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Jacques Rivalin

Psychanalyste à Nantes - Psychothérapeute à Nantes - Psychothérapie à Nantes
Président de l'Institut Français de Psychanalyse P.A.R

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Articles et brèves de Jacques Rivalin, abordant de très nombreux thèmes philosophiques et métaphysiques sur le développement conceptuel de la P.A.R et la présentation de tranches de vie philosophiques.

Concept de Mitoyenneté en Psychanalyse P.A.R

Le concept de mitoyenneté, tel que je l’ai développé dans le cadre de la psychanalyse P.A.R, désigne un nouvel espace théorique et pratique où s’opère l’activation du processus psychanalytique. Il s’agit d’un espace intermédiaire, à la fois partagé et autonome, situé entre l’analyste et l’analysant. Contrairement à la psychanalyse classique qui se concentre principalement sur le transfert porté par la neutralité bienveillante, la mitoyenneté introduit une interaction dynamique où l’analyste, sans rompre avec sa posture de neutralité, joue un rôle plus actif dans l’élaboration des contenus inconscients et la perlaboration.

Cet espace mitoyen se caractérise par la co-construction du sens, où l’analysant n’est plus seulement en quête d’interprétation passive, mais devient lui-même un agent actif dans le processus thérapeutique. La mitoyenneté permet de localiser enfin l’activation en psychanalyse en créant un terrain propice à l’émergence de prises de conscience et à la résolution des conflits psychiques, tout en préservant l’autonomie de l’analysant.

Ce concept marque ainsi une avancée novatrice dans la psychanalyse en offrant un cadre plus opérationnel et interactif pour favoriser la transformation psychique.

Certains critiques pourraient arguer que le concept de mitoyenneté pourrait compromettre la neutralité de l’analyste, qui est traditionnellement un principe central en psychanalyse. En favorisant une dynamique plus active de co-construction du sens, il y aurait un risque que l’analyste prenne une position trop directive, réduisant ainsi l’autonomie de l’analysant.

Aussi, il est important de clarifier que la mitoyenneté ne consiste pas en une intervention directe de l’analyste sur les processus internes de l’analysant, mais en la création d’un espace d’échange où la neutralité bienveillante est maintenue car fondamentale. Il est fondamental d’insister sur le fait que cet espace permet à l’analysant de s’approprier activement son processus thérapeutique sans que l’analyste impose des interprétations ou des directives.

De même certains pourraient critiquer le concept de mitoyenneté comme étant trop abstrait ou difficile à mettre en pratique de manière systématique dans les séances de psychanalyse. Les psychanalystes pourraient se demander comment concrètement créer et maintenir cet espace mitoyen au cours des séances. Pour cela, j’ai développé plusieurs outils que nous allons développer dans cet article, qui sont :

  • La pleine maîtrise du contre transfert
  • Le placenta analytique
  • Le journal psychanalytique
  • Le syllogisme psychanalytique
  • Un code linguistique
  • Les itérations

Pourquoi ce terme de mitoyenneté ?

Le choix du terme « mitoyenneté » pour décrire ce concept en psychanalyse P.A.R me semble particulièrement judicieux pour plusieurs raisons que j’avais déjà commencé à énoncer et que l’on peut approfondir davantage. Voici pourquoi ce terme exprime de manière précise l’idée que je souhaite véhiculer :

Un équilibre entre ce qui est commun et ce qui est différencié :

  • Le terme « mitoyenneté » renvoie à l’idée d’un espace partagé, mais distinct, comme un mur mitoyen qui sépare tout en reliant deux entités. Cela correspond parfaitement à la dynamique en jeu dans le travail psychanalytique, où l’analysant et le psychanalyste cohabitent dans un espace thérapeutique commun, tout en conservant chacun leur rôle spécifique. Le psychanalyste, avec sa neutralité bienveillante, offre un cadre, tandis que l’analysant s’implique activement dans son propre processus de perlaboration.

