’a considérée comme une discipline à part entière, avec les mêmes noblesses que celles attribuées notamment à la médecine psychiatrique, mais très vite l’ « establishment » à tout-fait de tout remettra en place, et a hiérarchisé dans son avantage, élevant ainsi la psychiatrie au rang des référents institutionnels ayant sa place à côté de la justice. Ceux qui ont eu affaire à ce duo savent de quoi cette machinerie relève, et de quoi elle est capable par collusion.
Le psychisme vu par les sciences humaines
Les sciences humaines définissent le psychisme comme étant l’ensemble des processus et des phénomènes psychiques. Comme étant également l’ensemble des caractères psychiques conscients ou inconscients considérés en totalité ou partiellement, des phénomènes, des processus relevant de l’esprit, de l’intelligence, de l’affectivité et de la volonté constitue la vie psychique d’un individu.
Les philosophies de l’homme raisonnent principalement le psychisme par sa cognition. La cognition étant définie comme l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et qui mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problèmes la prise de décision, la perception ou l’attention.
Le concept de l’inconscient et de sa réelle prégnance.
Une rupture pour une avancée, mais non prise en compte.
Pourtant dés mille huit cent quatre-vingt-dix-neuf dans l’interprétation de rêves nous pouvons relever cette phrase célèbre de Freud : « l’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité » ce qui s’oppose à toute tentative de définition du psychisme à partir de la représentation consciente ou non consciente.
Ainsi la notion d’inconscient est utilisée pour désigner une sorte de fondement ou de principe premier, ce que j’ai pu développer et préciser en augmentant cette définition par l’apport du butyrum. (Cf les articles en traitant)
Mais cette dimension qu’apporte la psychanalyse, à savoir cette nette prédominance de l’inconscient n’a finalement jamais été intégrée dans l’ensemble des éléments de compréhension de la psyché, car Le capitaine du bateau dit toujours, je maîtrise l’océan !
Cependant il existe une vision moderne de la psyché, qui est celle que propose la psychanalyse PAR par l’introduction de la PLA.
PLA qui intègre elle, la pleine dimension et réalité de la psyché »
La PLA, au centre de tout cela, est un concept éthique, hérité d’un idéal philosophie et d’une pratique clinique. Il n’existe pas seulement en théorie car il s’agit d’un mode d’existence nouveau qui doit faire son chemin. Ce qui est développé ici concentre un ensemble de concepts heuristiques, à la fois au sens où ils décrivent des phénomènes trop peu évoqués, mais également car ils proposent une nouvelle possibilité d’être et d’agir en considération de ces derniers.
Cette vaste mystification a généré cette définition erronée de la psyché qui perdure et qui considère à égalité le conscient et l’inconscient. Conduisant à cette autre tromperie qui fait que le capitaine du navire peut penser maîtriser l’océan, mais en réalité il maîtrise bien peu de choses.
L’inconscient exulte en permanence des états qui génèrent des comportements que l’on perçoit éventuellement, que l’on croit contrôler, que l’on croit même avoir choisi, mais qu’au mieux, l’on ne peut que justifier. L’inconscient à une histoire qui est celle de l’individu, il est cette force, cette puissance de l’histoire en nous. je l’ai précisé, là où il se forme : dans le butyrum, qui est le lieu de rencontre du neurologique, du génétique, du biologique et de l’événementiel.
L’inconscient est avant tout une mémoire, la psyché est avant tout une mémoire vive active, mais qui pense également. Elle est en constante réversibilité et cheminement, ce qui la définit est son instabilité avec des zones décisionnelles, des circonstanciels.
L’ancienne représentation psychanalytique est à modifier car l’idée, la définition d’un Moi sécable n’est pas aboutie, le Moi intime est bien réel et lui n’est pas sécable, ni séquençable, il peut être confondu, oublié, mais il n’a jamais disparu.
Les conduites, les comportements, les choix, les appétences, les obéissances, les rebellions sont animés par cette structuration de nos inconscients nous donnant l’illusion de choisir. Mais nous sommes toujours dans cette illusion que donnait ce monde d’avant.
Le monde d’avant ce sont d’abord les parents. Les parents sont malgré eux, et malgré l’enfant des étalons subis. Pourvus qu’il soient bons ! L’enfant subira les excès et insuffisances de chacun, et en plus, le bon fonctionnement ou les dysfonctionnements du couple et de la fratrie si elle existe.
