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Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

Psychanalyse ou philosophie : Il y a un temps pour tout

La philosophie commence quand la psychanalyse s’arrête… ou alors est-ce l’inverse ? La première hypothèse dit deux choses : que la philosophie nécessité la santé, et que la psychanalyse traite la maladie. La philosophie comme aspiration à la sagesse, renvoie au fait de surmonter les obstacles de la vie, les expériences contraires qui la façonnent mais qui sont en définitifs extérieures à nous. La sagesse est ici le moyen de se prémunir de ce qui pourrait nous affecter, de ce qui ne dépend pas de nous, mais peut nous heurter. La fameuse maxime stoïcienne caractérise à merveille cette idée de savoir raison garder et d’évaluer avant tout ce qui dépend ou ce qui ne dépend pas de nous.

A l’inverse, la psychanalyse aurait cette vocation à régler l’intérieur, ce qui fait que l’esprit ne fonctionne pas correctement serait pour ainsi dire inapte à tout exercice de la sagesse. L’exemple du paranoïaque explicite bien cette idée : Il raisonne juste sur des prémisses fausses, il ne peut pas relativiser, faire la distinction entre ce qui arrive dans le monde et ce qui lui arrive. Par conséquent, tout événement contraire est interprété comme nuisible pour lui car il demeure toujours victime dans son système. Il ne peut pas être sage dans la mesure tout ce qui l’affecte dépend de lui, ou plutôt est causée par quelque chose qui lui en veut personnellement.

D’emblée, cela semble logique, la santé est la condition sine qua non de la vie et philosopher, au sens d’une orientation éthique de celle-ci vers le bonheur exige une capacité de raisonnement qui ne soit pas affectée à la racine par un inconscient troublé. Dans l’idéal, cette vision des choses pourrait fonctionner mais en pratique la simplicité tend s’effacer au profit d’un mélange parfois confus.

La prégnance de l’inconscient

Cette confusion la PAR l’a bien comprise avec l’inconscient, notion trop souvent confondue avec le non-conscient. Il ne s’agit pas de l’opposé du conscient et encore moins de la conscience. Il ne suffit pas d’acter son existence de façon négative au sens où il s’agit en somme de ce qui échappe au conscient, mais de le comprendre comme partie majoritaire du psychisme. La PAR a défini le psychisme comme vaste maillage intemporel dans lequel tout active tout et dans le quel l’inconscient de cesse d’exulter des états qui nous affectent en toute circonstance et sans que nous parvenions souvent à le repérer. Cette idée conduit au fait que l’inconscient interagît sans cesse avec le conscient, ne serait-ce que dans le phénomène du refoulement. Il s’agit de forces qui se frictionnent, agissant parfois de concert, mais aussi parfois en contradiction.

La philosophie dès Platon avait théorisé ce phénomène intérieur dans l’analyse de la tripartition de l’âme. Trois parties hiérarchisées selon leur position dans le corps, mais surtout selon leur fonction dans l’ethos, à savoir la façon de vivre reflétant la qualité de l’âme en question. Pour Platon, le cœur (Thumos) était le centre de l’action et le lieu d’affrontement des deux autres parties, la première inférieure située dans le bas-ventre (epithumias) et l’autre supérieure située dans la tête : l’esprit (noûs). On imagine bien quelle partie est celle à écouter et quelle est autre à combattre pour Platon. Pourtant, si nous omettons la hiérarchisation il est intéressant de souligner le lien actif qui les unit pour en faire un tout et non des entités ontologiquement séparées.

En revanche, ce que suggère cette hiérarchisation des parties de l’âme est un triomphe de la raison sur l’émotivité et ainsi en terme psychanalytique, un éloge du refoulement. Cela, la psychanalyse est la première d’ailleurs à le faire, heureusement que le refoulement existe pour nous préserver de notre passé et des souffrances intolérables qui y sont associées. Hélas, ce que cela montre dans le même temps, c’est la prégnance de l’inconscient sur le conscient. Bien qu’en apparence nous soyons préservés, nous ne pensons pas par définition à ce que nous refoulons, l’énergie nécessaire pour garder cela enfouis n’est pas dépensé ailleurs. Pour reprendre ce que nous disions plus haut sur la bonne santé nécessaire à la philosophie, le refoulement empêche l’esprit de tourner à plein régime et d’exprimer son potentiel car tout est relié dans le psychisme.

Pour en revenir à la description de l’inconscient et au conscient en tant que forces, nous pourrions dire qu’il s’agit au final de forces alliées, car elles partagent la même énergie. Deux forces qui ont le même but ; l’équilibre du psychisme, la préservation de la vie et de l’équilibre mentale, mais pas les mêmes tâches. De ce fait, elles peuvent entrer en contradiction sans qu’elles ne s’opposent réellement. Le but de la psychanalyse serait ainsi de les mettre en accord, non pas en renforçant le refoulement, mais par de l’éthique ou autre thérapie comportementale, mais en désamorçant l’énergie mobilisée dans le refoulement pour la mettre à disposition de la volonté.

Ainsi, nous serions plutôt amenés à dire que la psychanalyse commence là où la philosophie a échoué dans sa dimension éthique. Cette dernière se contentant de dire ce qu’il faudrait faire échoue à mettre les conditions de possibilités pour que ce vœu pieu se réalise, qu’il vise d’ailleurs la morale aussi bien que le bonheur.

Une psychanalyse, et après ?

Une objection vient cependant éclaircir le tableau. On pourrait dire que c’est précisément l’objet de la séparation temporelle entre la philosophie et la psychanalyse. La philosophie ayant appris de ses erreurs en matière psychologique laisserait à la psychanalyse le temps de restaurer cette énergie au profit de la santé du sujet. Cette énergie sera ensuite nécessaire à l’exercice d’une pensée pouvant aspirer au bonheur. En d’autres termes, l’histoire a fait succéder la psychanalyse à la philosophie, mais l’avenir appartient au philosophe qui est celui, qui libéré de ses névroses, peut enfin instaurer le règne de l’esprit et de la raison.