Une participation active de l’analysant :

  • Contrairement à certaines approches traditionnelles où le patient peut être vu comme passif, voire soumis à l’autorité de l’analyste, le concept de mitoyenneté introduit une dimension d’implication active. L’analysant n’est pas un simple récepteur, mais un acteur dans l’espace partagé. Ce terme reflète donc l’idée que le processus thérapeutique est une co-construction où les deux parties interagissent, chacune apportant une contribution essentielle. D’ailleurs, tout dans la méthode permet d’être un acteur, notamment le nouveau concept de placenta-analytique qui augmente la notion de transfert et surtout en permettant une sollicitation constante, et cela en dehors du cabinet, mais … dans le cadre de la cure.

Placenta analytique syllogisme psychanalytique sont les outils de la mitoyenneté.

– Neutralité bienveillante et différenciation des rôles :

  • La mitoyenneté permet aussi de souligner la différenciation des rôles sans que celle-ci ne devienne une hiérarchie. Le psychanalyste, bien que détenteur de l’expertise et garant du cadre, ne domine pas l’analysant. Au contraire, il crée un environnement où celui-ci peut explorer librement ses pensées et émotions. La neutralité bienveillante n’est pas une absence, mais une forme d’engagement discrète, laissant à l’analysant l’espace nécessaire pour s’impliquer pleinement dans le processus.

– Conceptualisation de l’activation en psychanalyse :

  • En décrivant cet espace partagé comme un lieu de « mitoyenneté », il est introduit une manière de concevoir l’activation en psychanalyse. L’activation ne se limite pas à un acte unilatéral de l’analyste ou à une simple réceptivité de l’analysant. Au contraire, elle émerge de l’interaction dynamique dans cet espace commun mais distinct. La mitoyenneté devient alors un cadre conceptuel pour comprendre comment l’énergie psychique circule et se transforme au sein de la thérapie.

Pourquoi l’activation ?

Il est important de rappeler que l’objectif fondamental de la psychanalyse P.A.R (Process Analytique Rivalin) est, à minima, d’alléger ou de faire disparaître les symptômes, de réduire ou d’éliminer les pathologies, d’intégrer pleinement le Moi intime, de compléter la démarche par les Perlaborations Exogènes Finalisées (P.E.F) et, si possible, de développer la Pleine Lucidité Appliquée (P.L.A). Cette approche dépasse largement le simple maintien du patient dans un espace où seule l’écoute de la plainte serait encouragée. Contrairement à certaines thérapies qui se limitent à une libération de la parole sans fin ni fondement conceptuel, la psychanalyse P.A.R cherche à transformer le patient, passant d’une posture de victime à celle de responsable de soi.

De nombreuses thérapies, par incompétence ou « intention politique », tendent à maintenir le patient dans un rôle de victime, le conférant ainsi à une simple expression de la plainte, où il est valorisé d’avoir ses patients comme « ses petits pauvres, ses petits orphelins » autour de soi. Bien que la souffrance soit hiérarchisée, allant de supplices atroces à de légers traumatismes, la distinction entre ces expériences est énorme. Cependant, le principe de réversibilité soutenu par la psychanalyse P.A.R. demeure applicable, permettant à chacun de se libérer de ses déterminismes.

La question se pose alors : jusqu’où peut-on aller pour guérir et récupérer les patients profondément affectés par la psychose ou la maladie mentale ? Les psychiatres qui ont entrepris une démarche personnelle en P.A.R. se sont tous confrontés à cette interrogation, souvent absente de leur protocole thérapeutique classique, qui se base principalement sur le diagnostic. Historiquement, la psychiatrie, rattachée à la médecine, a adopté un modèle biomédical pour légitimer sa pratique scientifique et clinique. Ce modèle repose sur des diagnostics standardisés et des classifications nosographiques, analogues à ceux utilisés pour les maladies physiques.

La question se pose ainsi : jusqu’à quel point ces pathologies et symptômes peuvent-ils être « récupérés » ? J’ai souvent expliqué que c’est la précocité et la nature des violences subies, associées à la fragilité du Moi due à son état de précocité au moment du trauma qui détermine si l’individu développera une névrose ou une psychose, indépendamment de la nature et de la violence dudit trauma. Dans de nombreux cas de psychose, où la personnalité est clivée et l’évaluation du réel est complexe, la notion de réversibilité devient pratiquement inopérante.