Ainsi des hommes et femmes eux-mêmes immatures deviendront et proposeront sans le savoir, un certain type de modèles. Une mère ou un père, tout deux installés dans des fragilités comme des rapports de force dans le couple dans leur activité professionnelle généreront de par les frustrations, soit des colères, soit des soumissions qui organiseront l’ensemble de choix. Je consacrerai plusieurs chapitres à partir de cliniques qui sont toujours plus parlantes et révélatrices pour ces compréhensions.
Dans la psyché, dans nos actes, il n’y a rien de gratuit, tout a un but et s’explique !
C’est en 1901 dans « psychopathologie de la vie quotidienne » que Sigmund Freud détaille le plus précisément le fonctionnement du lapsus et de l’acte manqué tel qu’il les comprend. Dans cet ouvrage il traite également de plusieurs manifestations de l’inconscient dans notre vie courante
L’acte manqué semble un petit passage à l’acte, le lapsus une simple méprise verbale, Le sujet le perçoit comme dû à une distraction, une difficulté cognitive, nous pouvons en citer parmi les plus communs :
- casser par inadvertance un cadeau d’anniversaire.
- se tromper de prénom.
- oublier un rendez-vous avec une connaissance.
- dire le contraire de sa pensée.
- partir faire des courses sans prendre de moyen de paiement.
- envoyer une lettre ou un SMS à un mauvais destinataire.
- Se tromper de jour, de date, d’endroit.
- oublier, à la suite d’une visite chez une personne, un parapluie, une écharpe.
- bloquer son nouveau mobile en oubliant le code.
- Mélanger ses souvenirs.
- oublier acte de naissance à la mairie.
Il n’y a rien de gratuit, tout à un sens, une finalité. La psychanalyse parlera bien d’actes manqués et de lapsus qui ne peuvent avoir échappé au langage commun. Nous savons donc tous communément que tout a une finalité économique au sens de l’acte, c’est d’ailleurs le fond de la métapsychologie freudienne. Dans cette théorie l’hypothèse économique est constamment présente dans la théorie freudienne où elle se traduit par tout un outillage conceptuel que la psychanalyse PAR a continué à développer.
Les notions d’actes manqués et de lapsus sont d’une importance capitale pour l’élaboration de la psychanalyse, la banalité et la normalité de ces phénomènes lui conférant une « haute valeur théorique » car ils sont la meilleure preuve de l’existence et de la permanence de l’inconscient et du refoulement. Les actes manqués, disparates et sans liens jusque-là, à la suite de l’intuition de Freud, ont un sens et ce sont des « actes psychiques ».
Cette capacité de représentation des manifestations de l’inconscient à travers les lapsus et actes manqués est une marque essentielle dans la compréhension de la psyché, avec cette prédominance de l’inconscient qui voudra toujours arriver à ses fins, et ses fins nous ne les connaissons pas forcément. Alors que tout le monde bénéficie de ces éléments de compréhension, qui sont les meilleures preuves de l’existence de l’inconscient et de sa prégnance, il se dégage comme un embarras qui consisterait à attribuer un caractère exceptionnel à l’événement, et donc par association et prolongement comme si l’inconscient n’existait que par bribes.
Ainsi l’on attribuerait comme une inadvertance, ou une erreur passagère, qui ferait que la psyché aurait créé par cette inattention, ou par défaillance, telle ou telle conduite, ou comportement ou parole. Comme une exception, alors que la réalité c’est que la pensée essaye de maîtriser l’ensemble de notre psyché, comme le capitaine du navire l’ensemble de l’océane.
Cette ignorance volontaire participe à cette complaisance d’une idée de la psyché toujours incomplète, non finie, car elle n’intègre actuellement pas la présence et dominance de l’inconscient. Paradoxalement cette volonté d’oubli, fait partie sans détour, de ce matériau des lapsus et des actes manqués dont la société aime à se nourrir.
Le fonctionnement de l’inconscient communautaire est identique à celui de l’inconscient personnel.
Ce fonctionnement appliqué à la psyché personnelle est bien évidemment applicable à la psyché collective. De la sorte des comportements automatiques, des conduites, des biens et des mal-pensances domineront les pensées des sociétés.