A cela, la P.A.R répond : n’avez-vous rien appris ? Peut-on raisonner après avoir déraisonné tout sa vie ? Autrement dit, la raison pure, non pas au sens kantien d’une capacité de connaître a priori de l’expérience, mais quand même un peu, peut-elle exister une fois qu’on l’a nettoyée ? Un des enseignements de la psychanalyse, et même de nombreux philosophes, est pourtant bien le contraire de cette idée : la raison pure n’existe pas et il faut en faire le deuil, car seulement après vient l’espoir apporté par la lucidité.

Une preuve de lucidité est déjà le fait d’admettre qu’il n’est pas possible de raisonner de façon entièrement détachée. L’expérience le montre et de manière plus conceptuelle toute pensée s’inscrit dans l’expérience, en ce sens qu’elle est toujours en situation et incarnée par quelqu’un, ce quelqu’un ayant une histoire, des déterminismes et des désirs.

Or, en contrepartie, il est possible d’avoir conscience de tous ces paramètres qui nous façonnent non pas à la manière d’un archiviste qui se souvient de sa collection de déterminismes, mais d’une sentinelle toujours à l’affût de ce qui l’affecte. Il s’agit néanmoins d’une sentinelle sereine qui n’est pas non plus dans la crainte et l’appréhension de sa propre volonté. Il s’agit bien de la PLA (pleine lucidité appliquée) qui est la finalisation des perlaborations en PAR.

Les perlaborations autogènes, endogènes et exogènes, sont les liens entre le passé revécu dans la cure à travers les abréactions et ce qu’il y a après, le nouvel horizon de vie qui se déploie. De ce fait, elles sont pleinement philosophiques au sens où elles tendent à définir une approche du monde qui se fonde sur la formulation des nouvelles aspirations de l’analysant. Elles sont ainsi pleinement empiriques et pragmatiques, car elles composent avec le passé vécu et des attentes enracinées dans la réalité recomposée, restructurée et non plus fantasmée. Par conséquent, il ne peut pas avoir de raison pure, d’une parce qu’il n’y en a jamais eu, mais aussi car un tel idéalisme ne serait pas souhaitable pour l’analysant.

Une même temporalité

Bien entendu, le terme générique de philosophie ignore ici la pluralité de ses approches et de ses nuances et il a pour but de désigner plutôt une tendance à l’idéalisme qui traverse néanmoins une partie de l’histoire de la philosophie. Pourtant, la PLA emprunte bel et bien quelques voies de cette histoire qui n’avaient pas pu prolonger leurs réflexions, notamment en ayant que trop peu approfondi le concept d’inconscient. La lucidité se retrouve par exemple chez Aristote sous les traits de la sagesse pratique (phronesis), qui est cette mise en action de la connaissance dans l’expérience de manière juste et à propos. Le sage aristotélicien entretient cette lucidité par une perpétuelle actualisation de sa capacité à faire le bien, que l’on pourrait transposer ici avec la perlaboration autogène, la capacité à s’observer et à agir en conséquence de manière appropriée. La PLA hérite aussi de Spinoza et de son concept de joie, l’augmentation de sa puissance d’agir par la connaissance de ce qui nous affecte et donc la tendance à répondre aux désirs qui vont de ce sens. Cette connaissance de soi est un thème que la philosophie a longtemps traité de bien des manières et que la PAR a traité de façon méthodique et clinique.

Par conséquent, il semble qu’une séparation temporelle de la philosophie et de la psychanalyse soit dépassée, car la PAR fonctionne précisément par l’interaction des deux. L’exploration du passé n’est pas séparée de la préparation de l’avenir dans la méthode PAR. Cette gestion de la temporalité fait la force de la méthode, car elle assure à l’analysant un changement profond et salutaire qui ne le laissera pas perdu dans un cheminement introspectif sans fin ou avec des conseils irréalisables dans sa condition. Cette temporalité est assurée dans le cadre de la mitoyenneté et de l’alliance thérapeutique qui permet à l’analysant d’être accompagné de façon didactique et interactive au lieu de la dimension performative et moralisante que l’éthique philosophique peut avoir.

Enfin, dire que les temps de philosopher et d’analyser sont différents, c’est aussi dire que philosopher n’implique pas que nous pensions déjà à nous. Or, qu’est-ce que philosopher si ce n’est pas penser à soi à travers une représentation du monde que nous habitons ? Sans philosophie que serait la psychanalyse ? Certes, mais réciproquement, il faut se demander comment philosopher sans psychanalyse et non pas seulement sans avoir fait de psychanalyse. La PAR apporte une vision de l’homme affranchi de ses déterminismes en lui donnant les moyens d’agir librement, car elle lui apporte la capacité de penser. Ainsi, c’est à travers le concept de pleine lucidité qu’elle invite la psychanalyse et la philosophie à partager la même temporalité et la même énergie.

En définitif, penser sans psychanalyse, en faisant fit de ses déterminismes a fortiori inconscients, est effectivement un chemin dangereux. Cependant, cette démarche que l’on entreprend pour guérir de ses névroses n’est pas seulement une étape, comme un examen ou une certification. La PAR avec la PLA insuffle un art de vivre, une éthique qui va au-delà du stade clinique. Devenir responsable est un acte qui dépasse la cure et s’inscrit dans une dimension existentielle.

Brendan Aubry.

Psychanalyste, enseignant à l’IFPAR

Philosophe, essayiste

Jacques Rivalin, Psychanalyste et Psychothérapeute à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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