Cependant, dans la plupart des situations, il ne s’agit pas, en P.A.R, de devenir complice du « syndrome de la victime », mais de fournir à l’individu les moyens nécessaires pour sortir de sa pathologie et du mal-être. Il ne s’agit pas de participer à une destruction continue, mais plutôt de jouer un rôle actif en proposant un éventail de possibilités thérapeutiques.

Ainsi, une introspection chronologique permet de repérer les lieux, les personnes et les contextes qui ont favorisé les traumatismes, d’identifier les protagonistes et de procéder aux abréactions nécessaires. Sans ces Abréactions Conscientisées Pleinement Abouties (A.C.P.A), il ne peut y avoir qu’un contentement avec soi-même, c’est-à-dire une construction fictive du symptôme.

Ce rôle est dévolu aux itérations, qui permettent, dans un espace de « mitoyenneté », à l’analyste et à l’analysant de relier les comportements contemporains aux informations anamnestiques, pour ensuite les activer par les abréactions. C’est pourquoi la psychanalyse classique peut être perçue comme passive : au nom du principe de neutralité, elle ne propose pas de cadre méthodologique pour créer des liens de causalité.

En somme, le terme « mitoyenneté » exprime avec justesse la complexité de l’espace thérapeutique en psychanalyse P.A.R.

Il évoque un espace à la fois partagé et différencié, valorisant l’implication active de l’analysant, ainsi que la posture neutre mais engagée du psychanalyste.

Une compatibilité avec les autres théories psychanalytiques par augmentation du cadre thérapeutique et conceptuel.

Une autre critique que j’ai régulièrement formulée à l’encontre des théories psychanalytiques, notamment des approches post-freudiennes qui mettent l’accent presque exclusivement sur des concepts tels que le transfert et la résistance, porte sur leur compatibilité avec notre concept de mitoyenneté. Car ce dernier élargit le champ et le cadre du transfert traditionnel, sans pour autant s’y opposer. De plus, il va au-delà de la simple observation des résistances, qui tend souvent à devenir l’objectif principal de la cure, au détriment de deux axes fondamentaux : les abréactions et les perlaborations.

Le concept de mitoyenneté est une profonde évolution de la conception du transfert :

Il est d’ailleurs bénéfique de positionner le concept de mitoyenneté dans un dialogue avec ces théories. Plutôt que de le présenter comme une rupture, car il prolonge ou adapte certaines des idées classiques, tout en corrigeant ce que nous percevons comme de graves limitations. Par exemple, la mitoyenneté doit être envisagée comme une évolution du concept de transfert, où l’analysant n’est plus simplement un réceptacle passif de l’interprétation du transfert, mais devient un partenaire actif dans l’exploration de ses propres contenus inconscients.

Complexité des dynamiques psychiques :

Certains pourraient critiquer le concept de mitoyenneté pour ne pas tenir compte de la complexité des dynamiques psychiques qui échappent à une simple co-construction ou activation. Il pourrait être perçu comme simplificateur, en négligeant les résistances profondes ou les processus inconscients qui échappent à la volonté consciente de l’analysant et de l’analyste.

Nous pouvons souligner que la mitoyenneté n’est pas un concept simplificateur, mais plutôt un complément à la compréhension des dynamiques inconscientes complexes. Ce concept prend en compte ces résistances et ces dynamiques en les intégrant dans un cadre plus interactif, sans nier la profondeur et la complexité de l’inconscient.

Modalités indispensables à l’organisation du concept de mitoyenneté.

Le concept de mitoyenneté a permis de définir pour la première fois les notions d’activation et d’activité, jusqu’alors non théorisées. Ce concept repose avant tout sur une formation particulièrement rigoureuse du psychanalyste, qui inclut la mise en œuvre d’une psychanalyse didactique aux objectifs multiples : une analyse personnelle approfondie, accompagnée d’une supervision continue tout au long de la carrière du psychanalyste. Cette démarche vise à assurer la maîtrise du contre-transfert afin de maintenir une neutralité bienveillante, ainsi qu’à distinguer clairement ce qui relève de l’interprétation et de la projection.