Cela est souvent dévolu, attribué aux religions, aux partis politiques, voire aux syndicats. Comme si une forme de bien bien-pensance, de morale sociétale, émanant on ne sait d’où, imposait à l’individu, au détriment bien sûr de son bon sens et de son libre arbitre, des conduites qu’il adoptera sans sa propre réflexion ni adhésion.
Puisque tout le monde le fait je dois de le faire, et même les résistances individuelles que la conscience personnelle pourraient ériger tomberaient rapidement car si l’ensemble le fait à quoi bien me distinguer, me différencier.
Dans notre société être soi est finalement assez dangereux, il vaut mieux ne pas paraître.
Parmi de nombreux autres, je propose d’observer un des exemples de cette non-finitude :
Je vais développer à travers les prochains articles les conséquences de cette mystification de la caverne, contribuant à des processus d’individuation incomplets, cela couplé à cette époque elle-même fragilisée par des formes de communication pour le moins aventureuses, car peu évaluables dans leur fiabilité.
Toutes ces circonvolutions illustratives, et longuement introductives étaient nécessaires pour expliquer à nouveau les complexités de la psyché et du fonctionnement de l’inconscient actuellement collectif, et non communautaire, en action. Notamment sur le fait que tout a une finalité économique, qu’il n’y a donc rien de gratuit, et qu’à ce titre il va être intéressant de croiser notre regard, et notre analyse sur certains comportements, dont certains sont très improbables et dont fait partie le Binge drinking.
Notre réflexion sera croisée autour de ces sujets :
- Il n’y a pas d’actes gratuits, car tout a une finalité
- Le manque de maturité individuelle et collective.
- Une société qui produit des conduites collectives addictives et toxiques.
- L’absence de libre arbitre.
Nous allons utiliser ce phénomène des binge drinking, parmi d’autres que nous développerons également, afin de prendre le soin d’évaluer les risques et les conséquences de l’ensemble de ces conduites. Ceci surtout dans l’idée qu’il n’y avait pas d’actes gratuits, que tout avait un but, une finalité économique, et ainsi comprendre à quoi ils servent, et qu’apportent ils à cette société.
Notre société a créé les « binge drinking » observons leurs fonctionnalités.
Évoquer cette pratique qui de fait devient très mode me semble un excellent point de départ pour construire d’autres réflexions, et argumenter cliniquement notre démonstration, car elle est représentative de dérives collectives, et individuelles dont les conséquences sont catastrophiques et dramatiques dans les deux hypothèses.
Ce terme anglo-saxon « Binge Drinking » se traduit par « alcoolisation ponctuelle importante » (API) dans un temps très court, avec recherche d’ivresse, il est connu également sous le terme « d’intoxication alcoolique aiguë » ou « alcoolisation massive ».
Mais alors à quoi servirait cette pratique qui sévit en France depuis une quarantaine d’années, au départ discrète, réservée à certains milieux, dits branchés, puis de plus en plus fréquente et faisant partie maintenant de toutes les habitudes. Cette pratique commence très jeune, il n’est pas rare actuellement de voir des moins de treize ans, garçons et filles de tous milieux. D’ailleurs ceux-ci viennent quand il n’est pas trop tard dans nos cabinets essayer de récupérer les morceaux, s’il en reste.
Cela n’a rien à voir avec les nuits d’ivresses éventuelles, ou bien des noubas d’étudiants, il s’agit bien de pratiques sociales, sociétales, ritualisées comme un rite de passage, mais passage qui va sourdre en l’individu des années, avec toute la kyrielle de dégâts psychologiques et physiologiques que cela peut créer. Ceci avec la bénédiction crédule des parents apparemment impuissants.
En réalité il ne s’agit pas d’un rite de passage, mais d’un lessivage collectif pour la mise en scène d’une paupérisation collective de l’individu.
« Laissez-les s’amuser, c’est de leur âge ! » opposera la vindicte populaire, et c’est de cela dont nous allons parler, en nous rapprochant de notre réflexion qui est liée au mythe de la caverne, ceci croisé avec l’axiome « tout a un sens, tout a un but », car il n’y a jamais de hasard en matière de conduites ni de comportements.