Cette formation est la clef de voûte à la pratique de la P.A.R. Un psychanalyste classique n’a pas les outils pour effectuer cette démarche sans une remise à niveau totale de son propre processus de formation analytique, didactique et théorique.

La neutralité bienveillante, bien que par essence passive, se construit en réalité à travers la maîtrise du contre-transfert. Dans le cadre de la psychanalyse P.A.R, il est crucial que la démarche débute sous l’égide du transfert positif, pour les raisons que je détaillerai ultérieurement. À défaut, la pratique risque de dériver vers une contre-analyse, comme le démontre la psychanalyse lacanienne, qui engendre un transfert négatif de diverses manières, souvent en raison d’une volonté spécifique ou d’une incapacité à maîtriser le contre-transfert. Ce transfert négatif devient alors l’objet principal d’étude, au détriment de la cure elle-même, et se détourne des deux axes fondamentaux que sont les abréactions et les perlaborations. En conséquence, cette approche psychanalytique se confinera à un domaine purement intellectuel et conscient, limité à l’observation du transfert et des projections associées, tout en négligeant que les conscientisations ne peuvent émerger que comme résultats directs ou indirects des abréactions.

Les nouveaux dispositifs et procédés propres à la P.A.R :

– 1) La formation du psychanalyste.

La pleine maîtrise du contre-transfert. Déjà, Freud décrivait de la nécessité d’une formation approfondie du psychanalyste considérant la psychanalyse didactique comme étant une analyse pleinement achevée, ceci sans en avoir défini plus le sens. La formation du psychanalyste P.A.R est organisée autour de la maîtrise du contre transfert pour une maîtrise du distinguo entre projection et interprétation. Ceci dans le cadre d’une connaissance de l’ensemble des concepts propres à la métapsychologie. La priorité absolue reposera donc sur un travail personnel abréactif et perlaboratif abouti assurant l’intégration de la P.L.A

– 2) Le placenta analytique.

Il est constitué : de l’enregistrement pour l’écoute des séances, et du journal psychanalytique dans lequel l’analysant dépose en instantané ses humeurs, ses réflexions, ses rêves avec leur interprétation constituant au-delà de l’intérêt narratif à déposer en amont de la séance en une matrice pour la perlaboration autogène qui est cette capacité à s’observer in situ.

-3) Le syllogisme psychanalytique.

Le syllogisme psychanalytique, tel que décrit dans la psychanalyse P.A.R (Processus Analytique Rivalin), est une approche qui intègre la logique formelle dans le cadre du travail psychanalytique. Ce concept repose sur la structure classique du syllogisme, qui est un raisonnement déductif en trois parties : une prémisse majeure, une prémisse mineure, et une conclusion.

Dans le contexte de la psychanalyse P.A.R, le syllogisme psychanalytique est utilisé pour établir des liens entre les expériences conscientes et inconscientes, les comportements actuels de l’analysant et les éléments anamnésiques (c’est-à-dire les souvenirs et événements passés). Il permet de construire des connexions logiques qui aident à révéler des dynamiques sous-jacentes ou des conflits internes en identifiant les prémisses psychiques qui guident les comportements du patient. Exemples d’application dans la psychanalyse P.A.R :

  • Prémisse majeure : les traumatismes de l’enfance non résolus peuvent conduire à des comportements autodestructeurs à l’âge adulte.
  • Prémisse mineure : l’analysant présente des comportements autodestructeurs et des symptômes de mal-être profond.
  • Conclusion : les comportements actuels de l’analysant sont probablement liés à des traumatismes de l’enfance qui n’ont pas été résolus.

Cette structure permet au psychanalyste de guider le processus analytique de manière méthodique, en identifiant et en articulant des causes probables et leurs effets observables dans la vie de l’analysant. Le syllogisme psychanalytique peut ainsi servir d’outil pour clarifier les liens entre les événements passés et les symptômes actuels, tout en intégrant les principes fondamentaux de la P.A.R, tels que la réversibilité et l’intégration du Moi intime.