J’ai toujours écrit que la psychanalyse était une subversion, car quand elle permet à l’individu de parvenir au stade de la perlaboration autogène, puis d’accéder ainsi à cette capacité qu’est la PLA, cette pleine lucidité qui permet l’exercice du bon sens et du juste milieu, donne de fait du fil à retordre à ces mauvaises bien-pensances. Car l’être individué trouvera de facto son libre arbitre, et ceci se révèle véritablement dangereux pour des sociétés elles-mêmes immatures et inabouties. D’ailleurs il est vraisemblable que sous la pression de groupes de minorités, la psychanalyse dans ce qu’elle présente de subversif, tout simplement en réinjectant l’usage du bon sens soit encore plus l’objet d’attaque afin d’en minimiser ou d’en ridiculiser les apports.
Mais alors a quoi servent les Bing drinking
Ainsi notre société a développé cette pratique qui consiste à se mettre au plus bas, par l’alcool au départ, puis maintenant par un ensemble de substances autrefois réservées au plus fortunées, mais qui se démocratisent.
Alors là en l’occurrence il n’y a rien de manqué, mais au final plutôt d’actes ou d’actions réussis, quant à l’ampleur des dégâts, notre intérêt est de comprendre à quoi, et à qui cela sert.
Deux conventions sont en activation :
- La fonction objet/sujet
- Il est interdit d’interdire
Bien sûr que ce slogan « Il est interdit d’interdire » a mis des années à s’installer, mais il creuse son sillon dans l’imaginaire populaire dans cet inconscient collectif qui n’est pas encore devenu communautaire. J’avais dans les articles précédents expliqué la façon dont les images plus ou moins subliminales véhiculées par les films, et les ouvrages influaient sur les esprits comme :
Ah bon on peut faire cela ! Alors pourquoi pas moi !
Nul n’est le bienvenu pour te dire ce que tu dois faire !
Malheureusement dans ce contexte, qui n’agit pas dans le sens d’une élévation mais plus d’une récession, car il est plus facile de devenir clochard, que président de l’humanité, avec bien sûr toute les bonnes raisons de cela.
Je traiterai dans les articles suivants la duelle dynamique qui relève de l’opposition entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Mais nous savons que l’enfant confronté à ses désirs, doit apprendre à appréhender que la réalité existe. C’est déjà le premier pas qui lui permet de quitter le stade narcissique primaire et cosmologique. A ce moment l’intelligence de l’accompagnement parental, nécessitera d’être une démarche de bon sens. Bon sens qui devra permettre d’évaluer pour l’enfant, puis d’apprendre à l’enfant à évaluer avec le parent, pour ensuite permettre à l’enfant de savoir évaluer seul. Ceci afin d’être en maîtrise de cette faculté d’évaluation, que dans la démarche PAR nous faisons apparaître le plus rapidement possible à l’analysant, et qui se nomme perlaboration autogène, pour ensuite activer la PLA.
- Évaluer pour l’enfant.
- Évaluer ensemble avec l’enfant.
- Pour que l’enfant sache évaluer seul.
C’est un équilibre complexe à organiser, mais qui va permettre à l’enfant d’apprendre puis de progresser. Cependant se posera de fait arrivé à ce stade qualitatif, la question : jusqu’où doit-on, jusqu’où peut-on amener l’enfant, et pourquoi là, dans cette possibilité-là, plutôt qu’une autre ?
Et l’ensemble des possibles va apparaître entre des prétentions comportementales, artistiques, sportives, des conduites sociétales, des aspirations d’études. Mais alors, jusqu’où aller et à quoi prétendre ? Quelles sont les réels outils d’évaluation à disposition des parents en fonction de leur propre réalité, et que sont-ils d’ailleurs en capacité d’évaluer de cela ? Nous savons que la PLA permet de répondre à ces questions, mais qu’en est-il autrement ?
Nous n’allons pas faire ici de sociologie sauvage en reprenant Durkheim et la fonction de déterminisme social, mais il est bien évident que tous nos axes de réflexion, sont organisés autour de ces sujets, notamment lorsque je développe cet axiome :
Nous sommes le produit de nos déterminismes, à nous d’en devenir le fruit.
Car nous ne choisissons pas plus nos parents que le fait de naître, et c’est bien dans cela que le Moi va s’organiser, avec toutes les névroses à la cf que le carrossier PAR va travailler à décabosser.
Ainsi les parents appartenant à différents milieux sociaux de toutes natures vont imprimer à l’enfant, ne le voulant, ou sans le vouloir, souvent les deux ensemble, ces préceptes :
- Soit son appartenance à son système référent d’origine, pour qu’il en fasse son propre système de valeur.
- Soit ne vont rien transmettre, laissant par volonté ou par démission, à l’enfant de percevoir ce dans quoi il est inscrit.
- Soit seront porteurs de façon plus ou moins intuitive d’une capacité de PLA apprenant à l’enfant à s’évaluer en leur transmettant par leur propre attitude cette démarche.
Les deux premières catégories vont poser des postures qui sont de deux natures, soit :
- Au nom de la liberté, tu fais ce que tu veux et nous retrouverons ainsi l’appartenance, l’appel de la caverne. Cela empêchant de se dé-fusionner pour s’individuer, bloquant ainsi l’enfant au stade de l’identité entre trois et six ans.
- Tu dois appliquer et cultiver les règles de notre milieu, ce qui exigera telle ou telle attitude et comportement de ta part. Ainsi finalement nous retrouvons de la même façon la caverne car cela ne permet pas à l’enfant de s’individuer. Le dogme étant en lui même une reproduction de cette matrice d’avant.
Mais rares sont les contextes familiaux qui permettent : d’aller, de dire, d’oser, d’oser dire. Ceci pour se dépasser, pour s’élever, pour prétendre … Simplement pour aller plus loin que tout ce qui pouvait avoir été pensé et déterminé, pour aider l’enfant à construire ses rêves, puis pour les réaliser par la transcendance
Nous retiendrons ici l’usage du terme de transcendance, dans le sens de franchir, de se surpasser, car cela indique l’idée de dépassement ou de franchissement de soi. C’est le caractère de ce qui est transcendant, est au-delà du perceptible, et des possibilités de l’entendement.
Vertiges de l’ivresse.
Mais être rapidement ivre, n’œuvre malheureusement pas dans le sens d’une transcendance, mais désespérément dans celui d’une régression. Nous sommes dans une régression individuelle, puis sociétale et collective
Être vite ivre, c’est au-delà de tous les jeux de soi-disant désinhibition, perdre rapidement tout contrôle dans une pseudo idée de liberté, qui est en réalité celle de se soumettre au jeu du collectif. L’excitation sexuelle est en œuvre indubitablement. Et au nom de cette désinhibition, très difficilement contrôlable, l’on se lâche, et surtout on fait comme le groupe.
Un nouveau paradoxe car il s’agit bien ici, d’une interpellation de notre nature phylogénétique qui mise en œuvre produit ces conduites instinctuelles les plus débridées, ramenant l’être ainsi dépouillé, à son état le plus primaire, le plus sauvage et primitif. Tous les excès sont donc permis encouragés.
Détruire les identités en abêtissant les gens.
Lâcher prise, perdre le contrôle de soi, le plus vite possible, porté par le groupe et l’euphorie présente dans un premier temps. L’effet du groupe est supporté également par des paris tristement, plus ou moins grossiers et ridicules. Le but étant de perdre le contrôle jusqu’à aller à la folie des actes insensés, mais toujours adoubés par le groupe.
Souvent déshabillés et exhibés. Cette posture présente une double fonction par le fait de se montrer nu : la faiblesse individuelle, la perte de dignité non avouée. Ainsi l’extrémisme des jeux pouvant aller à des attouchements, et actes sexuels souvent catastrophiques. Avant la pratique de la mise à mort dont nous parlerons dans un autre article, la mise à nu a pour mission d’enlever toute prétention d’être, tout respect de soi, de se retrouver plus bas que terre livré sans aucune protection à la vindicte populaire. Ainsi le groupe s’auto-entraîne à s’autodétruire !
Les gueules de bois dans nos cabinets révèlent des catastrophes.
Ces pratiques sont évoquées à tort comme des rites de passages, des rituels, par des parents crédules, du moins pour ce qu’ils ont perçu de ces jeux, alors qu’il ne s’agit que de niveler par le bas l’individu, en l’occurrence leur enfant, par ce qu’il y a de plus avilissant cette invocation des instincts et pulsions primitives. Rien à voir avec un rite de passage.