Pour préciser : le syllogisme psychanalytique dans la psychanalyse P.A.R. est une méthode de raisonnement qui permet de formuler et d’articuler des hypothèses sur les dynamiques psychiques de l’analysant, en reliant de manière logique les éléments conscients, inconscients, et anamnéstiques pour aboutir à des conclusions thérapeutiques significatives.

-4) Les itérations.

Les itérations dans le cadre de la psychanalyse P.A.R sont comme des mouvements dynamiques qui permettent de relier les expériences présentes de l’analysant avec les causes historiques sous-jacentes à ses symptômes. Les itérations jouent un rôle fondamental en tant qu’outils pour établir des ponts entre les comportements contemporains de l’analysant et les éléments anamnestiques (souvenirs, événements passés) qui ont contribué à la formation de ces comportements.

Définition des Itérations.

Dans la psychanalyse P.A.R, les itérations sont des processus répétés où l’analysant et l’analyste revisitent et réexaminent continuellement des souvenirs, des perceptions et des expériences. Ces répétitions ne sont pas simplement des révisions, mais des moments de réactivation où l’analysant est amené à explorer à nouveau des aspects de son histoire personnelle, mais sous un angle différent, souvent plus profond, grâce aux nouvelles compréhensions acquises au cours du processus analytique.

Rôle des Itérations

  1. Relier le Passé et le Présent : les itérations permettent de constamment tisser des liens entre les événements passés et les émotions, pensées et comportements actuels. Elles facilitent la compréhension des racines historiques des symptômes et des névroses.
  2. Dynamiser le Processus Analytique : en revisitant régulièrement certaines thématiques, les itérations encouragent une forme de travail psychique continu et évolutif. Cela aide l’analysant à approfondir sa compréhension de lui-même, à intégrer de nouvelles perceptions, et à réviser les anciennes dans un cadre toujours plus éclairé.
  3. Activation et Transformation : à travers les itérations, l’analysant est amené à une perlaboration progressive, où les résistances sont levées et les anciennes structures psychiques peuvent être réorganisées. Cette transformation est essentielle pour parvenir à une guérison durable et à l’intégration du Moi intime.
  4. Éviter la Stagnation : contrairement à des approches plus passives, où l’analyse peut se contenter d’une simple écoute des plaintes, les itérations dans la psychanalyse P.A.R maintiennent l’analysant dans une dynamique active de réflexion et de changement. Elles empêchent le processus thérapeutique de se figer dans une simple répétition de la plainte ou du récit traumatique, en favorisant une approche plus proactive de la résolution des conflits psychiques.

Itérations dans le cadre de la Mitoyenneté

Il est nécessaire d’insister sur le fait que les itérations s’inscrivent dans le concept plus large de mitoyenneté, où l’espace thérapeutique partagé entre l’analysant et l’analyste devient un lieu de co-construction des significations et des insights. Les itérations permettent d’exploiter cet espace en créant des moments où le passé et le présent se rencontrent, se croisent, et se réévaluent, facilitant ainsi la progression vers la réversibilité des symptômes et la pleine intégration du Moi intime.

En somme, les itérations ne sont pas simplement des répétitions ou des retours en arrière, mais des mouvements essentiels pour la transformation psychique, permettant de relier, d’activer, et de reconfigurer les éléments constitutifs de l’identité et du Moi intime de l’analysant.

Complémentarités des Process itérations et syllogismes et non doublons.

Les itérations et le syllogisme psychanalytique, bien que distincts par leur nature, se complètent de manière cohérente malgré des similitudes apparentes dans leurs explications :