Le but consiste à faire de ces êtres, qui sont à ce moment perdus, des animaux que l’on contrôlera par un carcan, un collier. Toute forme de dignité leur étant ainsi enlevé le groupe saura rappeler à l’individu les postures dans lesquelles il était, même si chacun partage la même duplicité. Il n’y a plus d’espace ni privatif, ni personnel et cela comporte des répercussions dans de très nombreux domaines.
Ce groupe est en lui-même et par lui-même un chantage ambulant.
Si tu ne fais pas comme nous, nous serons toujours là pour te retrouver et te le rappeler, car tu dois te soumette. Ainsi la boucle est bouclée l’individu ne peut quitter le groupe, la meute à laquelle il appartient, sera là pour lui rappeler constamment les situations dans lesquelles il s’est mis au plus bas, il n’a plus qu’à en accepter les codes obligés.
Le processus d’individuation est à nouveau rompu et il sera très difficile à réactiver, mais c’est bien cela le but. Casser le processus d’individuation pour que l’individu se fonde dans la masse, retrouve l’esprit de la caverne qui est pour rappel : « Nous ferons pour toi, nous penserons pour toi, et toutes nos règles et lois te seront les bienvenues. »
Actuellement notre société devrait profiter d’un Moi communautaire établi et rayonnant, mais le société ayant privilégié, ou subi la libération des instincts collectifs : le Ça en psychanalyse, elle est obligé de les réprimer par le Surmoi, que sont les lois, les règles, les réglementations, de toutes natures. Ainsi toutes sortes de groupes par le simple fait qu’ils soient une ligue, se considèrent comme un groupement d’opinions, et veulent par la spécificité qu’ils pensent être légitime à présenter, imposer des conduites curatives à leur égard, alors que leurs singularités relèvent plus du pathologies au sens cliniques, que de revendication crédibles, une série d’article debunkera une partie de ces conduites autoritaires.
Observons d’ailleurs pour amusement le père La France qui se fâche, et que dira l’enfant : Je vais me plaindre à notre mère l’Europe notre matrice, elle sera elle plus forte que toi. Nous voyons à nouveau que l’altérité des « Deux Autres » que j’ai évoqué dans le chapitre III « l’homme qui voulait contempler .. » ne fonctionne pas, et ne pourra jamais fonctionner, il faudra que l’un des deux disparaisse, le père France, ou la matrice Europe, le combat Père, Mère, le combat homme femme.
Au niveau d’une représentation institutionnelle et donc dans le cadre de cet inconscient collectif, nous ne pouvons que constater être dans la représentation bien présente de l’esprit de la caverne. Nous voyons l’aspect pernicieux de cette caverne toute molle, qui aura tendance à tout lisser. Toute tentative d’édification personnelle sera contrée.
Lisser par le bas, pour niveler semble être le maître mot.
La fonction matricielle est de prendre les plaintes, plus elles seront nombreuses plus nous pourrons geindre ensemble, car telle est bien la fonctionnalité de la matrice. Recueillir les plaintes pour s’en nourrir. Plus de plaintes et plus de matrice, serions-nous tenter de prôner, mais nous verrons que cela est beaucoup plus complexe.
Avec toutes ces morales avilissantes à la mode, qui clament à grand de renfort de : « fait ce qui te plaît, nul n’est le bienvenu à te dire ce que tu nous faire » la boucle est bouclée. Ainsi l’individu piégé dans une soi-disant idée de sa liberté est dans un carcan de ridicule vulgaire.
Il y a une régression aux stades oral et anal, ainsi le but est bien d’empêcher de parvenir au stade de l’identité qui est le stade phallique, nous pouvons concevoir l’étrangeté du terme qui est simplement introduit pour décliner
L’individuation travaille avec et dans le stade de l’identité.
Il est important à ce stade de développement de réinjecter le pourquoi de l’usage des outils psychanalytiques, comme la théorie des stades de Freud paru dans trois essais sur la théorie sexuelle en 1905, que j’ai la grande prudence d’employer comme des outils indicateurs et informatifs. Certaines disciplines fonctionnent à force de vérité assenées. C’est la raison pour laquelle j’ai introduit prudemment la relativité de l’aspect véritablement scientifique des sciences humaines, ceci dans tous les domaines psys confondus.