  • Le syllogisme psychanalytique, telle une enquête par investigation ; se consacre à l’exploration de toutes les hypothèses possibles, cherchant à établir des liens entre les faits observés et leurs causes potentielles. Son principal objectif est de formuler des hypothèses susceptibles de devenir conscientes, facilitant ainsi les processus d’abréaction ou de perlaboration. Ces hypothèses revêtent une importance particulière en ce qu’elles permettent d’explorer des aspects du psychisme que le conscient hésite à aborder, en les présentant sous forme d’hypothèses logiques, aisément acceptées et intégrées par le conscient.
  • L’utilisation du syllogisme permet également de clarifier et d’éliminer les hypothèses dites « faussement vraies ». En effet, il arrive parfois que l’individu se construise une perception erronée de son histoire personnelle, élaborée à partir de matériaux divers et récupérés de manière fragmentée ou déformée. Cette reconstruction subjective peut donner lieu à une version des faits plus ou moins proche de la réalité, voire complètement fabriquée. De la même manière que le phénomène des « impressions de déjà-vu », que je développerai dans un autre article, le psychisme peut s’édifier autour de récits altérés ou réinterprétés. Le syllogisme, en posant de manière systématique les questions nécessaires et en identifiant les points essentiels d’investigation, permet un accès privilégié à la mémoire inconsciente. Cette dernière, souvent perçue comme une « chambre d’enregistrement » fiable, offre une restitution plus authentique de la réalité. Le travail syllogistique aboutit ainsi à la restauration d’un souvenir plus véridique, qui pourra alors être traité et abréagi dans le cadre du processus analytique.
  • Les itérations, quant à elles, se situent dans une démarche systématique visant à relier constamment les éléments du passé et du présent, ainsi que du conscient et de l’inconscient, afin d’éviter de s’enfermer dans une seule perspective, une seule hypothèse, ou un seul protagoniste. Elles consistent à activer un processus de va-et-vient, en s’appuyant sur la conception du psychisme comme un réseau complexe et atemporel, où chaque élément du présent et du passé, du conscient et de l’inconscient, est interconnecté. Les itérations jouent ainsi un rôle de charnière, permettant une articulation systématique des éléments en jeu.

En somme, le syllogisme psychanalytique et les itérations s’enrichissent mutuellement par leur interaction constante, ce qui définit le terme de « Process » spécifique à la psychanalyse P.A.R, caractérisé par une activité systématique et continue par la systémie de l’activité constante.

-5) Un code linguistique

Les itérations et les syllogismes permettent, dans le cadre d’une neutralité bienveillante, d’introduire l’utilisation de la première personne du pluriel, le « NOUS ». Cela permet à l’analyste, en tant que tiers, de poser à l’analysant des questions syllogistiques telles que : que voyons-nous, que ressentons-nous, que pouvons-nous dire, et à qui ? L’usage du « Nous » incite ainsi l’analysant à explorer des territoires, à formuler des observations et à soulever des questionnements qu’il n’aurait peut-être pas osé aborder autrement. Le cadre de la neutralité bienveillante est rigoureusement respecté, car l’analyste n’exerce aucune influence directe, mais agit comme un miroir neutre et efficace, qui reflète continuellement à l’analysant son propre discours ainsi que le sens de celui-ci. Cela se déroule naturellement dans un contexte de neutralité bienveillante, grâce à la pédagogie déployée par l’analyste, qui adapte son approche aux capacités de conscientisation de l’analysant. Cette pédagogie appliquée se manifeste dans le cadre d’un transfert positif particulièrement actif, lequel est apaisant, notamment grâce à la dimension rassurante des processus structurant le cadre analytique.

Nous avons ainsi montré que le concept de mitoyenneté en psychanalyse P.A.R représente bien cet espace intermédiaire, partagé et autonome, situé entre l’analyste et l’analysant. Cet espace permettant une co-construction du sens, où l’analysant devient un agent actif du processus thérapeutique, tout en préservant l’autonomie de chacun.

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Jacques Rivalin, Psychanalyste et psychothérapie à Nantes

La Psychanalyse P.A.R est une nouvelle forme de thérapie, brève et très aboutie. C'est une réelle psychanalyse dynamique et de courte durée. La pratique de la P.A.R. met l’analysant en situation de se connaître rapidement au plus profond de lui-même pour mettre en place les changements nécessaires et indispensables à sa recherche de bien-être.

Étant depuis 1989 Psychanalyste didacticien, Jacques Rivalin forme des psychanalystes les amenant au stade de l’exercice professionnel, qui ensuite sera supervisé, tout le long de leur activité professionnelle, garantissant ainsi au psychanalyste et à ses analysants une assurance de résultats et de qualité.

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