Mais ces outils sont des instruments de lecture, également de mesure, qui faute de mieux actuellement, sont fiables, pertinents et performants surtout. Car nous avons observé que l’ensemble des soulagements thérapeutiques appartenaient bien aux registres que la psychanalyse PAR met en jeu, par l’usage de ces outils principalement.
Tous les parents, éducateurs, puériculteurs, savent par expérience et observation que la théorie de ces stades est fonctionnelle sans d’ailleurs, qu’ils sachent ni la nommer, ni obligatoirement bien la manipuler. Cependant il s’agit d’un outil de mesure et d’observation.
En l’occurrence les processus d’individuation ne peuvent réellement émerger que dans le stade de l’identification. Dans la théorie freudienne, cette période tient une place particulière dans l’aspect identificatoire de la construction de la personnalité. C’est la période durant laquelle le petit enfant s’identifie à la personne de même sexe que lui dans le couple parental.
Ainsi cette période de 3 ans à 6ans permet l’émergence de :
- Stade de l’identité.
- Stade de l’identité obligatoirement sexué.
- Pour finaliser ainsi l’émergence du processus d’Individuation.
Ainsi est activée la régression au cloaque.
Nous verrons dans les autres articles à venir qu’une autre harmonique en découle qui est le stade du cloaque, ou plus connu sous la théorie sexuelle infantile archaïque. Une telle « théorie » est, selon Freud, très précoce, elle correspond au stade cosmologique que j’ai décrit. On notera qu’elle correspond à certaines données dégagées par la psychanalyse, et qui expliquent notamment l’évolution de la sexualité et son organisation future pour les choix d’objets/sujets.
Des fragments cliniques pourraient en illustrer la complexité de la question en soulignant l’interaction des représentations liées aux fonctions anatomiques, la régression anale post-œdipienne et l’empreinte maternelle sur la fille. La discussion revient sur la représentation de l’intérieur du corps, l’enjeu de la passivité, faisant ainsi apparaître le poids d’une légère anomalie congénitale
Nous retrouverons bien sûr de fait, le terme et l’usage de cloaque que nous pouvons appliquer à l’humanité, comme à la société, à la presse, également aux modes, le cloaque de vanités et de vices, les cloaques d’ignominie, d’impiété et de mauvaises mœurs.
Ainsi activée cette régression au stade « cloatique » permet toutes les dérives et déviances personnelles sociétales, ce que nous pouvons malheureusement constater.
Pour en revenir à la fonctionnalité du Binge Drinking, il amène et oblige l’adolescent, le jeune adulte ou simplement le participant en activant ainsi une récession et régression. Ainsi velléité de s’affranchir, de s’émanciper, de trouver son autonomie de marquer son territoire ou tout autre process d’affirmation sera cassé à la base.
Nous en revenons à cette observation : « si tout le monde pense A, je ne développe plus le réflexe de réfléchir de peur de me différencier et d’être rattrapé par le groupe », ainsi le processus est en activation : « je suis frustré, et maintenu dans la frustration, et vais donc chercher à continuer à alimenter et rechercher cette ivresse qui m’amènera à maintenir cette illusion ».
La finalité voulue est bien cette récession et régression, et le but est réellement de considérer comme normal tout ce que le groupe pense. Puisque le groupe pense que ceci est bien, il est de bon ton de penser de même. C’est ainsi que nous voyons apparaître tous ces folklores qui sont en réalité de véritables cliniques psychiatriques.
Plus l’individu sera rabaissé plus des règles les plus farfelus seront imposées, et plus des lois obligeant à leur application apparaîtrons.
Ainsi nous organisons le retour de Sodome et Gomorrhe.
L’histoire ne nous a pas suffisamment servi d’exemple. La coercition actuelle est cette volonté de casser le libre arbitre par l’abnégation de la capacité à trouver le juste milieu. Seule la pensée unique n’a de place. Mais nous savons que toute société ou civilisation inscrite dans ce monolithe de pensée s’écroulera.
L’actualité nous offre des supports pour une série d’article qui va compléter cette idée d’une finalité économie a ainsi abaisser l’individu par le nivellement.
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